Alejandro Valverde: "La Doyenne, cela reste ma course!"
INTERVIEW | Alejandro Valverde fait encore office de grand favori pour la Doyenne de ce dimanche. Entretien avec le vainqueur 2008.
- Publié le 24-04-2009 à 06h00
Alejandro Valverde reste le grand favori de Liège-Bastogne-Liège ce dimanche. Malgré ses « petits » quatorze jours de course jusqu'à présent. Parce que cette Doyenne, c'est un peu « sa » course. Qu'il a gagnée en 2006 et en 2008 et qu'il a terminée deuxième en 2007.
Alejandro, vous êtes le grand favori pour ce dimanche sur la Doyenne. Pas peur de porter cette étiquette ?
J'ai toujours entretenu de grandes ambitions sur cette classique. Parce qu'elle me convient, tout simplement. Son parcours correspond à mes caractéristiques. Je sais que c'est la plus dure. Mais j'aime cela aussi : il y a forcément moins de monde au-dessus d'Ans pour se disputer la victoire. Quant à en être le favori, cela ne me dérange pas. Ce qui est plus difficile, c'est la course en elle-même.
On vous surnommait, quand vous gagniez tout chez les jeunes, El Imbatido (l'imbattable). C'est encore le cas ?
Non, maintenant, c'est El Bala (la balle), sans doute parce qu'on considère que je suis rapide au sprint. Je suis tombé dedans quand j'étais petit, en quelque sorte. Mon père, Juan, était coureur amateur. Je n'ai pas vraiment galéré pour en arriver là. Même si le métier demande de nombreux sacrifices, il y avait quelque chose d'inné chez moi sur le vélo. J'avoue que j'ai éprouvé plus de facilités que d'autres. Si je dois donner un conseil aux jeunes, c'est qu'ils aiment d'abord le vélo. La motivation viendra automatiquement et il leur restera à travailler dur.
Justement, vous aurez 29 ans ce samedi, la veille d'une course importante. Et donc pas de fête ?
C'est ainsi ! On fera la fête, mais dimanche soir (sourires).
Avec quatorze jours de course, ce n'est pas un peu court pour cette Doyenne ?
C'était mon choix de moins courir cette année. En vue du Tour de France, l'un de mes plus grands objectifs. Je veux y arriver frais. Mais cela ne m'empêche pas de nourrir de grandes ambitions pour ce dimanche. Après tout, j'étais chaque fois dans le bon groupe, aussi bien à l'Amstel qu'à la Flèche Wallonne. Dimanche, je pense que la Roche Aux Faucons, ajoutée depuis l'an passé, va encore jouer son rôle de sélection. Je pense que c'est là que tout va se décider. Au-dessus, on ne sera plus qu'un groupe restreint.
Avec Oscar Freire, vous êtes un des rares Espagnols à s'exprimer sur les classiques et sur les Grands Tours. Cela vous convient ?
Je ne peux pas me passer des classiques. Elles me permettent d'accumuler du fond, de la résistance. Je sais que je suis atypique en ce domaine. La preuve, Contador n'est pas là. Mais je sais aussi que je peux viser quelque chose de bien sûr le Tour de France cette année. Son parcours me convient, surtout qu'il y a moins de kilomètres en contre-la-montre individuel. Et il y a, le samedi avant Paris, cette étape avec le Ventoux, que je connais bien, depuis le Dauphiné de l'année passée.
Justement, en gagnant le Dauphiné en 2008, vous n'étiez pas arrivé trop rapidement en forme ?
Non, j'étais toujours au sommet de ma forme au Tour de France. La preuve, je gagne la première étape à Plumelec. Mais je tombe ensuite bêtement lors de la quatrième étape. Je n'ai pas dormi les deux nuits qui ont suivi. Sur un Grand Tour, cela ne pardonne pas.
Pour vous, c'est quoi la plus grande course ?
Le Tour de France ! Quand j'étais gamin, j'ai vu Indurain en gagner cinq. Pour moi, c'est la référence. Il gagnait le Tour quand il montait sur son vélo. J'ai pu parler quelques fois avec lui. Je ne cache pas que je viserai le podium cette année. On aura peut-être droit à un duel entre Contador et moi-même. Cela ne me dérange pas, j'entretiens de bonnes relations avec lui. Quant à Armstrong, s'il est présent, cela ne sera pas pour y faire de la figuration.
Être sacré champion du monde, cela ne devient pas une obsession, après tous vos accessits dans le domaine ?
J'aimerais bien revêtir le maillot arc-en-ciel un jour. Mais ce n'est pas une obsession. Je n'ai pas encore vu à quoi ressemblait Mendrisio. Chez nous, la sélection est souvent costaude et c'est vrai que cela partait dans tous les sens ces dernières années. Mais je pense que le nouveau sélectionneur, Jose Luis de Santos, va mettre de l'ordre dans tout cela. On ne peut plus se tirer de nouveau dans les pattes.
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