Contador: "Ce n'est un message pour personne"
- Publié le 09-03-2009 à 08h30
Alberto Contador répond aux questions qu'on se pose à propos de sa relation avec Armstrong
AMILLY La veille encore, Alberto Contador avouait que le chrono d'Amilly était "trop court et trop plat pour (lui)" . Or l'Espagnol s'est imposé, et forcément ce succès, dans un exercice qui n'était, jusqu'ici (car il vient de gagner deux chronos consécutifs), pas le sien, le ramène directement à Lance Armstrong. Qu'il le veuille ou non, présent ou non, le Texan le suit comme son ombre. Du soir au matin, tout le monde lui sert la même rengaine. Et invariablement, Contador répond.
Faut-il analyser cette victoire comme un nouveau signe envoyé à Armstrong ou à votre équipe.
"Non, ce succès, ou celui du Tour d'Algarve, n'est un message pour personne. Ni pour Armstrong ni pour quiconque. On a nos calendriers respectifs. Le mien me conduit à Paris-Nice et je veux gagner Paris-Nice. Dès lors, il était normal que je dispute ce chrono à fond. Mais je suis surpris de ma condition; en décembre, je n'y aurais pas cru, j'avais commencé plus tard, j'avais été opéré..."
Johan Bruyneel appréciera pourtant votre forme.
"Je ne dois rien prouver à personne. Johan me connaît; il connaît ma valeur. Mon résultat ici ne changera rien, qu'il soit bon ou mauvais; il ne faudra pas en tirer des conclusions et ainsi durant la première partie de la saison."
Vous allez vous retrouver avec Armstrong dans la même course, le Tour de Castille et Leon. On a dit que vous aviez insisté pour qu'il soit là, c'est vrai ?
"Non, il y a eu une mauvaise interprétation. Mais je suis très heureux qu'il soit là. C'est bien que nous nous retrouvions ensemble en course, nous et toute l'équipe, avant le mois de juillet comme c'était prévu. Armstrong apporte beaucoup à un groupe, il sait créer l'union autour de lui. Et puis nous pourrons démontrer qu'il n'y a aucun problème entre nous. Lors de notre second stage, en Californie, on a eu un contact parfait. On a roulé ensemble, bien plus qu'à Ténérife où je venais d'être opéré de la cloison nasale. On a discuté, tout est parfait entre nous."
Vous pensez que si vous vous trouvez en position favorable, en juillet, il sera loyal ?
"Oui. Lui et moi devons nous aider. On cherche à nous opposer, mais nous sommes coéquipiers. Nous devons faire attention, tout le monde dans l'équipe doit prendre garde, nos premiers adversaires, ce sont les concurrents des autres équipes, pas des coureurs d'Astana."
On dit qu'il y a des clans dans votre équipe, vous même êtes plus proches de certains équipiers.
"C'est normal, c'est toujours comme cela. On a toujours plus d'affinités par rapport à des compatriotes ou des gens qui parlent notre langue. Moi, c'est vrai, mes proches sont Noval, Paulinho... Mais Armstrong et moi sommes équipiers, pas rivaux."
Mais au Tour, vous risquez de devenir adversaires, par la force des choses.
"C'est le terrain qui décidera, et en fonction de cela, le leader de l'équipe sortira. Je suis certain que si c'est moi, Lance m'aidera..."
© La Dernière Heure 2009