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"J'ai gardé le cap"

Eurosport
ParEurosport

Publié 22/07/2008 à 23:00 GMT+2

Maillot jaune un jour en 2006, Cyril Dessel a obtenu la première victoire de sa carrière sur le Tour de France au terme de la 16e étape. Touché par une toxoplasmose l'an dernier, le Français d'AG2R-La Mondiale n'a retrouvé la forme qu'en début de saison.

CYRIL DESSEL, vous avez décidé d'attaquer à 400m de l'arrivée. Le coup était préparé ou instinctif ?
C.D. : Effectivement, je savais qu'il y avait un virage serré à 130m de l'arrivée, que le final était tortueux. Je ne sais pas si les autres coureurs avaient vu cela ce matin en regardant le road book. On a la chance, sur le Tour de France, d'avoir des road books très détaillés, notamment sur le final. Et c'est toujours intéressant d'y jeter un &oeligil. Et puis, nos directeurs sportifs ne manquent de nous communiquer ce genre de final un peu technique. C'était déjà le cas quand je fais troisième à Bagnères-de-Bigorre. Cette fois-ci, le virage était à 190m. J'avais fait un petit peu pareil. J'avais attaqué à 400m déjà. Dans ces moments-là, quand il y a un virage serré, je me dis que l'arrivée est située à ce virage. Car après, si on est derrière, c'est impossible de doubler. En principe, quand on fait un sprint, on attaque à 250m de la ligne, car à 400m, ça fait un peu loin.
Yaroslav Popovych était-il l'adversaire le plus dangereux du groupe à vos yeux ?
C.D. : Je pense. Je suis resté concentré durant toute la descente, car avec Popovych dans le groupe, il ne fallait pas lui laisser 200m d'avance. Cela aurait été difficile d'aller le chercher après. A l'arrivée, je n'ai pas levé les bras car je ne voulais pas me faire passer sur la ligne. J'ai préféré ne pas me lever. Tant pis pour la photo !
Qu'est-ce qui vous a décidé à passer à l'attaque ce matin ?
C.D. : Depuis le début du Tour, les sensations étaient moins bonnes que sur le Dauphiné. J'avais du mal à aller dans les échappées. Dans le final, je voyais que je n'arrivais pas à accompagner les meilleurs. Je savais qu'avec la motivation j'allais élever mon niveau. Mes soucis de selle m'ont perturbé dans mon approche de l'épreuve, ça explique ce début de Tour très moyen.
On vous a vu discuter avec Bernard Hinault sur le podium. Que vous a-t-il dit ?
C.D. : Il m'a dit que j'avais fait une belle étape. Il a tendance à nous dire, nous les Français, de plus tenter, d'attaquer dès qu'on le peut, qu'il faut prendre des risques. Il a raison mais il faut avoir des jambes pour faire cela. En tout cas, il est tout le temps content de voir gagner un Français.
En 2006, vous avez porté le maillot jaune une journée. En 2008, vous gagnez pour la première fois une étape. Quel est le sentiment le meilleur ?
C.D. : En 2006, j'étais un peu déçu à l'arrivée du Tour. Pour moi, le plus important, c'est de gagner et de lever les bras quand on franchit la ligne. Avec le recul, je me suis rendu compte que le maillot jaune est quelque chose qui marquent plus les gens qu'un vainqueur étape. Sur un palmarès, une victoire, ça marque quand même un palmarès. Cette saison, j'avais déjà gagné les Quatre Jours de Dunkerque, une étape sur le Tour de Catalogne et sur le Dauphiné. C'est donc ma 4e victoire de l'année, c'est bien. Le gros objectif de l'année, c'est le Tour de France.
Vous avez souffert de toxoplasmose en 2007. Quand avez-vous repris totalement confiance en vos moyens ?
C.D. : L'année passée, j'ai eu l'impression de toucher le fond, notamment sur le Tour. En 2007, l'approche était différente car j'avais conscience que les gens savaient que j'avais des problèmes de santé. C'était difficile de ne pas arriver à trouver des sensations, d'être en toujours en difficultés, de ne jamais pouvoir récupérer comme il faut. Heureusement, j'avais ma famille et mon équipe qui m'ont soutenu. En novembre, j'ai fait une longue période de travail. Je devais me reconstruire après deux mois d'arrêt. En décembre, j'ai beaucoup roulé l'après midi j'ai repris la musculation. C'était des signes encourageants.
Et en début de saison ?
C.D. : C'était difficile car j'avais encore un peu de mal. J'ai eu le mérite de ne pas me décourager. L'expérience m'a permis de comprendre qu'on ne revient pas en forme en claquant des doigts. J'ai gardé le cap. Durant les Quatre jours de Dunkerque, j'ai eu de nouvelles sensations en montant les cols. J'ai retrouvé la lumière à ce moment-là. Je suis sorti du tunnel.
Visiblement, la journée de repos vous a redonné des forces ?
C.D. : C'est vrai que le jour de repos m'a fait du bien. Je voulais voir ma famille mais je n'ai pas pu. Me reposer toute la journée m'a fait du bien. Au début, je ne croyais pas du tout à la victoire. Je pensais que ça serait difficile car il y avait beaucoup de bons coureurs dans le groupe. Avec Tadej (Valjavec), on a fait une bonne partie du travail, surtout moi dans le final. J'ai pensé à la victoire au sommet quand on était tous les quatre.
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