Boonen: "Maintenant, chaque jour compte !"
- Publié le 17-01-2008 à 06h00
Tom Boonen est prêt à en découdre dès le Qatar
BENICASSIM Tom Boonen est prêt pour une nouvelle saison. Au stage de Benicassim, qui s'est terminé hier par une sortie d'entraînement de plus de six heures trente, l'ancien champion du monde affichait la mine qu'on lui connaît : détendue et souriante. Les muscles des jambes sont saillants, signe que le travail hivernal n'a pas été oublié. Sur les routes vallonnées, plus calmes en hiver qu'en été, qui sillonnent et entourent la Principauté de Monaco, Boonen a suivi son programme de préparation à la lettre. Dans une huitaine de jours, il s'envolera pour le Qatar, où il commence traditionnellement sa saison.
Alors, Tom, déjà prêt à gagner au Tour du Qatar ?
"Je pense, oui, même si la semaine qui suivra la présentation de l'équipe ce vendredi sera essentielle pour moi; je devrais y gagner les quelques pour cent nécessaires pour viser la victoire dès les premières étapes. On dit que le Tour du Qatar est déjà trop dur, trop nerveux et c'est vrai. Mais que faire ? On roule plus vite et plus fort partout, même en janvier-février. Au Qatar, on tourne bien les jambes, on est confronté au vent, la combinaison des stages et du Qatar représente un parfait compromis en début de saison."
Quelle est l'importance d'un stage comme celui que vous venez d'effectuer en Espagne ?
"C'est un peu comme si on lançait vraiment la machine. Chacun s'est entraîné durant l'hiver et, ici, on peut déjà voir où on en est. Surtout par rapport aux coureurs qui vont disputer les classiques. Il y a aussi une dynamique de groupe importante. On s'entraîne toujours différemment quand on est plusieurs. Et puis, parfois, on se teste, sur un sprint, sur une côte; ça a l'air d'un jeu, mais la démarche est moins innocente qu'il n'y paraît, même si je ne sais pas le nombre de kilomètres que j'ai déjà effectués. Ce n'est pas nécessaire, les programmes de nos entraîneurs sont tellement pointus - chaque jour de travail a son importance aujourd'hui - qu'on sait parfaitement où on va sans compter les kilomètres."
Cette année, vous teniez absolument à disputer le Tour de Californie, qui va peut-être vous faire rater le Volk , pourquoi donc ?
"Pour le sponsor, les Etats-Unis représentent un marché important, donc l'équipe se doit d'y être de temps à autre. Quant à moi, j'ai toujours aimé les nouvelles expériences. Voilà cinq ans que je fais quasi les mêmes courses à partir du Qatar, j'aime bien casser la routine et découvrir en même temps de nouveaux horizons. Les échos que nous avons eus du Tour de Californie 2007 étaient très positifs. Donc, je peux y aller sans risque. Tout est bien organisé, les hôtels sont parfaits, le temps splendide et, en plus, on a l'occasion de s'entraîner un peu avant la course. Le revers de la médaille, c'est qu'on reste 15 jours sur place et qu'on ne revient (le mardi) que quelques jours avant le Volk. Septante-deux heures de récupération, ce sera un peu juste pour jouer un rôle essentiel dans la course du samedi, surtout en tenant compte du décalage horaire. (7 h). Mais on verra. À Kuurne, avec 24 heures de plus et la course du samedi dans les jambes, je devrais déjà être plus performant. Ceci dit, si le Volk se termine par un sprint massif, il est toujours possible de le gagner sans devoir puiser de manière significative dans ses réserves."
À 27 ans, votre palmarès est déjà très bien fourni. Vous avez par ailleurs toujours affirmé que vous ne vous éterniseriez sans doute pas dans le peloton. Comment faites-vous pour vous remotiver à chaque fois ?
"Je suis un homme de défis. A chaque début de saison, l'envie est là, elle suffit à me motiver. Pour 2008, je ne me fixe pas de but précis : juste gagner de belles courses et surtout, espérer que Patrick Lefevere arrivera à trouver un sponsor pour l'avenir, de sorte que tout le monde, dans le groupe, puisse continuer à avoir du travail..."
© La Dernière Heure 2008