Thomas Bonnet : « Je voulais que ça arrive tôt »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Impressionnant Thomas Bonnet, sur la troisième épreuve du Circuit des Plages Vendéennes, à Chantonnay. Alors qu’une échappée de solides coureurs semblait bien partie pour piéger le peloton, le coureur du Vendée U est parvenu à boucher deux minutes seul, pour retrouver la tête de course, et participer à la course d’élimination avec son coéquipier Mattéo Vercher, Mickaël Guichard, Célestin Guillon, Thomas Gachignard, et Ewen Costiou. Ce dernier a été le caillou dans la chaussure jusqu’au final. Mais le 3e du Circuit de l’Essor (lire ici) a été le dernier survivant, et décroché son premier succès de la saison, confirmant ainsi son excellente forme (voir classement). Thomas Bonnet est revenu avec DirectVelo sur sa course, et ses attentes pour 2022, maintenant que le compteur est débloqué.

DirectVelo : Quelle course tu as faite !
Thomas Bonnet : J'étais vraiment en très grande forme, j'avais clairement annoncé à l'équipe que je voulais la gagner, j'étais confiant. Les week-ends derniers, j'ai montré que j'avais de très bonnes sensations, à Challans aussi malgré la chute aux 200 mètres, mais ce n'était pas grave, c'était plus de peur que de mal. Si je concrétise c'est aussi grâce au travail de tout le monde, on montre qu'on a un collectif très fort depuis la reprise, c'est encore le cas aujourd'hui. Ce n'est pas passé loin à Notre-Dame-de-Monts. Aujourd'hui, c'est ma première. Je voulais que ça arrive tôt, ça me soulage pour la suite.

« TOUS LES PETITS EFFORTS DONNENT DES GAINS MARGINAUX »

Un premier coup était parti, mais tu as décidé de ressortir...
C'était ce qu'on avait mis en place au briefing avec l'équipe. J'étais tout à fait en phase avec ça. J'ai fait attention au début de course aux coureurs qui pouvaient gagner. J'étais toujours un peu sur mes gardes, à l'avant. J'avais la tâche de relancer à mi-course avec mes équipiers. J'ai attaqué au cinquième tour, je suis sorti tout seul, puis c'est revenu et j'ai dit à mes coéquipiers de faire le forcing. Brieuc Rolland et Baptiste Vadic ont fait un super boulot, ils se sont sacrifiés, ça m'a permis de souffler un peu, de gratter du temps pour revenir sur l'échappée qui était à deux minutes, c'était un gros effort. Mattéo (Vercher) avait l'info donc il ne roulait plus. Mais devant il y avait du solide avec Guichard, et Costiou surtout, c'était l'élément que je surveillais. Une fois rentré il m'a fallu un moment pour souffler. Mattéo était bien d'accord pour se sacrifier, il m'a fait un travail monstre, donc je lui dois une fière chandelle.

Le collectif est fort mais tu es le seul à être rentré sur l'échappée !
Oui, mais forcément tous les petits efforts donnent des gains marginaux et à la fin ça fait beaucoup. Même si j'étais en très bonne condition, il y a toujours une part de collectif qui en sort. Être à deux, notamment face à Ewen Costiou, nous donnait plus de garanties. Je ne sais pas comment ça se serait passé en un contre un, ça aurait aussi pu le faire. Mais on a un collectif très fort donc on en joue, c'est ce qui fait aussi le Vendée U.

« ON ESSAYE DE S’ORIENTER VERS D’AUTRES PROFILS »

Dans le final, tu as eu du mal à décrocher Ewen Costiou...
Je suis resté confiant, j'ai tenté pour voir s'il allait tenir. Je savais qu'il avait fait des efforts, mais moi aussi. J'ai tenté dans la bosse, je sais que j'ai une très bonne pointe de vitesse, donc quand j'ai vu qu'il n'était pas sorti de ma roue, je n'ai pas fait le forcing pour ne pas me faire péter le moteur. Mattéo n’était pas loin, j'ai joué avec ça. Nerveusement, ça a dû jouer sur lui. J'ai fait mon dernier effort à 300 mètres et ça s'est très bien passé.

Comment as-tu fait la différence dans le final ?
Je comptais faire les trois derniers virages à bloc, sans me poser de questions. Le premier qui virait à 300 mètres, quand ça redescend dans la cuvette, il avait course gagnée. Donc c'était là qu'il fallait mettre son effort, et j'avais de très bonnes jambes. C’est une journée très difficile, mais quand elle est réussie de bout en bout ça donne satisfaction à tout le monde. On est en Vendée, à Chantonnay, l'équipe n'avait pas gagné depuis longtemps. C'est une course d'un profil différent de l'image qu'on a de l'équipe. On essaye de s'orienter vers d'autres profils, grimpeurs, puncheurs, et on montre aujourd'hui qu'on est complet au Vendée U.

« ON ÉTAIT TROIS À JOUER LES PLACES CHEZ TOTALENERGIES »

Est-ce que tu t’es mis une grosse pression cette année, pour aller chercher des victoires notamment ?
Ça fait du bien de mettre au fond. Ça veut dire qu'on maitrise le sujet, et j'avais à cœur de montrer à l'équipe que j'étais capable de m'imposer. Je ne me suis pas forcément mis de pression, j'aborde les choses plus sereinement. J'ai eu un pied dans l'équipe TotalEnergies l'année dernière, on m'a bien fait comprendre que ça reposait sur moi, que je devais montrer ce que j'ai pu démontrer comme stagiaire. Je sais que j'ai des capacités, c'est à moi de m'affirmer et prouver. Mais j'aborde les choses sereinement, je suis à Poitiers, je ne suis pas loin du siège, ça se passe très bien, je fais mon bonhomme de chemin.

Et donc cette victoire apporte une vraie différence par rapport à l’année dernière…
Exactement ! On était trois à jouer les places chez TotalEnergies l'année dernière aussi. Et quand un Peter Sagan arrive dans l'équipe, ça demande beaucoup de choses. Parfois, ça ne se joue à rien, mais aujourd'hui j'ai envie de prouver que j'ai ma place. Il y a la Coupe de France qui approche, on a fait le plein de confiance, maintenant il va falloir mettre le maximum de points. C'est un profil de puncheur qui m'intéresse avec des descentes rapides et techniques. Je viens du VTT et du cross, ça m'intéresse. Il y a de belles choses à montrer encore.

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