Interview, Cédric Vasseur "Je rêve du maillot bleu-blanc-rouge pour Cofidis"

Interview, Cédric Vasseur "Je rêve du maillot bleu-blanc-rouge pour Cofidis"

A l’aube de cette nouvelle saison, Vélo-Club du Net a contacté Cédric Vasseur, le Manager Général de l’équipe Cofidis, afin de faire le bilan de la saison écoulée mais surtout pour connaitre les principaux objectifs de la formation Nordiste pour l’année 2022.

Cédric, que retiendras-tu de cette saison 2021 ? Avec 12 victoires au compteur dont 5 pour le seul Elia Viviani, est-ce suffisant pour toi lorsqu’on possède une équipe qui fait partie des UCI WorldTeams ?

Ce que je retiens en priorité de la saison 2021, c’est la montée en puissance de l’équipe Cofidis. On a trouvé à plusieurs reprises le chemin de la victoire et tous nos leaders, sans exception, se sont imposés au moins une fois durant la saison. Il ne faut pas oublier non plus la victoire de Victor Lafay sur les routes du Giro. Et quand on connait la valeur d’une victoire d’étape sur un Grand Tour, c’est la preuve que la formation Cofidis appartient désormais au gotha des meilleures formations mondiales. D’ailleurs, pour moi, Christophe Laporte a réalisé très certainement sa meilleure saison depuis qu’il est pro. On peut vraiment dire que cette saison 2021 a été plus que satisfaisante. Avec une 15ème place à l’UCI WorldTour, Cofidis fait partie des 15 meilleures équipes du monde. Notre aventure dans l’UCI WorldTour est toute récente et on ne doit pas être comparé à des équipes comme Quick Step ou Jumbo qui ont derrière elles un passé, un vécu et une expérience de ce haut niveau que nous ne pouvons décemment pas atteindre à l’heure actuelle. On a fait le maximum, tant au niveau du staff, que de l’encadrement, que des coureurs, et tout le monde s’est donné à 100 % pour réaliser une bonne saison 2021 et surtout pour faire beaucoup mieux que la saison 2020 où nous n’avions obtenu que 2 victoires. Pour 2022, on veut continuer notre progression et faire mieux que ce Top 15 mondial. L’équipe a grandi sportivement et structurellement. Bien entendu, avec dans nos rangs un sprinter du gabarit de Elia Viviani, on pouvait espérer plus mais l’épidémie du Covid-19, le confinement et le report des Jeux Olympiques, cela ne nous a pas aidé. De plus, on ne peut passer sous silence les 2 Top 10 de Guillaume Martin sur le Tour et la Vuelta où excusez du peu, il termine à chaque fois meilleur coureur français. Pour finir sur ce chapitre, je dirais que, dans son ensemble, l’équipe 2021 a totalement répondu à nos attentes et à atteint les objectifs fixés.

Avec la reprise de l’épidémie du Covid-19 au niveau mondial, est-ce que la préparation des coureurs pour la saison 2022 risque d’être impactée, ne fut-ce qu’au niveau des stages de début d’année ?

La réponse est clairement OUI. Sincèrement, après le Tour de France, on pensait que tout cela allait être enfin derrière nous mais malheureusement dès décembre, lors de notre premier stage, on a vite compris que la situation allait rapidement redevenir tendue. Comme beaucoup d’équipes, on doit jongler avec les tests positifs (asymptomatiques dans la plupart des cas) et on doit donc constamment s’adapter. Nous sommes, à nouveau, un peu dans une situation de crise où le début de saison va être fatalement impacté. D’ailleurs, les premières annulations commencent déjà avec le Tour Down Under et le Tour de San Juan par exemple. En ce qui nous concerne, on a également dû changer nos plans pour les stages parce qu’on s’est vite rendu compte que rassembler toute l’équipe en un seul lieu, c’était beaucoup trop risqué. Du coup, on a réparti l’équipe en 3 blocs. Le premier composé de 13 coureurs sera à Calpe, le deuxième avec les grimpeurs et Guillaume Martin sera en Sierra Nevada et le troisième bloc sera à Majorque. Notre priorité reste la sécurité et la santé, non seulement des coureurs mais aussi du staff.

A la vue des derniers indicateurs et des nouvelles mesures de restriction au niveau international, penses-tu qu’on pourrait revivre le scénario catastrophe de la saison 2020 avec un paquet d’annulation de courses en 2022 ?

C’est difficile de répondre à cette question mais c’est vrai qu’à l’heure actuelle, les indicateurs ne sont pas forcément très bons. On est aussi dans une logique de précaution, à savoir, qu’aujourd’hui c’est plus facile de ne pas organiser que d’organiser. C’est toujours plus facile de rester dans son fauteuil à rien faire et critiquer des gens qui essaient de faire des choses. Les organisateurs de courses ont un cahier des charges maintenant tellement vaste et compliqué, ajouté à cela la frilosité de certaines préfectures, que personne ne veut prendre le risque d’organiser un grand rassemblement avec comme possible conséquence derrière la création d’un nouveau ‘cluster’, surtout qu’en France, c’est une année électorale. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est de retrouver, dès le printemps, une situation sanitaire saine. Malheureusement avec cette crise, on ne contrôle pas grand-chose…C’est comme lorsqu’on se trouve dans un avion, lorsqu’il monte, tu es obligé de monter avec et lorsqu’il descend, tu dois suivre également le mouvement. En 2020, on a découvert cette pandémie, en 2021, on a fait avec elle et chacun a dû s’adapter et en 2022, on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. Cela fait donc 3 saisons qui sont impactées par cette crise sanitaire. Les organisateurs sont constamment sous tension et toutes les équipes commencent vraiment à être à saturation psychologique. C’est vraiment difficile pour tout le monde.

Il y a 2 saisons, Cofidis accueillait un Top sprinter en la personne du Champion d’Europe en titre, l’Italien Elia Viviani. Le but était d’aller enfin chercher cette victoire d’étape sur le Tour de France après 11 années de disette. Un mot sur son départ de l’équipe ?

En réalité, la saison 2020 a été très décevante. Lorsqu’on engage un Top sprinter, c’est bien entendu pour le voir gagner et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a pas fonctionné comme nous l’espérions cette saison-là. En 2021, nous nous sommes tous mobilisés autour de lui et il est rapidement monté en puissance, preuve en est sa victoire à Cholet – Pays de Loire. Maintenant, à sa décharge, 2020 était normalement une année olympique et lorsqu’on connait l’attachement d’Elia à sa nation, à la Squadra Azzura et son rêve de titre olympique, fatalement son focus était peut-être ailleurs que sur la route. Malheureusement pour Cofidis, les Jeux de Tokyo ont été reportés à 2021 et cela nous a pénalisé 2 saisons au lieu d’une seule. Après ses 2 succès au GP de Fourmies et au GP d’Isbergues, on lui a fait une offre concrète de deux ans. Ensuite, face à notre proposition, INEOS lui a proposé 3 ans avec déjà un focus sur les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Il a fait son choix mais je reste reconnaissant à Elia pour tout ce qu’il a fait pour l’équipe. Je reste persuadé qu’il a fait grandir et qu’il a donné de l’envergure à l’équipe grâce à son expérience et à son professionnalisme. Elia Viviani était le meilleur choix sportif et stratégique pour l’équipe qui ambitionnait une accession au circuit UCI World Tour.

Pour cette saison 2022, pas mal de changements au sein de l’équipe Cofidis avec pas moins de 13 nouveaux coureurs. Quels ont été vos principaux critères de sélection lors ce recrutement ?

Tout d’abord, on a dû composer avec notre statut UCI WorldTour en essayant donc constamment de renforcer l’équipe et de la faire grandir. Si on veut garder notre place au sein de l’Elite, il n’y a pas 36 solutions, on se doit de recruter des coureurs d’expérience qui ont déjà brillé sur les plus grandes courses mondiales. Notre premier objectif a été d’aller chercher un co-leader en la personne de Ion Izagirre. En effet, les formations UCI WorldTour se trouvent souvent confrontées à un calendrier où deux épreuves se déroulent en même temps comme Paris-Nice et Tirreno-Adriatico, Tour du Pays-Basque et Tour de Catalogne, voire Critérium du Dauphiné et Tour de Suisse. Il était donc important d’avoir un second leader du Top Mondial au sein de l’équipe afin de pouvoir soulager au niveau de la pression un garçon comme Guillaume Martin. Ensuite, il nous fallait retrouver un sprinter pour compenser les départs de Elia Viviani et de Christophe Laporte. Et pour moi, le recrutement de Bryan Cocquard était comme une évidence. C’est un coureur français qui arrive à un moment crucial de sa carrière et qui a envie de se relancer au sein d’une nouvelle structure. J’ai vraiment beaucoup d’espoir de voir cette saison Bryan Cocquard nous faire le coup qu’à fait Mark Cavendish chez Patrick Lefevere l’année dernière. La saison 2021 n’a pas été facile pour lui parce qu’il n’a pas réussi à mettre une fois la balle au fond et un sprinter qui ne gagne pas, il perd automatiquement de la confiance en soi. Je sens qu’il a de grosses ambitions pour cette saison et qu’il veut prouver à tout le monde qu’il fait toujours partie des sprinters du top mondial. Maintenant, au niveau du sprint, nous aurons aussi d’autres belles cartes à jouer avec des coureurs comme Piet Allegaert, Davide Cimolai, Simone Consonni et Max Walscheid. L’Allemand, en plus d’être un excellent sprinter, possède de belles capacités pour les chronos mais c’est aussi un très gros rouleur spécialiste des pavés. On a aussi remarqué que les saisons précédentes, il nous manquait des rouleurs, des gars capables de tirer l’équipe et de ramener les leaders dans les premières places. Et à ce titre, Benjamin Thomas, c’est vraiment une recrue de premier choix. Les deux derniers facteurs qui étaient important pour moi lors du recrutement, c’était un, d’augmenter le nombre de coureurs français au sein de la formation Cofidis. Et cette saison, sur les 31 coureurs, 14 seront Français, avec l’objectif d’aller enfin chercher le titre de Champion de France. Et deux, de miser sur la jeunesse avec des garçons talentueux comme Hugo Toumire, Victor Lafay, Alexis Renard, Rémy Rochas, Eddy Finé et Axel Zingle. Après, on a complété notre effectif avec des coureurs d’expérience qui n’hésitent pas à se sacrifier pour le bien de l’équipe comme Sander Armée, Wesley Kreder et François Bidard. En résumé, c’est une équipe qui a été mûrement réfléchie et qui est tout à fait capable de répondre aux exigences qu’impose l’UCI WorldTour.

A 29 ans, et après 9 saisons au sein d’autres formations françaises, Bryan Coquard rejoint cette année Cofidis. Sera-t-il le sprinter protégé de l’équipe et quels sont les objectifs qui lui ont été fixés ?

Bryan sera l’un des sprinters protégés de l’équipe mais l’essentiel, c’est surtout de jouer la meilleure carte en fonction des circonstances de courses. Je reste persuadé que Bryan va faire un retour fracassant chez Cofidis et que l’on va rapidement le revoir à son meilleur niveau. Il a fait un gros travail hivernal et on le sent très concentré. Au niveau de son programme, il commencera au GP de la Marseillaise pour enchainer avec l’Etoile de Bessèges, où l’idéal pour sa confiance serait d’y remporter un premier succès, avant de se rendre très probablement au Tour d’Algarve. Ensuite, il y aura Het Nieuwsblad, Kuurne-Bxl-Kuurne, Paris-Nice, Milan SanRemo et il terminera son premier bloc de travail sur Gand-Wevelgem, Amstel Gold Race et Flèche Brabançonne. Après sa coupure, on devrait retrouver Bryan sur les 4 Jours de Dunkerque avant sa préparation pour le Tour de France. On espère aussi avoir Bryan au sommet de sa condition pour le Championnat de France à Cholet. Ce serait tellement bien pour lui de pouvoir prendre le départ du Tour de France avec le maillot tricolore sur les épaules.

Autre gros transfert, l’arrivée du pistard mais également Champion de France du contre-la-montre en titre sur route, le Français Benjamin Thomas. Va-t-il continuer à concilier les 2 disciplines et quelles sont vos principales attentes à son sujet ?

Ce qu’on attend surtout de Benjamin, c’est qu’il atteigne son meilleur niveau sur la route. Jusqu’à présent, il a toujours privilégié la piste. Il ne va pas abandonner la piste mais sa priorité désormais pour les 2 prochaines saisons, c’est la route. Il commencera au GP de la Marseillaise et à l’Etoile de Bessèges avant de faire Gran Camino, Tirreno-Adriatico et Milan SanRemo. Il participera normalement à toutes les Coupes de France ainsi qu’aux 4 Jours de Dunkerque et au Tour de Suisse. Honnêtement, pour l’instant, on a 13 noms pour le Tour de France et Benjamin Thomas en fait bien sûr partie.

En provenance d’Astana, Ion Izagirre arrive-t-il au sein de l’équipe comme leader potentiel ou surtout en soutien de Guillaume Martin ?

Ion va avoir le statut de coureur protégé dans le but de briller dans des courses par étapes d’une semaine. C’est vraiment le créneau pour lequel nous l’avons recruté. Il va commencer sa saison en Espagne à Murcia pour se mettre en jambes et enchainer ensuite avec le Tour d’Algarve. Ensuite, son premier gros objectif, c’est d’aller chercher un podium à Paris-Nice où il sera normalement le seul leader de l’équipe. Même si pour l’instant, rien n’est encore vraiment décidé à ce sujet, si on se rend compte qu’il serait bien qu’il soit épaulé par Guillaume Martin, comme ce sera le cas sur le prochain Tour de France, on n’hésitera pas alors à mettre nos deux leaders sur Paris-Nice. Le second objectif de Ion Izagirre sera ensuite le Tour du Pays-Basque, course qu’il a déjà remportée, avant de faire les Ardennaises, le Tour de Romandie, le Tour de Suisse et enfin le Tour de France aux cotés de Guillaume.

Au niveau des départs, il y a Emmanuel Morin (2ème de la Route Adélie de Vitré). Certains internautes ont été un peu surpris surtout que dans le même temps Cofidis annonçait la signature du Belge Sander Armée (36 ans). Un petit mot d’éclaircissement à ce sujet ?

Les deux profils sont complètement différents. D’un côté, en recrutant des garçons comme Hugo Toumire et Axel Zingle et en ayant déjà au sein de l’équipe des coureurs comme Rémy Rochas et Victor Lafay, on a d’office notre quota de jeunes. D’un autre côté, on a un garçon comme Emmanuel Morin qui est à la recherche de résultats sans nécessairement y parvenir et on a besoin aussi au sein de l’équipe Cofidis de garçons qui peuvent se sacrifier pour l’équipe sans arrière-pensée et qui ne sont plus à la recherche de résultats personnels. Sander Armée entrait tout à fait dans cette catégorie de coureur. Emmanuel a travaillé 3 saisons avec nous et on lui a fait totalement confiance en le sélectionnant notamment sur la Vuelta mais malheureusement pour lui, cela n’a pas marché. Autant sa saison 2020 avait été encourageante, autant sa saison 2021 a été décevante d’un point de vue des résultats. Bien sûr, il fait une 2ème place à la Route Adélie de Vitré mais honnêtement quand tu vois l’effectif 2022 de Cofidis, cela ne pèse pas bien lourd dans la balance. Ce n’est jamais évident de se séparer d’un coureur mais parfois, on doit faire des choix dans l’intérêt de l’équipe et dans ce cas-ci, c’est ce qu’on a fait.

Quels seront les principaux objectifs de l’équipe en début de saison ?

Le premier des objectifs, et c’est celui de la plupart des équipes, c’est de gagner le plus rapidement possible. Pourquoi ? Parce que cela apaise l’équipe et cela enlève immédiatement de la pression et de la tension inutile. Maintenant, avec l’effectif qu’on possède et le nombre de sprinters présents dans l’équipe, on doit pouvoir débloquer rapidement le compteur de victoires et pourquoi pas dès Majorque ou sur l’Etoile de Bessèges. Le second objectif, c’est de gagner en UCI WorldTour et on va tout faire pour mettre Bryan Coquard dans les meilleures dispositions possibles, et ce dès Kuurne-Bxl-Kuurne, afin qu’il puisse aller nous décrocher un succès sur Paris-Nice. Après, bien entendu, avec toute l’énergie qu’on déploie depuis de nombreuses années, on aimerait pouvoir enfin décrocher un succès sur les routes du Tour de France mais également sur le Giro et la Vuelta. On espère briller aussi sur les classiques, notamment sur Paris-Roubaix, avec un coureur comme Max Walscheid. Je ne vais pas te cacher que l’un de mes rêves, ce serait de pouvoir obtenir enfin au sein de la formation Cofidis le maillot bleu-blanc-rouge à Cholet. Ce maillot m’a toujours échappé en tant que coureur et cela serait vraiment génial de pouvoir l’avoir au sein de l’équipe sur les routes du prochain Tour de France. En termes de victoires, j’aimerais bien qu’on puisse dépasser le nombre de 20 succès en 2022 et que le nombre de vainqueurs différents augmente de 5 à 10 coureurs. Enfin, pour finir, mon souhait le plus cher serait qu’on puisse continuer à grimper dans la hiérarchie mondiale au niveau de l’UCI ProTeams. Après une 19ème place en 2020 et une 15ème place en 2021, l’objectif sera d’essayer d’atteindre une 14ème, voire une 13ème place finale en 2022. On veut surtout que l’équipe progresse de façon linéaire, raisonnable et durable.

Avec la pandémie du Covid-19, de nombreux magasins cyclistes sont en pénurie de vélos mais aussi de pièces détachées. Le monde du cyclotourisme est donc fortement touché mais à en croire certains communiqués de presse, certaines équipes pro sont également impactées par cette pénurie. Ces dernières essayant même de préserver certains éléments comme les chaines, les pneus voire même certains vélos. Cofidis a-t-elle mis en place une stratégie au niveau de la maintenance du matériel en cette période difficile ?

Comme de nombreuses équipes, nous sommes confrontés au problème des approvisionnements. Fort heureusement, on a opté pour la continuité chez Cofidis tant au niveau des vélos que des pneus avec De Rosa et Michelin. On a juste changé de roues en passant chez Corima et au niveau de l’équipement textile avec Van Rysel. On essaie tant bien que mal de limiter au maximum les difficultés d’approvisionnement et d’optimaliser notre stock actuel. Néanmoins, si cela s’avère nécessaire, on réutilisera une partie du matériel mais pour l’instant, c’est bon. On espère surtout que la situation se normalisera dans les semaines à venir.

Avec Bryan Coquard mais aussi pourquoi pas avec Benjamin Thomas, le grand objectif de l’équipe sera-t-il, après 13 ans sans succès, de remporter enfin une victoire d’étape sur les routes du Tour ?

Oui, on est rêve, c’est certain mais il n’y a pas que le Tour de France sur toute une saison. J’aimerais vraiment qu’un garçon comme Bryan retrouve son niveau de 2016 et qu’il remporte entre 5 à 10 courses cette année. Il y a aussi une course qui me tient particulièrement à cœur, c’est le Championnat de France. Je donnerais cher pour voir une maillot tricolore Cofidis sur les routes du Tour de France.

Chaque année, Guillaume Martin progresse dans la hiérarchie au niveau du classement général final du Tour de France (12ème en 2019, 11ème en 2020 et 8ème en 2021). Un Top 5, voire un podium, est-il envisageable dès cette année 2022 ? Quelles sont tes attentes à son sujet ?

Au départ, lorsque j’ai annoncé à la presse que Guillaume Martin avait le potentiel pour faire un Top 5 au Tour de France, beaucoup m’ont ri au nez mais au final, je ne me suis pas beaucoup trompé. Il possède une régularité et une résistance incroyable. Maintenant, le niveau est tellement élevé sur ces courses là que chaque détail, même infime, compte et qu’un tout petit grain de sable peut aussi vous reléguer d’une 8ème place à une 14ème place en très peu de temps. Dès cette semaine, Guillaume est déjà parti reconnaître l’une ou l’autre étape du Tour de France afin de se donner un maximum de chance pour juillet. Le podium est difficilement atteignable, on doit être réaliste aussi, mais il a le potentiel pour approcher le Top 5 final que ce soit sur le Giro ou sur le Tour. Il a suffisamment prouvé les années précédentes avec ses Top 15 que ce n’était pas un ‘One Shot’. L’arrivée au sein de l’équipe de Ion Izagirre, cela va lui apporter aussi beaucoup plus de sérénité. Maintenant, s’il ne fait pas un Top 5 mais qu’il m’offre un Top 10 avec une victoire d’étape et pourquoi pas un maillot à pois en prime, je signe des deux mains..

Il y a 4 ans, les 3 mots d’ordre qui devaient définir l’équipe étaient : Sympa, Moderne et Conquérante. Pour votre 25ème année d’existence, cela reste d’actualité ou tu en définirais 3 autres ?

Non, je ne change rien parce que ces 3 mots restent complètement d’actualité. Sympa parce que c’est important en terme d’image pour moi et pour nos partenaires. Moderne parce qu’on essaye toujours de l’être, preuve en est encore qu’on colle parfaitement avec cette image avec la création du nouveau maillot Cofidis réalisé par notre nouveau sponsor Van Rysel. Et Conquérant parce qu’on l’a prouvé suffisamment l’année dernière et ce sera encore le cas tout au long de la saison 2022 avec Guillaume Martin. Ces 3 mots reflètent bien la philosophie de l’équipe et la solidarité qui l’anime.

En 2022, grande nouveauté chez Cofidis, il y aura une formation féminine. Peux-tu nous parler de ce grand projet et quelles sont les ambitions de l’équipe ?

C’est l’une des meilleures nouvelles de la fin de l’année 2021. Cela cadre dans un projet global. En effet, après la route, la piste et aussi l’handisport, il nous semblait important de nous lancer dans la création d’une équipe féminine. C’est une nouvelle aventure qui commence pour Cofidis. L’équipe sera composée de 11 coureuses dont 5 Françaises pour 7 nationalités différentes. On part bien entendu un peu dans l’inconnu, surtout que le niveau y est élevé, mais l’objectif, c’est de gagner notre sélection sur les plus grandes courses. A terme, comme pour les hommes, on vise une place pour l’équipe féminine au sein de l’UCI WorldTour.

Pour toi, une saison réussie, ce serait …….

En quelques mots, la saison de Cofidis sera une réussite si nous arrivons à remplir les objectifs que nous nous sommes fixés, à savoir obtenir au minimum 20 victoires cette année avec entre autres une victoire sur les routes du Tour de France et pourquoi pas un maillot tricolore lors des Championnats de France à Cholet. Un maximum de sélection dans les grandes courses pour notre équipe féminine mais surtout d’avoir une équipe Cofidis solidaire autour d’un leader et ce quel que soit le leader désigné.

Interview de Christian Hiernaut

Credit Photo : Website Cofidis

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