Interview, Aleksandr Vlasov "Je ne voulais pas prendre de risque"

Interview, Aleksandr Vlasov "Je ne voulais pas prendre de risque"

Après deux années passées chez Astana, Aleksandr Vlasov a décidé de rejoindre la formation Bora-Hansgrohe en 2022. La raison première ? La trop grande incertitude qui régnait à l'époque sur l'avenir de la formation kazakh. À quelques jours de débuter un stage à Tegernsee (Allemagne) avec sa nouvelle équipe, nous avons fait le point avec lui sur son expérience chez Astana et sur ses attentes pour la saison à venir. 

Quel bilan faites-vous de votre saison ?

Elle a été plutôt bonne. La deuxième partie ne s'est pas déroulée comme je l'aurais espéré, mais la première a été fantastique. 

Vous avez terminé 2ème de Paris-Nice, 3ème du Tour des Alpes et 4ème du Giro. Quelle course a été la plus réussie ?

Je pense que c'est le Giro. Je suis resté constant durant trois semaines et même si je n'ai pas terminé sur le podium je suis content du résultat. 

Qu'est-ce qui vous a manqué justement pour y parvenir ?

Peut-être un peu d'expérience. Certains jours ont vraiment été froids et je n'étais pas prêt pour ces conditions. 

Une étape vous laisse des regrets en particulier ?

L'étape 16 (il termine 7ème à 2'11 d'Egan Bernal). Ça a été une énorme erreur de vouloir enlever ma veste de pluie. Et quand j'y suis arrivé, la manche s'est coincée dans ma roue. J'ai du m'arrêter pour l'enlever.

La fin de saison, comme vous l'avez-dit, a été plus difficile...

Je n'étais pas en super forme, mais malgré tout j'étais prêt à accrocher un Top 10 sur la Vuelta. Malheureusement, j'ai chuté et perdu du coup toutes mes chances. 

Vous avez également pris part aux Jeux Olympiques. Un mot là-dessus ?

C'est la compétition la plus prestigieuse en Russie donc ce fut un plaisir de présenter mon pays. Le profil était plutôt sympa, mais je ne peux pas dire que j'ai fait une super performance. Ce fut toutefois une bonne expérience. 

Quel souvenir garderez-vous au final de ces deux années passées chez Astana ?

Ce furent deux saisons incroyables !J'ai acquis beaucoup d'expérience et grandi en tant que coureur de Grand Tour. Je retiendrai les victoires et les podiums. Puis en plus d'être une équipe très professionnelle, l'ambiance y était très amicale. 

Si vous deviez retenir un moment en particulier ?

Ma victoire sur le Tour de Provence pour ma première course avec eux. Je ne pouvais rêver meilleur débuts.

Vous avez toutefois décidé de quitter la formation kazakhe pour rejoindre Bora-Hansgrohe. Quand avez-vous pris votre décision ?

Après le Giro. J'ai parlé avec Bora et mon agent. C'est une des équipe les plus fortes du peloton. Ils m'ont dit qu'ils comptaient sur moi pour les Grands Tours et les courses World Tour d'une semaine. J'aurai l'occasion d'être un vrai leader. 

Ils vous ont proposé un contrat de trois ans, ça a pesé dans la balance ?

C'est sûr que c'est important. Cela me permet de pouvoir pleinement me concentrer sur mes performances.

Astana vous a fait une proposition ?

Oui, mais c'était à une époque où l'avenir de l'équipe était assez incertain. Alexandre Vinkourov et Premier Tech étaient en désaccord et je ne voulais pas prendre de risque. 

Des coureurs vont vous manquer ?

Oui, le groupe de coureurs kazakhs. Je les connaissais déjà avant de venir chez Astana. Mais je sais qu'on va garder contact et qu'on se retrouvera avec plaisir sur les courses. 

Vous connaissez déjà quelques coureurs chez Bora ?

J'en connais déjà, oui. Puis je ne m'inquiète pas. Je sais que je m'entendrais bien avec tout le monde. Ils ne se nomment pas « band of brothers » pour rien (rires). 

Qui sera votre entraîneur ?

Sylwester Szmyd. 

Savez-vous déjà quels seront vos objectifs ?

Nous en parlerons au prochain camp d'entraînement qui débute en décembre à Tegernsee. Nous évoquerons là notre calendrier avant de partir en stage en janvier à Majorque. J'aimerais courir le Giro ou le Tour. Mais aussi pourquoi pas découvrir les Ardennaises que je n'ai encore jamais couru. 

Quel course aimeriez-vous remporter ?

Je veux ma revanche sur Paris-Nice, ou pourquoi pas gagner une autre course d'une semaine comme Tirreno-Adriatico. 

Dernière question, quel est pour vous à ce jour le meilleur coureur de Grand Tour ?

Je dirais Tadej Pogacar. Un coureur jeune et ambitieux. 

Propos recueillis par Alexandre Paillou

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