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Nicolas Vogondy : « Il faudra s’y faire »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Le staff et les coureurs avaient été mis au courant durant le mois d’août mais la nouvelle est tombée officiellement ce mardi matin : le Team Pro Immo, qui devrait remporter le Challenge BBB-DirectVelo pour la quatrième fois consécutive, ne sera plus dans les pelotons la saison prochaine (lire ici). Une situation qui touche forcément l’ensemble du groupe et notamment l’un des directeurs sportifs, Nicolas Vogondy. DirectVelo a profité du Grand Prix de Fougères, dernière manche de la Coupe de France N1, pour faire le point sur la situation avec l’ancien double Champion de France Élites sur route.

DirectVelo : On imagine que vous auriez aimé l’emporter à Fougères, pour la dernière manche de Coupe de France de l’histoire du Team Pro Immo Nicolas Roux !
Nicolas Vogondy : On était venu pour gagner la course. On fait 5 et 15 avec Mickaël Guichard et Stefan Bennett. On ne peut pas être totalement satisfait de la journée, même si on n’est pas abattu. On a manqué de chance. Thomas Chassagne était sur le point de revenir sur le groupe de contre lorsqu’il a cassé son dérailleur, Gaëtan Pol était échappé mais a lui aussi eu un problème mécanique. Thomas Acosta était dans le contre, il ne lui a pas manqué grand-chose. On était là, mais en second rideau, trop juste pour gagner aujourd’hui (mardi). 

« QUAND UNE ÉQUIPE ARRÊTE, ÇA NE FAIT JAMAIS RIGOLER LES AUTRES »

Vous avez disputé cette manche de Coupe de France quelques heures après que Nicolas Roux ait officiellement annoncé que l’équipe ne repartirait pas l’an prochain…
J’ai su il y a trois semaines que c’était mal engagé. La semaine dernière, Nicolas Roux nous a appelés pour nous dire qu’il y avait très peu de chances que ça continue. On a vu le papier officiellement ce matin, mais on n’était pas surpris. C’est comme ça… Il y a une saison à finir et on verra ce qu’on fera ensuite.

Cette officialisation a-t-elle pu perturber les coureurs pour ce Grand Prix de Fougères ?
Je n’espère pas, parce qu’ils étaient déjà au courant. Ce n’est pas tombé du ciel ce matin. Mais oui, dans la tête, ça peut trotter un peu. Il y avait une course à gagner malgré tout. Maintenant, chacun va essayer de rebondir.

On imagine que tu as aussi échangé avec d’autres collègues directeurs sportifs dans ce peloton des N1…
Ils sont très déçus pour nous. On se connaît pour la plupart. Ils se demandent ce que l’on va faire. On a un petit groupe de copains, solidaires. Quand une équipe arrête, ça ne fait jamais rigoler les autres. Il y a eu des messages de soutien. À nous de rebondir, coureurs et encadrement, et voir de quoi l’avenir sera fait.

« PEUT-ÊTRE QUE CERTAINES ÉQUIPES POURRONT ESSAYER DE NOUS IMITER »

D’un point de vue personnel, as-tu d’ores-et-déjà des pistes pour 2022 ? 
Pas du tout, même s’il fallait essayer de prévoir l’avenir. Je ne sais pas ce que je vais faire en 2022. Rester dans le monde du vélo serait mon souhait premier, évidemment. Mais s’il n’y a pas d’ouvertures, je ferai autre chose.

Quelle image le Team Pro Immo va-t-il, selon toi, laisser ?
Une belle image, j'espère. De la DN3 à la DN2, puis à la DN1, on a construit une solide équipe, de très bons coureurs qui sont pour certains passés professionnels. Il y a un Challenge BBB-DirectVelo qui devrait normalement être gagné pour la quatrième année de suite. L’année dernière, on a aussi gagné la Coupe de France. On a été au haut-niveau pendant plusieurs années, et ce n’était pas simple à faire. On peut faire une belle année puis s’écrouler mais notre marque de fabrique a été d’être à haut-niveau tout au long de la saison, et durant plusieurs années. Avec Jean-Philippe (Duracka), on a pris beaucoup de plaisir à diriger l’équipe et à gagner des courses. C’était le souhait de Patrick (Bulidon) et de Nicolas (Roux). On a réalisé pas mal de projets et d’objectifs. Maintenant, il n’y aura plus les rouge-et-noir de Pro Immo, il faudra s’y faire. Peut-être que certaines équipes pourront essayer de nous imiter en étant les plus fortes à l’avenir.

Voir la meilleure équipe amateur des quatre dernières saisons disparaître est un très gros événement dans le petit monde du cyclisme tricolore !
Dire qu’on était LA meilleure équipe serait prétentieux mais on est dans les meilleures équipes depuis trois-quatre ans, oui. Arrêter comme ça, sans dire brutalement, c’est particulier… Nicolas Roux investit dans le vélo depuis dix ans, on ne peut que le remercier et ne pas l'accabler parce qu’il arrête. Il a fait vivre des familles pendant plusieurs années. C’est un cycle qui se termine, c’est comme ça. J’ai aussi une pensée pour Patrick Bulidon le manager, Jean-Philippe Duracka - mon beau-père lui aussi directeur sportif -, et pour tous les coureurs de l’équipe qui vont devoir trouver autre chose. Mais je veux surtout remercier Nicolas Roux pour tout ce qu’il a fait pendant dix ans.

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