Viviane Rognant : « C’est très impressionnant »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

En cyclo-cross, courir en Belgique est un passage obligatoire lorsqu’on prétend évoluer au plus haut niveau. Connaître ses premières expériences outre-Quiévrain est assez commun dans ses plus jeunes années, mais lorsqu’on a 39 ans, l’histoire est tout de suite plus étonnante. C’est le cas de Viviane Rognant, qui a vécu son premier week-end en Belgique, et accessoirement sa première sélection en Coupe du Monde, dimanche à Termonde, avant de prolonger le plaisir à Heusden-Zolder, en Superprestige. Celle qui court pour l'OCF Team Cross a livré son expérience à DirectVelo, loin de ressembler à celles des concurrentes des meilleures structures mondiales.

DirectVelo : Comment as-tu trouvé cette découverte du haut niveau en Belgique ?
Viviane Rognant : Je suis très contente, c'est la première fois que je viens en Belgique, en dehors des Masters puisque j'étais venue pour les Championnats du Monde. J'avais bien marché, j'ai gagné trois fois à Mol sur le sable. Depuis trois ans je suis passée en Elite, c'était ma première sélection en Coupe du Monde dimanche, à Termonde. Là c'était mon premier Superprestige, partir tout derrière c'est très impressionnant, je n'ai fait que remonter toute la course, je me suis battue. Je dois être dans les 50 (49e, NDLR) donc je suis contente de moi.

As-tu eu une sensation particulière de découvrir un peloton volumineux de cyclo-cross, en qualité comme en quantité ?
C'est la première fois que je rencontre un tel peloton en cross. Ça change tout, je pars derrière, je n'ai pas l'habitude de frotter donc j'ai dû faire des efforts sinon ce n'est pas la peine. Il faut jouer des coudes, le niveau n'est pas suffisant. C'est vrai que si je pouvais gagner quelques lignes pour le départ... Je me rends compte de l’importance des points UCI. La moitié de la course, c'est le départ. Quand on arrive à un bon niveau il faut grappiller des points et remonter des lignes. Des filles qui partent trois ou quatre lignes devant, qui sont un peu plus fortes, je ne les revois jamais. L'organisation belge est un régal, tout est nickel, c'est propre. Le circuit est magnifique, je suis ravie.

« JE CONSEILLE AUX JEUNES DE VENIR ESSAYER »

Tu as donc enchainé deux jours, après avoir couru à Termonde…
À Termonde c'était en force, un peu gras. Je pars en avant-dernière ligne, je finis 42e en remontée, je suis très contente pour ma première sélection. En Coupe du Monde il ne faut pas rêver, mais il y a des filles que j'ai pu battre dans les 50 premières, comme les Espagnoles, mais elles partent devant, ça change tout. On prend tous les bouchons derrière, des filles partent vraiment fort et craquent complet et ça fait des gros trous. Dans les 20/25/30, même si ça va au même rythme que moi je ne les vois jamais. L'écart reste.

As-tu eu des difficultés dans ton séjour belge ?
Je fais tout à mes frais avec mon conjoint, par plaisir. Ça a un coût, les 4/5 jours en Belgique c'est dans les 1000€. Je viens de Toulouse, ça fait 1000 kilomètres. Mais ça vaut vraiment le coup de voir le haut niveau. Quand on a un bon niveau national c'est une bonne expérience, je conseille aux jeunes de venir essayer si elles ont l'opportunité. Parce que je suis sûre que le niveau augmente. J'ai 39 ans, j'ai l'impression que depuis mes débuts il y a trois ans, le niveau augmente, les jeunes arrivent, ça se professionnalise, on a des équipes pour les femmes, et elles ne font que ça. Pour une jeune qui marche, il faut qu'elle se donne les moyens de courir avec les meilleures. Toutes les filles se battent dans les 50, c'est déjà un très bon niveau.

UN DÉSAVANTAGE SUR D’AUTRES NATIONS « OÙ LE NIVEAU N’EST PAS SUPÉRIEUR »

Mais tu ne restes pas pour les prochaines échéances en Belgique…
On est dans une équipe, on devait monter, mais rien que de participer c'est compliqué, on a des garçons qui n'ont pas de points UCI, donc ils n'ont pas été retenus. Même des bons Français avec quelques points, s'ils ne sont pas pris il y a deux mois, ce n'est pas la peine. Et l'organisateur attend trois jours avant l'événement pour valider. Donc si des étrangers avec plus de points s'inscrivent au dernier moment, ils sont prioritaires. Donc tout était plein, Diegem a été annulé, donc on ne reste pas. Je n'ai pas de staff avec moi, j'étais seule avant le départ pendant 25 minutes en combi, et il ne faisait pas très chaud, j'avais hâte que le départ soit lancé (rires).

Maintenant tu vas retrouver un niveau plus modeste, avant le Championnat de France…
On a des cross régionaux, pour les féminines. Les deux premières filles UFOLEP des courses ont un niveau suffisant pour avoir de l'enjeu. J'aimerais bien un top 10 au Championnat de France. Je pense que ce sera très relevé en femmes cette année. Elles sont toutes là, entre les jeunes et les filles de la Coupe du Monde. On mélange U23 et Elites, donc on se retrouve avec un nombre de points UCI divisé par deux par rapport à des nations comme l'Italie ou l'Espagne où le niveau n'est pas supérieur. On est nombreuses à vouloir un Top 10, mais le Top 5... non. Il y en aura devant moi. Top 10, c'est le mieux que je puisse faire !

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