Interview, Marc Sarreau "J'avais besoin de changement"

Interview, Marc Sarreau "J'avais besoin de changement"

Il n'avait jusqu'à présent connu qu'une seule équipe. Après sept années passées chez Groupama-FDJ, Marc Sarreau a décidé de rejoindre la formation AG2R-Citroën. Une équipe qui a entamé cette saison un virage à 180 degrés délaissant le général des courses par étapes pour les classiques. Jusqu'à présent sprinteur numéro deux derrière Arnaud Démare, le natif de Vierzon va désormais pouvoir avoir plus de responsabilités. En attendant pourquoi pas de découvrir à 28 ans le Tour de France.

Vous avez décidé de rejoindre la formation AG2R-Citroën. Pourquoi ce choix ?

Dans un premier temps, j'avais besoin de changement. C'est toujours important de se lancer un nouveau challenge, c'est reboostant. Puis avec Arnaud (Démare) et Thibault (Pinot), les courses étaient un peu bouchées. C'était le cas aussi chez AG2R avec Romain Bardet, mais avec son départ et la réorientation de l'équipe qui est dorénavant plus portée sur les classiques il y a désormais de la place pour un sprinteur. C'est assez nouveau puisque jusqu'à présent ils n'en avaient pas trop. Je vais pouvoir leur apporter un peu d'expérience et de mon côté je vais essayer de grandir encore.

Que retiendrez-vous de ces années passées chez Groupama-FDJ ?

J'ai beaucoup appris. Ce sont eux, déjà, qui m'ont donné la chance de passer professionnel. J'ai été souvent avec Arnaud (Démare) et j'en retiens que du positif. Les trois dernières années j'ai eu un peu plus de responsabilités et ça a plutôt bien marché pour moi. On s'est quitté en bon terme, je pense qu'ils ont compris mon choix. On pourra pourquoi pas se retrouver plus tard.

Il y a une saison ou une course en particulier que vous voudriez mettre en avant ?

Les années 2018 et 2019. J'ai eu cinq victoires à chaque fois avec la Coupe de France en plus en 2019. Physiquement, j'étais meilleur et plus confiant. Puis on avait construit un petit groupe entre amis. Ça marchait vraiment bien, il y avait une bonne ambiance. C'était vraiment agréable de performer dans la bonne humeur.

Comme vous l'avez dit, AG2R-Citroën n'a jamais eu énormément de sprinteurs. Allez-vous disposer d'un train où vous allez devoir vous débrouiller tout seul ?

On a essayé de mettre quelque chose en place. Alors on n'a pas un train avec un lanceur spécifique, mais je travaille beaucoup avec Lawrence Naesen et Damien Touzé. Je vais courir assez souvent avec eux. Après, il y a deux ou trois autres garçons qui sont venus aussi travailler avec nous. On va essayer de mettre ça en place pour que les automatismes se fassent et que ça réussisse le mieux possible.

Vous avez pris part à l'Étoile de Bessèges et la Clasica Almeria (9ème). Quel bilan faites-vous de ces deux premières courses ?

Je suis déjà content d'avoir retrouver le peloton et d'avoir de bonnes sensations. Je n'ai pas eu peur de sprinter et ça c'est rassurant car même si je me sentais bien dans ma tête, on ne sait jamais comment le corps peut réagir dans le vif du sujet. Là c'était satisfaisant, mais je vois que physiquement il me manque encore de la compétition. L'année 2020 a laissé des traces et il va me falloir un peu de temps pour récupérer le rythme des courses.

Justement, cette fameuse chute en Pologne. Vous avez encore des flashs ou c'est vraiment derrière vous ?

Non pas du tout, c'est vraiment derrière moi. Je ne l'ai pas vécue aussi intensément que ça pu être relayé dans les médias. Il y a beaucoup de gens qui me posent la question. Mais non, ça reste pour moi une chute banale même si ça a pris beaucoup d'ampleur médiatiquement.

Quel est votre avis sur l'effectif 2021 d'AG2R-Citroën que vous découvrez ?

On a deux gros leaders de classiques avec Greg Van Avermaet et Oliver Naesen. C'est toujours agréable d'avoir des coureurs de ce calibre. D'ailleurs, compte tenu de l'annulation du Tour de Valence j'ai eu l'occasion de courir avec eux à Bessèges. Pour revenir au groupe, il y a une bonne ambiance et l'envie de réussir. Toute l'équipe est investie et je pense que les résultats devraient suivre.

À ce titre, la victoire d'Aurélien Paret-Peintre sur le GP de la Marseillaise a du vous enlever un peu de pression ?

Ça a été une bonne surprise et c'est toujours une bonne manière de commencer la saison. Ça enlève un peu de pression, mais elle est toujours là car il en faut toujours plus. Mais c'est vrai qu'avec le nouveau sponsor, le nouveau maillot, c'est bien de débuter par un succès.

Quelle sera votre prochaine course ?

Je vais faire Kuurne-Bruxelles-Kuurne et logiquement après Paris-Nice.

Arrivez-vous à vous fixer des objectifs ou compte tenu du contexte sanitaire il est difficile de se projeter ?

Il faut se projeter quand même dans le meilleur des cas. Je pense que les courses vont majoritairement avoir lieu maintenant. On voit que c'est faisable et à moins d'une grave rechute ça devrait logiquement bien se passer. L'objectif de toute façon il est simple, c'est la victoire. Puis faire de bonnes classiques avec nos leaders.

Un Grand Tour est-il au programme ?

Oui, puis il faut passer par là pour progresser. Je ne ferai pas le Giro, mais peut être le Tour de France ou la Vuelta.

En cas de sélection, ce serait votre premier Tour de France...

Oui, en sept années pro je n'en ai jamais eu l'occasion. C'est un objectif, puis en plus il passe dans ma région cette année donc ça serait vraiment bien d'y être.

Si vous aviez une baguette magique, est-ce qu'il y a une course que vous souhaiteriez remporter ?

Paris-Roubaix car c'est vraiment une course mythique et je prends beaucoup de plaisir chaque fois à la disputer. Si je devais sélectionner qu'une seule course sur le calendrier, ce serait celle-ci.

Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour cette saison 2021 qui vient de débuter ?

De vite retrouver le chemin de la victoire et les bonnes sensations qui vont avec.

Propos recueillis par Alexandre Paillou (crédit photo : vincent curutchet)

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