Stéphane Rossetto : « Un challenge humain »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Stéphane Rossetto est toujours là. Après avoir imaginé être contraint de mettre un terme à sa carrière cycliste professionnelle, il a trouvé refuge - il y a quelques jours seulement - au sein de la formation St-Michel-Auber 93, pour laquelle il avait déjà couru en 2013 et 2014 avant de passer six saisons chez Cofidis. Pour sa première sous ses "nouvelles" couleurs, l'athlète de 33 ans s'est illustré ce samedi en faisant preuve d'une belle condition physique sur les pentes du Mont Ventoux. Entretien. 

DirectVelo : Tu as effectué une belle performance au Ventoux - Chalet-Reynard - en terminant dans le Top 20 ce samedi ! 
Stéphane Rossetto : Mon objectif de la semaine était de voir où j’en étais sur cette étape-là, justement. Je suis assez satisfait de ma condition. C’est un bon résultat pour un mois de février. Généralement, ce n’est pas ma meilleure période vu que je n’affectionne pas le froid. C’est encourageant pour la suite. Ça donne de bonnes perspectives. C’est bien aussi pour l’équipe. Je les ai sentis très contents de la journée. Le groupe semblait heureux et ça fait plaisir. 

« IL N’Y A PAS DE BUSINESS DERRIÈRE TOUT ÇA »

Après avoir passé six saisons chez Cofidis, tu as été contraint de trouver une nouvelle formation cet hiver et cela a semblé mettre beaucoup de temps...
La trêve hivernale s’est faite en deux phases. Tout le mois de novembre, je l'ai passé au téléphone à chercher une équipe. C’était un peu compliqué personnellement. À chaque coup de téléphone, c’est une attente et une incertitude. Ce n’est pas agréable à vivre. Ce n’était pas une des meilleures périodes de ma vie. Mais elle m'a permis de beaucoup réfléchir et de faire le tri sur pas mal de choses. À partir de janvier, j'ai eu les premiers contacts avec Stéphane Javalet (manager de St-Michel-Auber 93, NDLR). Ça s'est remis en place. J’étais motivé pour continuer à être coureur pro. C’était un nouveau challenge. Forcément, je me sentais libéré et je me suis vraiment remis au travail en vue d’une reprise.

Tu tenais donc absolument à continuer quitte à repartir au niveau Continental ?
C’est un choix personnel d’être revenu là. Je pouvais arrêter mais j’avais cette option de continuer. Ce n’est que du bonus. C’est un challenge humain. Stéphane (Javalet) m’a tendu la main. Il m’a dit qu’il serait très heureux que je revienne. Il n’y a pas de business derrière tout ça. On s’est compris, entre passionnés. Il me donne cette opportunité et j’essaie de lui rendre la pareille en faisant de bons résultats. Je pense que c'est la meilleure chose que je puisse faire pour les remercier. 

Tu ne te voyais pas du tout arrêter ?
Évidemment, ça me pendait au nez si St-Michel-Auber 93 ne me faisait pas cette proposition. Je les ai aussi sollicités. Je me suis demandé plus d’une fois ce que j’allais faire. J’étais dans la réflexion. Mais j’étais persuadé que je n’allais pas arrêter donc je n’ai pas eu trop le temps de me projeter sur une année sans vélo.

« DÉBUT OCTOBRE, JE NE M’ÉTAIS JAMAIS IMAGINÉ REVENIR À AUBER »

Tu as désormais 33 ans : après quoi cours-tu ? 
Gagner. (Il marque un temps d'arrêt, NDLR). C’est un peu la base du vélo... Et me faire plaisir. Le plaisir passera par la gagne. Le but est simplement d’être performant et de voir les gens qui me soutiennent être contents. Je veux me prouver que je suis encore compétitif et que je peux encore lever les bras. Je souhaite occulter les choses négatives et ne garder que le positif en étant juste content d’aller sur les courses.

Tu es plus libre que chez Cofidis ?
J'ai un rôle différent. Je suis leader sur le Tour de la Provence. Sur cette course, je suis aussi là pour aider Adrien Guillonnet et le décomplexer par rapport à cette pseudo pression de "leader". Dans l’année, j’aurai bien sûr beaucoup plus de liberté. Mais après, c’est différent... Je ne veux pas vraiment revenir sur le passé. Cofidis est une équipe WorldTour avec des leaders etc. C’est incomparable.

Vois-tu cette saison 2021 comme l'occasion de refermer le chapitre de ta carrière sportive de belle manière, ou as-tu le souhait de repartir sur du plus long terme ? 
On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Début octobre, je ne m’étais jamais imaginé revenir à Auber. Je n’aime pas vivre avec l’avenir ou le passé. Je vis avec le présent. De toute façon, je n’ai eu pratiquement que des contrats d’un an dans ma carrière. La vie me rappelle toujours que ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète. Il faut juste profiter de ce qui se passe. Je suis encore compétitif. J’ai toujours été honnête avec moi-même. Si je le suis encore et que j’ai toujours la flamme, je serai encore là l’année prochaine, et celle d’après aussi. Mais si je sens que j’ai du mal à m’investir, à faire le métier et à être dans le coup, je saurai m’arrêter.

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