Interview : Jonathan Hivert "Retrouver mon meilleur niveau"

Interview : Jonathan Hivert "Retrouver mon meilleur niveau"

Après quatre années passées chez Total-Direct Energie, Jonathan Hivert a rejoint Jérôme Pineau et sa bande à l’intersaison. L'occasion pour le natif de Chambray-lès-Tours de retrouver le goût de la victoire et par la même occasion son meilleur niveau après une saison 2020 assez compliquée.

Comment s'est déroulée cette intersaison ?

Ça a été assez court pour moi vu que j'ai fini la Vuelta début novembre. Tout de suite après, il a fallu se remettre au boulot car le début de saison arrivait. Ça a été assez condensé, mais ça s'est bien passé. Je n'ai pas eu de problèmes ou de blessures.

Vous avez rejoint l'équipe B&B Hotels P/B KTM. Un mot sur ces premières semaines au sein de la formation bretonne ?

Ça s'est fait dans un premier temps chacun dans son coin compte tenu des mesures sanitaires. On a fait quelques réunions en visio, puis je suis allé une ou deux fois au siège pour aller récupérer mon vélo et mes affaires. C'était toujours en petit comité. La découverte a vraiment débuté la semaine dernière à l'occasion du stage de pré-saison. Je connaissais déjà quelques personnes au niveau du staff et des coureurs, mais ça fait du bien d'être tous ensemble. Tout le monde a une bonne condition physique, c'est agréable.

Revenons quelques instants sur les circonstances de votre départ de chez Total-Direct Énergie. C'était un choix de votre part ?

Non, ce n'était pas prévu que je parte car finalement j'étais bien dans cette équipe. C'est juste que je me sens capable de durer encore quelques années dans le peloton. Jean-René Bernaudeau m'a proposé un an de contrat, je n'étais pas spécialement contre. Mais en discutant à droite et à gauche, j'ai eu cette possibilité de rejoindre Jérôme Pineau qui m'a fait confiance pour deux saisons. Au final, j'ai privilégié la nouveauté et j'en suis ravi.

Quels souvenirs garderez-vous de ces quatre années passées au sein de la formation vendéenne ?

J'ai réussi là-bas à faire de très belles saisons. Ça m'a relancé car j'avais eu des soucis de genou un peu compliqués à l'époque. J'ai retrouvé un super niveau. Je retiens donc que des bons souvenirs car j'ai gagné, si je ne me trompe pas, neuf courses en quatre ans. Forcément, ça m'a marqué. Puis sur le plan humain je me suis fait de très bons copains qui vont restés très longtemps dans mon répertoire téléphonique. Après, ça fait du bien aussi de changer d'équipe et de découvrir d'autres fonctionnements. C'est bien pour se relancer car j'ai été déçu de mes prestations en 2020. J'ai donc voulu aussi modifier quelque chose. D'ailleurs, même si j'étais resté là-bas, j'aurais changé quelque chose. Peut-être d'entraîneur... J'avais besoin de faire plus.

Quel va être votre rôle au sein de la formation B&B Hotels P/B KTM ?

Déjà d'être bien en place en début de saison et de prolonger le plus possible la forme tout en essayant de gagner quelques courses. C'est toujours mon objectif. Puis ensuite encadrer les jeunes. Les petits nouveaux aiment bien avoir des conseils de vieux (rires) pour l'organisation de leur carrière ou sur les courses. Je veux apporter ma petite pierre pour aider les gars et qu'on ait ensemble des bons résultats.

Avez-vous d'ores et déjà une idée de votre programme pour ce début de saison ?

Il n'est pas encore totalement défini car on attendait de tous se voir. À priori, je devrais débuter dès fin janvier sur le GP de la Marseillaise. Avec après le Tout de Provence, Haut-Var, toutes ces courses que j'aime bien. On verra ensuite si il y a Paris-Nice pour moi. J'aimerais bien le faire, mais il faut que je sois capable de briller pour y aller. On verra dès les premières courses si j'ai le niveau pour être au départ.

Quels sont vos attentes pour cette saison qui débute ?

J'en ai deux. C'est dans un premier temps de regagner au moins une course parce qu'en 2020 je n'y suis pas parvenu. Et même au-delà de ça, je n'ai jamais eu la possibilité de jouer la gagne. J'ai été déçu de moi.

Puis ensuite retrouver vraiment mon meilleur niveau que j'ai pu avoir il y a deux ans. J'ai envie de retrouver ces performances là.

Le niveau que vous aviez lorsque vous avez remporté le GP Miguel Indurain en 2019 ?

Oui, ou de 2018 qui reste ma meilleure année (5 victoires). 2019, j'ai bien marché également. Finalement, il n'y a qu'en 2020 où j'ai été trop juste en début de saison.

Est-ce qu'il y a une course qui vous tient plus particulièrement à cœur ?

Le Tour de Provence et le Tour du Haut-Var. Je n'ai jamais gagné en Provence. Au Haut-Var, oui, mais pas en Provence. Puis il y a Paris-Nice. Après, il y a d'autres courses à côté que j'aime aussi et où je n'ai jamais pu gagner comme au Tour du Luxembourg. Il y a pas mal d'épreuves qui me conviennent bien dans le calendrier. À moi de saisir les opportunités.

Il y a une course qui est importante pour vos sponsors c'est bien entendu le Tour de France. L'invitation devrait se jouer avec votre ancienne équipe la Team Total-Direct Énergie. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

On sait que la sélection va se jouer tôt dans la saison. On sera prêt pour commencer fort l'année et si ça nous apporte une invitation pour le Tour et bien c'est le but recherché. Mais on n'y pense pas trop, on essaie de faire les choses bien. On verra ce que ça donne, mais l'objectif bien-sûr est que l'équipe B&B Hotels P/B KTM soit au départ du Tour.

Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour 2021 ?

Et bien de réaliser les deux objectifs que me suis fixé (rires). De toute façon, les deux sont liés. Si j'arrive à gagner une course, c'est que j'aurai réussi à retrouver mon meilleur niveau. J'espère donc une saison assez riche en résultats et tout le monde sera content. Car quand on arrive dans une nouvelle équipe, il faut prouver et reprouver. Je suis sur ce chemin là.

Propos recueillis par Alexandre Paillou (Crédit : Franz-Renan Joly - B&B Hotels p/b KTM)

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