Tout comme son acolyte Romain Seigle mais aussi Yakob Debesay et Sylvain Moniquet, Léo Vincent prenait part, ce samedi, à l’étape reine du Tour de France virtuel, dont l’arrivée était jugée sur les pentes du Mont Ventoux. Il a d’ailleurs pris une solide seizième place au Chalet Reynard… même s’il était en réalité dans un autre chalet, du côté de Morzine, où se tient un stage de pré-saison. Nous avons en tout cas profité de l’opportunité pour venir aux nouvelles du Franc-Comtois de 24 ans.

Léo, comment s’est déroulée cette course virtuelle en plein stage collectif ?

Avec Romain [Seigle], on s’est posés sur la terrasse du chalet. C’était notre jour de repos, ça ne nous a donc pas trop perturbé et on n’a pas manqué un entraînement à cause de ça. En tout cas, ça fait mal, mais c’est bien d’y revenir de temps en temps. C’était l’étape reine mais on ne peut pas dire que ça simulait vraiment une bosse. C’était plus un effort du type chrono. Sachant que nous avions fait une bonne séance vendredi, l’idée était de voir comment répondaient les jambes au fur et à mesure de la course. J’ai vu que ça n’allait pas trop mal donc je me suis mis sur un rythme que j’ai essayé de tenir jusqu’au bout. J’ai été régulier et ça m’a permis de prendre cette seizième place. C’était assez marrant car tous les coureurs sont descendus à un moment ou un autre pour nous regarder et nous encourager.  

Peux-tu nous dire comment tu as vécu cette longue période sans course ni rassemblements ?

C’était certes une période assez inédite, mais à vrai dire, elle est passée assez vite me concernant. J’étais à la maison, du côté de Besançon, et en fin de compte, il y avait pas mal de choses à faire. Au niveau sportif, un peu de home-trainer, un peu de musculation. Mis à part ça, on s’est occupé des chevaux qui sont à côté de la maison et on a fait des choses qu’on a généralement pas trop le temps de faire durant la saison, comme de l’entretien extérieur. Je faisais mon entraînement le matin et j’avais mon après-midi libre. Le contexte reste forcément un peu perturbant, tout est un peu chamboulé et le calendrier est très réduit et bien modifié par rapport à d’habitude. On a tout de même eu la chance d’avoir un calendrier relativement fixe assez vite. Ça nous a aidé à nous projeter. Puis, une fois qu’on sera lancés dans les courses, on ne va plus se poser de questions. D’ores et déjà, tout s’enchaîne assez vite et on n’a plus le temps de s’ennuyer depuis la reprise du vélo à la mi-mai.

Comment se passe ta préparation ?

Le mois de juillet est assez simple : première semaine en stage personnel à Tignes,  deuxième semaine à la maison, la troisième en stage équipe à Morzine, la suivante à la maison puis il sera temps de reprendre. À Tignes, l’équipe mettait un chalet à notre disposition avec un entraîneur et un assistant. J’avais déjà fait des stages en montagne, mais pas aussi haut. C’est la première fois que j’allais à Tignes. En revanche, on ne peut pas vraiment appeler ça un stage altitude car je ne suis pas resté suffisamment longtemps pour bénéficier des effets, et ce n’était d’ailleurs pas le but. L’objectif était plutôt de « choper » le coup de pédale et faire des kilomètres dans les longs cols. Actuellement, je suis avec le groupe « des jeunes » à Morzine. Sur les trois premières journées, on n’a pas eu un temps idéal mais au moins il n’a pas plu (sourires). On a donc fait ce qu’on voulait en termes d’heures et d’intensités. Pour l’instant, le stage se déroule parfaitement. Ça fait du bien de pouvoir rouler en groupe, de retrouver la vie de groupe. Ça me manquait. En plus, dans ces chalets, on mange tous ensemble, on vit ensemble. C’est plus convivial qu’un hôtel.

À quoi va ressembler ta reprise ?

J’ai un calendrier plutôt bien construit, avec pas mal de courses sur le mois d’août. C’est un calendrier qui me plait et avec des courses qui me correspondent assez bien. J’ai hâte d’y être ! Je commencerai avec les Strade Bianche, puis j’aurai le Mont Ventoux Dénivelé Challenge, qui n’est en rien comparable à la course virtuelle du jour, et le Tour de l’Ain. Je ferai ensuite le Tour de Lombardie, le Tour du Limousin et les championnats de France. La consigne est relativement simple. Il faut être prêt et aller chercher les meilleures performances possibles sur les toutes les courses qui seront disputées. Le calendrier est déjà très compact, on ne peut pas se permettre de dire qu’on va faire celle-ci en-dedans, ou celle-là « en prépa ». Sachant qu’il n’y a pas eu beaucoup de courses cette année, il faut aller chercher le maximum de résultats pour l’équipe. Mon rôle sera principalement d’aider les différents leaders sur les courses auxquelles je prendrai part. Derrière, j’aurai peut-être quelques opportunités de temps en temps, mais mon travail ne diffère pas des autres saisons. Pour le moment, je ne sais pas trop où se situe ma forme. Il est compliqué de la juger sur une course virtuelle. C’est davantage sur le terrain, avec les différents exercices et les collègues à côté, qu’on sent si on a « la bonne patte ». Le meilleur test, ça reste le terrain, et ça a l’air d’aller à ce niveau-là. Maintenant, on verra sur les courses car on est forcément un peu en manque de repères, comme dans un vrai début de saison en fait. 

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