Emilien Jeannière : « Un mélange de beaucoup d’émotions »

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Vendée U ne s’arrête pas en cette reprise de la saison. Après les succès du week-end de Valentin Tabellion, Emilien Jeannière a imité son coéquipier en décrochant, lui aussi au sprint, la victoire sur le Grand Prix d’Availles-Limouzine (voir classement). Bien aidé par un collectif à nouveau rôdé, l’Espoir 4 confie ses émotions du jour à DirectVelo, après avoir connu de nombreux problèmes.

DirectVelo : Comment as-tu géré ta course ?
Emilien Jeannière : Je savais que ça pouvait se jouer sur le grand tour. Souvent il y a un groupe conséquent qui part et ça ne rentre que sur le circuit final. La dernière boucle est quand même costaud. En fait, je suis rentré dans le circuit positionné en 20-25e place, et je ne suis jamais descendu au-delà ensuite. J'étais toujours autour des 15. Personne ne pouvait remonter tellement ça roulait fort.

Vendée U a encore proposé un beau travail collectif…
Aux avant-postes, il y avait Thomas Bonnet et Alan Jousseaume. On a repris le groupe de Louis Pijourlet sur la fin. On a essayé de jouer collectif mais ce n’est pas facile sur un critérium comme ça. On n'était pas les plus représentés à l'avant. Je gagne mais c'est collectif. Alan m'a super bien emmené pour le sprint. On a discuté tous les deux à trois tours. Le circuit ne lui plaisait pas trop, car il voulait un circuit plus dur. Il trouvait qu'il avait du mal à faire la différence. Donc il a tenté à deux tours de l'arrivée, et puis si ça ne marchait pas, il roulait pour moi. On s'est accordé comme ça. Il a tenté et il a fait mal. J'ai pu me replacer et il m'a finalement beaucoup aidé dans le dernier tour.

« C’EST UN PEU UN RETOUR »

Tu étais très ému à l’arrivée…
Ma grand-mère est décédée il y a peu de temps. J'avais promis à mon papy que j'en gagnerai une, et qu’on irait déposer le bouquet de fleurs sur sa tombe. C'était très émouvant. J'espère qu'il y en aura d'autres pour moi et l'équipe, on enchaine bien après Valentin (Tabellion) qui a gagné dès les deux premières courses. On fait une belle reprise.

Tu as connu les blessures, tu dois aussi être soulagé de revenir à ce niveau…
C'est un peu un retour. Je reviens de très, très loin. J'ai failli arrêter le vélo à cause de nombreux soucis de santé. Des tendinites à répétition, des maux de dos, je ne comprenais pas les douleurs musculaires. Je n'y arrivais pas. En début de saison je n'avais fait qu'une course. Avec le confinement j'ai pu bien rouler, et j'ai retrouvé des sensations. C'est ça le principal. Et sur la fin de course je sentais que je ne pouvais pas faire de différence pour attaquer. Mais qu'en cas d'arrivée au sprint, je pouvais placer ma pointe de vitesse dans la dernière bosse.

Tu as pu identifier tes soucis de santé ?
Pas tous. Les tendinites aux genoux, je ne les avais jamais au même moment de la saison. En Espoir 2 et 3, je n'ai même pas pu reprendre les courses. Les problèmes étaient arrivés dès les stages. L'an passé, j'avais mal dans le bas du dos et ça m'irradiait dans les jambes, comme une sorte de sciatique. J'ai du mal à l'identifier. Sur le vélo je ne prenais pas de plaisir. C'est aussi pour ça que je suis ému. C’est un mélange de beaucoup d’émotions qui sort.

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