C’est peu de dire que Thibaut Pinot était le grand favori du contre la montre et bien peu d’affirmer qu’il avait la pression au départ de ce championnat de France qu’il s’était mis en tête depuis plusieurs mois. Auteur d’une course exceptionnelle, le leader de l’équipe FDJ a conquis jeudi son premier titre national.

Que vous est-il passé par la tête quand vous avez appris votre victoire ?

Il y a eu beaucoup d’émotion. J’ai repensé à tout ce que j’avais réalisé depuis deux-trois ans sur le contre-la-montre. J’ai tout de suite vu ma famille. Ma mère, ma soeur, mon père… C’était très émouvant. 

Comment avez-vous géré ce contre-la-montre particulier ?

Je savais très bien que la partie la plus dure était la deuxième partie. J’ai essayé de me maitriser sur le début de course car avec l’euphorie et l’adrénaline, je ne sentais pas trop mes jambes dans les deux premières bosses. Je ne voulais pas m’enflammer et plutôt accélérer dans la deuxième partie. C’était après le Mont-Justin qu’il fallait vraiment envoyer pour essayer de gagner. 

Pensez-vous que la chaleur vous ait favorisé ?

Pas vraiment. Je pense que la chaleur a été un handicap pour tout le monde, pour moi aussi. Personne n’a envie de faire un chrono sous 35°C, surtout avec le casque qui fait office de cocotte minute. Tout le monde a souffert, on était à armes égales. C’était la première chaleur pour tout le monde. 

Ce titre vous enlève de la pression pour dimanche ?

Pour moi, ma semaine est réussie. Je n’ai quasiment préparé que le chrono. Après le Critérium du Dauphiné, je me suis attaché à récupérer pour faire le maximum de jus. Je n’ai fait qu’une sortie de cinq heures. Pour un championnat de France qui peut durer six heures, ça risque d’être un peu compliqué dans le final. Je vais faire de mon mieux, ne serait-ce que pour l’équipe qui dispose de coureurs très endurants avec Arthur (Vichot) et Anthony (Roux) qui peuvent vraiment faire quelque chose. Personnellement, mes championnats sont réussis. Dimanche, l’important sera que la FDJ gagne. 

Avez-vous eu le temps de profiter des fans sur le bord de la route ?

J’ai vraiment senti le soutien sur le parcours. Ca m’a énormément poussé. Au départ, j’avais la chair de poule, dans les deux côtes aussi. En plus, je connaissais plusieurs personnes sur le parcours et j’arrivais à reconnaitre quelques visages. C’était assez particulier de me dire que j’étais sur un championnat de France car je connaissais la moitié des personnes au bord de la roue. J’ai vraiment senti un engouement du département et la région et ça m’a fait du bien, c’est sûr. 

Comment allez-vous préparer la course de dimanche ?

Demain je vais rentrer à la maison puisque je suis juste à côté. On va aller rouler le matin avec les mecs qui ont fait le chrono. Sûrement une petite sortie tranquille dans les Vosges. Puis on récupérera l’après-midi. Mais avant cela, on va déjà essayer de bien profiter ce soir avec l’équipe et la famille.

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