Clément Carisey : « Prendre son mal en patience »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

En ces temps difficiles, Clément Carisey tente de garder le sourire : “Quand me remet-on le trophée du vainqueur du Challenge, puisque la saison est finie ?”. Solide leader du Challenge BBB-DirectVelo (voir classement), le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux ne risque pas de quitter sa place de leader dans les prochaines semaines, puisqu’aucune course ne se déroulera jusqu’à une date encore inconnue. DirectVelo fait le point avec celui qui restera comme le meilleur coureur amateur de cette (courte) première partie de saison.

DirectVelo : Comment as-tu vécu ce premier week-end sans compétition ?
Clément Carisey : Tout a véritablement commencé lorsque l’on a su que Nantes-Segré était annulé. On a cherché des solutions de replis et ça commençait par avoir l’autorisation de mettre neuf coureurs et non plus sept sur Le Poinçonnet-Limoges. On a aussi contacté les organisateurs de Paris-Troyes mais ils ne prenaient plus d’équipes supplémentaires. On a ensuite finalement appris que les rassemblements de plus de cent personnes étaient désormais interdits et que toutes les prochaines courses étaient ainsi annulées. J’ai donc rapidement dû me faire une raison, comme tout le monde. Il n’y a pas le choix. Au moins, Nicolas Roux nous a récemment rassuré en nous disant qu’il maintenait ses engagements financiers. Nous continuerons donc à être payés peu importe l’évolution de la situation. C’est clair que ça motive pour continuer à être sérieux même si je ne comptais de toute façon pas laisser passer ma chance de pouvoir peut-être repasser pro en étant en dilettante durant cette trêve imprévue.

« ON NE VA PAS M’ENLEVER MES VICTOIRES »

Tu as réalisé un très gros début de saison, en témoigne ta place de leader actuel du Challenge BBB-DirectVelo. Considères-tu être coupé en plein élan ou relativises-tu, à l’inverse, en te disant que contrairement à d’autres, tu as déjà pu t’offrir une belle part du gâteau ?
C’est sûr que ce qui est pris, est pris. On ne va pas m’enlever mes victoires et mes podiums. Comme je l’avais détaillé il y a quelques temps, j’étais sur le point de faire une coupure et mon mois de mars devait être relativement léger (lire ici). Donc dans un premier temps, on peut dire que je fais partie des coureurs les moins durement impactés par cette coupure, à ce moment de la saison. Le vrai problème va maintenant être de s’entraîner sans savoir à quel moment on va pouvoir reprendre la compétition. 

La période qui arrive peut-elle ressembler à une sorte de seconde “trêve hivernale” ?
Disons que ça peut s’en approcher mais ce ne sera jamais tout à fait la même chose, même si la durée devait être identique. Les conditions météos ne seront pas les mêmes et nous aurons des jours de course dans les jambes. Il sera donc moins difficile de faire des intensités. Le but va être de s’entretenir un minimum pour garder un niveau de forme assez bon, au cas où. Il ne faudra pas être dans l’excès, ni dans un sens ni dans l’autre.

« AU MOINS, NOUS SOMMES TOUS DANS LA MÊME SITUATION »

Comment imagines-tu la suite ?
On est dans le flou. Le staff va nous contacter sur ce début de semaine pour faire le point. Ils voulaient se donner le temps de la réflexion pendant le week-end, avant de nous donner des directives. Tout rassemblement est actuellement interdit donc ce qui est déjà certain, c’est que nous ne pourrons pas faire de stages d’entraînement ensemble, se retrouver à Clermont-Ferrand ou autre… Je sais aussi que des objectifs que j’avais ciblés vont passer à la trappe, à commencer par le Circuit des Ardennes. Dans ma tête, je me dis que je ne vais sûrement pas courir avant, minimum, le 1er juin. Il va falloir prendre son mal en patience. Au moins, nous sommes tous dans la même situation. Par contre, quand les courses vont reprendre, ce sera quelque chose…

C’est-à-dire ?
Tout le monde sera à bloc total. Les occasions de gagner et de réussir sa saison ne seront pas nombreuses. Tous les coureurs auront le couteau entre les dents. Il faut imaginer le nombre de coureurs qui vont jouer un potentiel passage chez les pros sur quelques courses seulement… L’enjeu de chaque course semblera sûrement encore plus important que d’ordinaire.

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