Florian Sénéchal en interviewFlorian Sénéchal en interview | © Catharsis Productions

Il y a 11 nouveaux coureurs dans l’équipe et chaque année on dit que la Deceuninck – Quick Step s’affaiblit. Comment l’équipe arrive à rebondir chaque saison ?  

Ce n’est pas non plus des petits coureurs que l’on prend. Il y a deux ans beaucoup de leaders étaient partis mais au bout du compte c’était la meilleure saison de l’équipe dans son histoire. Les coureurs évoluent et deviennent de grands coureurs comme un Julian, un Yves Lampaert… Je ne m’inquiète pas pour ça, on voit que les jeunes qui sont arrivés sont déjà très forts et très motivés. 

Y a t-il un rôle de transmission avec vous, les plus anciens coureurs dans l’équipe ? 

Oui le jour de la course on va donner des directives. Sur les stages ont les laissent travailler, prendre leurs marques… Et le jour J nous serons là pour leur dire si c’est bien, s’il y a des choses à corriger… 

Vous changez encore des choses dans l’intersaison ou c’est un copier-coller d’année en année ? 

C’est un peu du copier-coller avec des petits détails qui changent et qui feront la différence. Ca reste les mêmes périodes de repos et d’entraînements. 

Vous avez choisi de rester avec Tom Steels comme entraîneur, on aurait pu penser que Franck Alaphilippe allait « prendre la main » sur vous ? 

Oui quand je suis arrivé dans l’équipe Tom voulait vraiment travailler avec moi et tout se passe bien. Il est moins centré sur les chiffres, c’est plus à l’ancienne et j’aime bien ça. Il est également directeur sportif donc il a deux casquettes, il a deux points de vue différents… Il me donne beaucoup de confiance. 

Pensez-vous que c’est la tendance d’avoir des coureurs uniquement coachés par des entraîneurs de l’équipe ? 

Je pense que c’est mieux de travailler comme ça, au moins tout reste dans l’équipe. Si Tom n’est pas disponible à un moment je peux aussi demander des conseils à un autre entraîneur de l’équipe, c’est pratique. 

Où allez-vous débuter la saison ? 

Ce sera sur le Tour d’Algarve fin Février. Ensuite il y aura toujours le triptyque Nieuwsblad – Kuurne – Samyn. Puis ce sera la première fois que je ferais Tirreno-Adriatico, Milan San Remo normalement et l’enchaînement des classiques jusqu’à Paris-Roubaix. Puis au niveau des grands Tours ce sera le Giro avec Jakobsen pour lancer les sprints.

Romain Bardet a choisi de faire le Giro, pensez-vous que c’est un vrai plus pour lui ? 

Oui j’en suis sûr vu qu’en plus il a arrêté tôt la saison l’an passé. Il pourra être présent au Giro avec des étapes de purs grimpeurs, il y a moins de pression que sur le Tour.

Diriez-vous que le Tour de France représente trop dans le calendrier comparativement aux autres belles courses ? 

C’est vrai que c’est un peu trop mais ça reste une course magnifique et très médiatique, il y a beaucoup de spectateurs, l’organisation du Tour est incroyable. Je pense qu’un coureur qui gagne sur le Tour prouve que c’est un champion car le niveau est très fort. 

Florian Sénéchal vainqueur du GP Samyn 2019Florian Sénéchal vainqueur du GP Samyn 2019 | © Deceuninck Quick-Step

Selon vous c’est plus facile de faire un grand Tour quand on chasse les étapes plutôt que quand on défend un maillot ? 

Je pense que c’est plus facile de viser les étapes que le général. On est une équipe plutôt prête pour les étapes, qui peut aller vite dans un final et saisir les occasions sur les échappées. 

2020 est une année olympique, ça implique des choses à votre niveau à vous ? 

Beaucoup de coureurs vont se centraliser sur les JO, qui ne sont pas pour moi c’est trop vallonné. Je pourrais peut-être me concentrer sur d’autres courses et en gagner quelques-unes. 

Les Jeux-Oympiques arrivent 6 jours après l’arrivée du Tour, avec le voyage, le décalage horaire, l’humidité… Pensez-vous que ce qui était vrai pour la Clasica San Sebastian (d’être la 4ème semaine du Tour) ne sera pas forcément vrai pour les Jeux ? 

Tout est une question de récup, ça reste un grand mystère. Un coureur comme Julian, peut-être que s’il ne joue pas le général sur le Tour mais les étapes, qu’il se repose un peu et après qu’il enchaine sur les JO, ce serait pas mal. Il faut garder de la fraicheur. 

Quels seront vos objectifs cette saison ?

Re gagner le Samyn pourquoi pas, un podium sur une grande classique, m’amuser sur le vélo bien sûr et être à l’attaque sur les grands monuments me tient à cœur aussi. 

Gagner une course en France serait un réel plus pour vous ?  

J’aimerais bien, en France je vais juste faire Paris-Roubaix et le Championnat de France alors si c’est une de ces courses là ce serait super.