Adrien Quinio : « A domicile, c'est génial »

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Adrien Quinio s'est imposé ce week-end sur le Saint-Brieuc Agglo Tour (voir classements). L'habitant de Plérin était à la maison sur cette course Elite Nationale, la dernière étape se disputait d'ailleurs autour de chez lui. Vainqueur de la première étape (voir classements) et habituel équipier au sein du CC Nogent-sur-Oise, le coureur de 26 ans exprime sa satisfaction à DirectVelo.

DirectVelo : Que représente pour toi cette victoire au classement général de la Saint-Brieuc Agglo Tour ?
Adrien Quinio : Ça fait vraiment plaisir. À domicile, c'est quelque chose, c'est génial. Ça correspond toujours à ma période de forme. J'ai tout mis en oeuvre pour y arriver. C'est l'aboutissement d'une saison de dur labeur comme rôle d'équipier. Je fais le doublé : première victoire en Élite Nationale et première victoire sur un classement général. C'est surtout un bon cadeau que je fais au CC Nogent-sur-Oise. L'année dernière, ce n'était quand même pas gagné, j'ai repris le vélo après deux ans d'arrêt dans une petite équipe, à l'UC Briochine. J'ai fait une belle fin de saison. Il fallait recruter un mec qui avait déjà 25 ans.

« ÇA M'A DONNÉ DES FRISSONS »

Tu as commencé par gagner la première étape...
J'avais reconnu le parcours le jeudi, même si je connaissais évidemment toutes les routes. Je voulais revoir l'enchaînement. J'avais un plan dans ma tête, je savais que la course allait être très usante. Il s'est avéré que les mecs se sont donné à fond dès le départ. J'ai filoché tout en restant placé à l'avant. Kowalski est sorti avec un autre coureur et derrière, on est sorti en contre. Ils se sont relevés devant, c'était la bonne échappée du jour. Quatre coureurs sont rentrés juste avant le circuit final qui n'était pas favorable pour moi car c'était relativement plat. C'était hyper tactique. J'étais seul de l'équipe. À la "patte", j'ai réussi à décrocher l'ensemble des échappés. J'ai su jouer malin, j'ai bien manoeuvré. Je finis seul les trois derniers kilomètres.

Puis, tu as repris le maillot jaune sur la troisième et dernière étape après l'avoir perdu sur le chrono...
Un chrono court n'est peut-être pas ma spécialité... Mais je n'ai pas eu de chance car j'ai été l'un des seuls à être pénalisé par la pluie. J'ai été gêné dans deux virages. J'ai viré complètement à l'arrêt. J'ai perdu beaucoup de temps là-dessus. Je me suis retrouvé 3e à 12". Il fallait renverser la situation. Le circuit final de la dernière étape était nouveau cette année. Il correspondait bien plus à mes qualités que l'ancien. Il y avait 98 kilomètres pour 1500 mètres de dénivelé. C'était vraiment très dur et répétitif. J'ai eu une grosse équipe avec un Romain Bacon énorme qui n'a pas sa place chez les amateurs ainsi que Thomas Joly. Ça m'a donné des frissons. Je les ai vus se mettre chiffon pour moi. D'habitude, les rôles sont inversés. Ils se sont mis à bloc pendant cinq tours pour distancer Kowalski et favoriser une arrivée la plus régulière possible avec un sprint au dernier moment.

« UN RÔLE D'EQUIPIER »

Comment se passe la saison pour toi ?
Je suis très régulier, je n'ai pas de baisse de régime. J'ai joué le rôle d'équipier depuis le début de la saison. C'était difficile de se mettre en évidence. Au mois de juin, j'ai eu des allergies au pollen et je saturais au niveau des déplacements. J'ai demandé à stopper net, je suis rentré en Bretagne pour refaire du jus. J'ai enchaîné tout le mois de juillet en Bretagne. L'Estivale Bretonne m'a redonné de la caisse. Je suis monté dans le Nord à Bellignies, j'avais de la force malgré ma course à contretemps. Ça m'a donné de la confiance pour ce week-end là. Comme j'ai dit, au début de saison, j'ai beaucoup travaillé pour l'équipe. J'ai pris le maillot à pois sur le Circuit des Ardennes avec 150 kilomètres d'échappée. Je ne sors pas de n'importe où, ça récompense vraiment le travail depuis le début de saison. L'équipe m'a beaucoup aidé, ça fait vraiment plaisir.

Tu n'as disputé qu'une manche de la Coupe de France, à Cherves...
Je n'ai pas une pointe de vitesse qui me permet de marquer des points. Sur dix mecs, s'il y a une arrivée au sprint, je vais finir six ou sept au mieux. Ce n'est pas facile. Ça ne me correspond pas forcément. Je suis un bon équipier, je suis capable de faire de bonnes choses pour les gars. La typologie de la Coupe de France a fait que je n'ai pas été aligné sur les premières manches.

« EN EMBUSCADE À LA COUPE DE FRANCE DN1 »

Quelle est la suite du programme pour toi ?
Je serai au Grand Prix de Blangy ce samedi. Dimanche, je serai soit au Grand Prix de Nogent-sur-Oise, soit au Grand Prix de Plouay. Ensuite, je serai peut-être au Grand Prix de Fougères, puis aux Trois Jours de Cherbourg, à la Boucle de l'Artois et au Tour de Moselle. Il reste de beaux objectifs. Le classement en Coupe de France DN1 est primordial. Il y a eu deux manches où l'on a marqué zéro point. Ce n'est pas top, on vaut mieux que ça. On est toujours en embuscade, on est pas si loin que ça du podium et de la cinquième place. On ne perd pas espoir. On a une équipe solide.

Que feras-tu après ton année sans solde à la gendarmerie ?
En fait, j'ai jusqu'à dix ans de congé sans solde. Le but est de ne pas retourner en gendarmerie. C'est un point d'appui si je ne retrouve pas de travail ou de formation. J'attends la fin de saison, je vais me faire plaisir. On fera les comptes à la fin. Si je dois arrêter le vélo, j'arrêterai. Sinon je trouverai du travail, une formation. Ou pourquoi pas prolonger le plaisir. À Nogent, je suis très bien, mais ça ne peut pas perdurer éternellement, ce n'est pas stable comme vie.

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