Lauren Kitchen : « Une grande responsabilité »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Lauren Kitchen, 29 ans, a débuté sa troisième saison avec la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, le mois dernier. Chez elle, en Australie, elle a notamment pris part au Tour Down Under, et au succès de sa co-équipière et compatriote, Brodie Chapman, sur la Race Torquay. Changement de décor et de température, ce week-end, avec la reprise des classiques. Elle dispute, ce samedi, l'Omloop Het Nieuwsblad (1.1) en Belgique, où elle est depuis deux semaines.

DirectVelo : Comment se sont passées les épreuves du mois dernier, en Australie ?
Lauren Kitchen : Elles se sont très bien passées. Il y avait une bonne ambiance dans l'équipe. Les résultats ont suivi, avec notamment la victoire de Brodie qui a ouvert notre compteur. C'est très bien pour un début de saison. Je suis fière de l'équipe, car, en plus, elle travaille beaucoup avec mon pays depuis plusieurs années !

Tu seras encore la capitaine de route de l'équipe. Que signifie ce statut, pour toi ?
C'est une grande responsabilité. C'est important pour la progression et le rôle de chacune des filles. Il faut souder le groupe et coordonner le tout, pour être une grande équipe et obtenir de belles victoires. Pour y arriver, on a besoin de toutes êtres unies autour de notre leader. Que ce soit Cecilie (Uttrup Ludwig), Emilia (Fahlin), Brodie (Chapman), ou bien encore Clara (Copponi) pour les arrivées massives. Elles ne doivent se concentrer qu'uniquement sur le moment où elles auront à faire la différence, en attaquant ou en lançant le sprint. Je dois me focaliser sur l'organisation de l'équipe, et que chacune remplisse bien son rôle. Pour décrocher de grandes victoires, il faut que tout cela se produise ! C'est un rôle qui me plaît, et que je suis contente d'avoir mené à bien en Australie. Et notamment sur la Cadel Evans Great Ocean Road Race, où nos Françaises ont fait un super bon travail pour le collectif. On a eu une très bonne cohésion. Personnellement, j'ai aussi passé un cap avec ce statut par rapport à l'an passé.

« UN RÔLE QUI ME TIENT À CŒUR »

Tu l'avais déjà été dans les structures où tu as évolué...
J'ai effectivement déjà rempli cette mission dans mes équipes précédentes, chez Rabobank, Hitec Products, ou WM3 (avec Marianne Vos et Katarzyna Niewiadoma, NDLR). Mais je le suis aussi avec l'équipe nationale d'Australie. C'est un rôle qui me tient à cœur, et qui est de plus en plus important avec la professionnalisation de notre sport. Comme je l'ai dit, les leaders n'ont pas à penser à autre chose qu'à faire leur travail. Ce ne serait pas possible d'avoir des résultats, si elles devaient également penser à tout ça. Il faut évidemment avoir de bonnes relations avec les filles, mais aussi avec l'encadrement. Il ne peut pas y avoir de confiance, sinon.

Que penses-tu du Women's WorldTour ?
C'est très excitant de faire partie d'une équipe l'ayant intégré. On peut voir notre évolution, et on franchit un gros palier tous les ans. Maintenant que nous sommes une WorldTeam, nous pouvons simplement nous concentrer sur le fait de rouler. Nous aurons l'esprit plus léger pour aller chercher des bouquets, ce sera important pour le classement. Comme pour nous entraider les unes les autres, et ainsi permettre à nos jeunes françaises, en particulier, de poursuivre leurs progressions.

« PESER SUR LES COURSES »

Le recrutement a été conséquent cet hiver...
Oui, et j'ai d'ailleurs travaillé dessus avec Stéphen (Delcourt). Je lui ai conseillé Brodie, qui n'a réellement pu commencer le vélo qu'il y a 18 mois. Elle a déjà remporté de belles épreuves, et a même été notre deuxième leader au dernier Championnat du Monde (après Amanda Spratt qui a terminé troisième, NDLR). Cecilie (Uttrup Ludwig) est évidemment une grande leader, et Brodie, avec sa bonne marge de progression, a tout pour en être une seconde ! Avec Clara, nous pouvons vraiment travailler sur l'avenir pour les sprints. Nous avons une belle option, avec elle. Avant, nous étions peut-être considérées comme une équipe qui suivait les autres. Mais maintenant, nous pourrons vraiment peser sur les courses.

Quel type de cycliste es-tu ?
Je suis plutôt passe-partout. Mais j'ai une préférence pour les classiques. Et en étant capitaine de route, il faut aussi être présente dans le final. Je ne peux pas le faire dans les courses trop montagneuses comme le Tour d'Italie, mais j'espère bien faire des décisions sur les autres !

À titre personnel, quel sera ton principal objectif de l'année ?
J'aimerais bien participer aux Jeux Olympiques. Nous avons quatre places avec l'Australie, et j'ignore si nous aurons besoin d'une capitaine de route dans le lot. C'est notre sélectionneur, Bradley McGee, qui fera le choix. Pour ce poste, je devrais être en concurrence avec Tiffany Cromwell, qui est la capitaine de route de l'équipe Canyon-SRAM. Je pense que j'ai de bonnes chances, et il faudra d'abord faire mes preuves avec la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Mais ce sera quand même difficile d'être du voyage, vu que l'Australie est une Nation forte du cyclisme féminin...

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