Thibaut Pinot : « Conjurer le mauvais sort »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Thibaut Pinot est de retour. Près de sept mois après son abandon l'avant-veille de l'arrivée finale du Tour de France, le leader de la Groupama-FDJ va disputer à partir de ce jeudi le Tour de la Provence (2.Pro). L'occasion pour le Franc-Comtois de “conjurer le mauvais sort”, samedi, sur les pentes du Mont Ventoux. Avant de lancer sa saison 2020, Thibaut Pinot a fait le point avec DirectVelo, en marge de la présentation des équipes, au Pasino d'Aix-en-Provence. 

DirectVelo : Dans quel état d’esprit es-tu avant ce Tour de la Provence ?
Thibaut Pinot : Il y a de l'impatience, beaucoup d’impatience. Je suis pressé de savoir où j’en suis. Je n’ai pas couru depuis sept mois. Ça fait bizarre de revenir mais la page du Tour de France 2019 est tournée. Je suis passé à autre chose. Je suis concentré sur cette nouvelle saison. Je repars de zéro. Je vais essayer de repartir sur des bonnes bases.

« BIEN POUR LE SPECTACLE »

Quelles sont tes ambitions cette semaine ?
Je ne peux pas parler en terme de résultats. Au niveau des sensations, j'espère être le mieux possible. Je ne sais pas dans quelle condition je suis exactement, peut-être identique à celle de l'an passé à pareille époque.  Il y a des beaux parcours. Il n'y a pas de raisons que ça se passe mal.

Tu vas retrouver le public français...
Je vais disputer plusieurs courses en France cette année. C'est aussi pour retrouver les émotions que j'ai pu avoir sur le dernier Tour de France. Je suis donc content d'être là, d'autant plus qu'il y a un beau plateau et un beau parcours comme je le disais. Il y a tout pour faire une belle semaine.

La qualité du plateau est-elle importante pour toi juste avant Paris-Nice ?
Oui, ça sera encore le cas la semaine prochaine au Tour du Haut-Var. Ce sont deux belles courses qui s'annoncent avec plusieurs arrivées au sommet. C'est bien de retrouver certains coureurs, des grands leaders... C'est très bien pour le spectacle et pour les organisateurs des courses françaises. Nous avons vraiment de la chance d'avoir ces épreuves-là.

« DE L'EXCITATION, PAS DE LA PRESSION »

Est-ce une pression supplémentaire pour un leader français de courir en France ?
Non. J'ai bientôt 30 ans. Je le gère différemment aujourd'hui qu'à 22 ans. Ce n'est plus de la pression mais de l’excitation.

As-tu un compte à régler avec le Mont Ventoux ?
Ce n'est pas vraiment le Mont Ventoux au programme (sourires). On monte jusqu'au Chalet Reynard. Ça enlève des pentes difficiles mais oui, c'est un endroit où j'ai des mauvais souvenirs. J'ai abandonné deux fois le lendemain du Ventoux sur le Tour de France. Ce sont les deux seules fois où je l'ai monté sur le Tour. Ce n'est pas un endroit que j'apprécie particulièrement. A moi de conjurer le mauvais sort. J'espère avoir des bonnes sensations ce samedi.

T'es-tu préparé pour le Mont Ventoux justement ?
Non, pas spécialement. Tout le monde est prêt à faire des intensités en décembre. Ce n'est pas une montée de trente minutes en février qui va nous perturber. Les coureurs peuvent faire ce genre d'effort dès février. Je ne suis pas superstitieux par rapport au Ventoux, même si j'ai déjà monté le Ventoux avec 40° de fièvre et une angine blanche. J'y pense toujours quand j'y repasse. J'ai envie de me faire plaisir samedi. L'an dernier, j'avais été frustré que la course se joue aux bonifications (Il avait terminé 4e du Tour de la Provence, NDLR).

« POUR LE MOMENT, JE M'OCCUPE DU DÉBUT DE SAISON »

Comme l'an passé, tu sors d'un stage en altitude aux Canaries...
Ça s'est bien passé. Nous avons eu des super conditions pour nous entraîner. Il a fait beau et chaud. C'est ce que je cherchais en retournant là-bas. Ça m'a permis de passer un cran dans ma condition. Il me manquait quelques pourcentages car la coupure était plus longue que les autres années. Ça a mis plus de temps à revenir, mais je suis confiant sur ma préparation.

Quelles sont tes envies cette saison ?
Ce sont les mêmes que depuis quelques années. J'ai envie d'être le plus haut possible dans les classements des épreuves WorldTour d'une semaine, et c'est la même chose sur le Tour de France. Je veux gagner des étapes et faire du mieux possible au général de ces courses-là. Pour le moment, je m'occupe du début de saison. Je penserai au Tour de France à partir de mai.

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