Aurélien Paret-Peintre confirme. Classé 6e de l’Etoile de Bessèges le week-end précédent, le coureur d’AG2R La Mondiale a répondu présent ce samedi sur les pentes du Mont Ventoux. Le Haut-Savoyard est en effet arrivé aux portes du Top 10 au Chalet Reynard, lors de la 3e étape du Tour de la Provence (voir classement). Le coureur de bientôt 24 ans, qui occupe cette semaine pour la première fois le rôle de leader de l’équipe WorldTour, exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Quel sentiment domine après cette étape du Chalet Reynard ?
Aurélien Paret-Peintre : J’avais hâte de me tester sur ce type de montée, en particulier avec le plateau qu’il y a ici. Nous avons eu un scénario très classique. L’équipe m’a bien placé au pied du Ventoux. C’est monté vite, ça s’est fait à la pédale. Il m’a manqué deux kilomètres pour faire un meilleur résultat mais je suis quand même content quand on voit les noms qu’il y a devant. Je suis à ma place. Je n’ai rien à regretter, c’est monté vite devant. J’ai fait tout ce que j’ai pu. C’est une bonne journée.

Te voilà 11e du classement général…
C’est un peu dommage de ne pas être dans le Top 10 mais je ne sais pas si je peux vraiment avoir des regrets. Comme je l’ai dit, ça s’est joué à la pédale et il y a un gros niveau.

Penses-tu qu’il sera possible de grappiller des places sur la dernière étape ?
L’étape ne sera pas de tout repos, il y a des bosses dans le final. Il faudra avoir le couteau entre les dents. Ça sera une dernière journée de course difficile mais ça sera compliqué de faire des différences, les ascensions seront courtes. Je pense qu’on aura un peloton de 30-40 mecs devant. Même s’il y aura de l’action, je pense que le général est figé.

« ÇA AJOUTE UN PEU DE PRESSION »

Pour la première fois, tu occupes le rôle de leader chez AG2R La Mondiale...
On avait prévu avant la course que je sois le fil conducteur de l’équipe cette semaine. Ça me fait plaisir d’être cette position-là, j’ai connu cette situation chez les amateurs. Bien sûr, ça ajoute un peu de pression. Pour l’instant, je pense avoir bien tenu mon rôle. Je suis content d’avoir répondu présent sur ce Tour de la Provence même si ce n’est pas encore terminé. C’est important pour moi et pour renouveler ça. Il y a une belle équipe autour de moi. Ils ont fait un super travail. On se connaît bien, il y a une bonne ambiance. Il reste une étape pour aller chercher un petit accessit.

Est-ce simple pour toi d’occuper ce rôle ?
Ça ne me dérange pas de donner des consignes. Nous avons l’habitude de courir ensemble. Par exemple, je connais bien Nans (Peters) depuis les rangs amateurs. C’est facile avec lui. Mikaël (Chérel) a beaucoup d’expérience. Ça ne me fait pas peur de donner des “ordres”. Si les consignes sont claires au départ, et que tout le monde sait que je suis le leader, tout le monde accepte de se sacrifier. C’est super.

DISPUTER PARIS-NICE

Le niveau au Tour de la Provence est supérieur à l’Etoile de Bessèges, et tu confirmes...
Il y a plus d’équipes WorldTour ici. En début de semaine, j’ai dit à mon entourage que si je terminais entre 8e et 15e sur ce Tour de la Provence, ça serait une très belle performance. Je suis dans les clous pour le moment.

Est-ce que ça te donne des idées pour la suite ?
Je ne veux pas m’enflammer. J’ai fait deux beaux week-ends. Ces quatre jours en tant que leader me demandent beaucoup d’énergie. Il faudra voir comment je récupère. C’est difficile de savoir si je suis déjà au top ou si je vais pouvoir gratter des pourcentages ces prochaines semaines. Il faut que je fasse attention pour bien récupérer avant les prochaines échéances. J'enchainerai avec le Tour du Haut-Var.

Et Paris-Nice ?
J’espère être sélectionné. C’est mon souhait d’y être. Ça pourrait me faire progresser de disputer une course d’une semaine à ce moment-là de l’année. Je pourrai beaucoup apprendre. C’est un point de passage important pour la suite de ma saison.