Au départ du Tour Savoie Mont-BlancAu départ du Tour Savoie Mont-Blanc | © Zoé Soullard – TSMB

En pleine intersaison, quel bilan tires-tu de ton année 2019 ? Es-tu pleinement satisfait ? 

Je suis satisfait de ma saison même si comme l’an passé mes débuts ont été mitigés. En 2018 j’avais eu une tendinite et cette année j’ai eu des complications suite à l’enlèvement de ma dent de sagesse et en parallèle une pneumonie est venue compliquer ma préparation. Je suis monté en puissance à la Ronde de l’Isard. Maintenant je commence à mieux me connaître et je me sens beaucoup mieux lorsque j’enchaîne les courses, j’ai performé sur la deuxième partie de la saison.

En effet tu as bien performé sur les épreuves de montagne en prenant notamment la 3ème place de la Ronde de l’Isard et la 4ème place du Tour de l’Avenir. T’estimes-tu dans les meilleurs grimpeurs de ta génération ?  

C’est clair que le terrain où je me sens le plus à l’aise reste la montagne et j’ai encore progressé par rapport à l’année dernière. Par contre certains types de courses m’ont apporté de la puissance et un côté puncheur ressort un peu plus en moi. En ce qui concerne mon niveau chez les grimpeurs, j’ai pu démontrer sur ce genre de profil où je me situais par rapport à mes adversaires directs.

Stagiaire chez AG2R La Mondiale au 1er Août 2019, tu as marqué les esprits en terminant à la 9ème place du Gran Piemonte, remporté par Egan Bernal. Que retiens-tu de cette journée ? t’es-tu surpris ? 

Effectivement j’ai pu m’exprimer sur ce parcours avec un final qui me convenait bien. L’équipe m’a fait confiance, j’étais libéré et sans pression. Ce n’est que la conséquence d’un enchaînement de 3 courses en 5 jours, et j’adore ce contexte. J’avais participé au Tour de Lombardie Espoirs et aux Trois Vallées Varesines avec les pros avant d’arriver sur le Gran Piemonte. J’ai retenu que l’équipe Ineos est impressionnante et pèse sur la course. La manière de courir me convient parfaitement, c’est complètement différent des courses chez les élites.

Clément Champoussin en courseClément Champoussin en course | © PhPradier

Etais-tu un coureur protégé au départ de ces courses au sein d’AG2R La Mondiale ? 

Non et cela était tout à fait normal, j’avais comme mission de protéger les leaders, Pierre Latour aux Trois Vallées Varesines et Nans Peters au Gran Piemonte. 

Avec tous ces beaux succès tu signes un contrat professionnel avec les ciels et terre, qui débutera en Avril prochain. Après avoir commencé par le VTT et être arrivé sur la route plus tard, cela représente un accomplissement pour toi ? 

Suite à mes résultats de la fin de saison mon contrat a été revu au 1er Avril 2020. C’est vrai que le VTT est la source de mes premières expériences à vélo et m’a permis de me propulser vers la route. Cependant, j’ai toujours fait en parallèle de la route dans le cadre du pôle espoirs à Don Basco à Nice et à l’entraînement. Ma décision de me concentrer exclusivement à la route était murement réfléchie. Ce type d’effort, surtout en montagne et le format de course plus axé sur la stratégie d’équipe me correspondaient plus. 

Qu’est ce qui te plaît sur la stratégie d’équipe justement ? 

Sur la route sans une équipe soudée c’est très difficile de gagner et en particulier sur les courses à étapes. J’ai connu sur des épreuves une position de leader, avec l’équipe de France, où il a fallu s’imposer au physique et mentalement. Sur d’autres courses plus orientées sur un parcours plat j’étais un coéquipier qui lançait le sprint et prenait les échappées. Ce n’est pas une science exacte pour devenir un leader, chaque coureur arrive avec sa personnalité, il faut juste de l’expérience et se forger un caractère. En ce qui me concerne, il faut que je sois au top physiquement pour mieux me sentir en confiance dans ce rôle. 

Clément Champoussin avant la courseClément Champoussin avant la course | © Charlotte Pudepiece

Vas-tu changer des choses durant la période hivernale pour aborder ce passage à l’échelon supérieur ? 

C’est clair que oui, dans la mesure où je passe plus tôt professionnel dans la saison je dois revoir mon programme d’entraînement. Je verrai plus précisément cela avec mon nouvel entraîneur de l’AG2R La Mondiale. J’ai des stages de préparation qui sont prévus avec eux en début de saison, j’attends cela avec impatience.

Combien de temps coupes-tu ? Fais-tu des activités multisports par la suite ? 

Je viens de terminer ma coupure principale de 3 semaines, le reste de l’année je fais deux micros coupures de 4/5 jours. Comme je vous disais, j’ai besoin de courir pour mieux performer. J’ai appris à gérer les « entres » courses, ce qui me permet de bien récupérer et être plus opérationnel par la suite. Je pratique actuellement du VTT et du trail à pied.

Quelles seront les grandes lignes de ta prochaine saison avec un début chez les amateurs avant de passer chez les pros ?

Ma saison chez les amateurs va se résumer au mois de Mars, je ferai le maximum avec le Chambéry Cyclisme Formation avant de basculer chez les pros. Je verrai ensuite avec AG2R La Mondiale le programme qu’ils me réservent. 

Par Maëlle Grossetête