Interview : Adrien Guillonnet "Prendre du plaisir"

Interview : Adrien Guillonnet "Prendre du plaisir"

Adrien Guillonet s'est engagé avec la formation Saint-Michel Auber 93 en vue de la saison 2020. Pour nous, le coureur francilien revient sur les raisons de son choix, mais aussi sur sa saison avec Interpro et ses ambitions pour l'an prochain.

Bonjour Adrien, peux-tu tout d’abord nous donner les raisons de ton choix pour l’an prochain, c’est à dire Saint-Michel Auber 93 ?

C’était tout d’abord la seule équipe qui était intéressée par moi, et je pense que c’est une formation qui me convient, car ça reste une petite structure, tout en étant également bien implantée dans le paysage français et dans le monde pro. On m’a beaucoup décrit l’ambiance familiale et c’est quelque chose qui me tient également à cœur, et quelque chose que j’ai connu un peu dans mes équipes précédentes. Je trouve que c’est plus sympa d’évoluer dans ce contexte plutôt que dans une grosse structure où on est plus un pion parmi d’autres. C’est par exemple ce que me décrivait Saramotins en début de saison, que le World-Tour ça l’avait un peu démotivé, et qu’il préférait des formations où l’on s’épanouit plus.

D’un point de vue du calendrier, j’ai aussi de quoi m’y retrouver car Saint-Michel Auber 93 fait aussi plus de courses escarpées ces dernières années.

Est-ce que tu as eu des garanties justement par rapport au calendrier ?

Normalement comme je le disais la trame devrait rester la même et l’équipe devrait être présente sur l’Occitanie, l’Ain par exemple ou encore les courses du sud en début de saison comme l’étoile de Bessèges. Ils me prennent bien dans le but d’être présent sur ces courses, j’ai été clair la-dessus et eux aussi. Ce sont surtout ces épreuves là qui me plaisent, et de leur côté ils avaient également un manque dans ce domaine, les objectifs seront donc là.

Après sur les autres courses, ça ne m’empêche pas d’être présent d’une manière ou d’une autre, et puis de travailler pour l’équipe. Il y a donc moyen de faire de belles choses tout au long de l’année, que ce soit pour l’équipe ou pour moi.

Tout à l’heure tu évoquais la notion de plaisir, et je sais que c’est important pour toi. Si tu avais eu une offre de Conti-Pro, l’aurais-tu forcément accepté en fonction du rôle que l’on t’aurait donné ?

Je ne sais pas car l’occasion ne s’est pas présenté (amusé). Après, il y a plusieurs types de Conti-Pro en France, mais pourquoi pas, ça aurait pu aussi être envisageable.

Un mot sur Interpro que tu vas quitter, qu’est-ce qui a fait que tu n’as pas prolongé l’aventure avec l’équipe japonaise ?

L’équipe change un peu de structure, et je crois que le projet n’est pas encore entièrement défini pour la saison prochaine. L’équipe était intéressée par l’idée de me garder, mais je n’avais pas assez d’infos sur le projet et une belle opportunité avec Saint-Michel Auber dans une équipe bien structurée.

Du coup tu as préféré opter pour la sécurité.

Oui voilà. En tout cas ça aura été une belle expérience, car j’aurais pu faire des courses nouvelles à travers le monde. Néanmoins dans les conditions d’une conti, je ne pouvais me permettre de faire cela qu’une année, car cela reste un statut et une organisation un peu précaires. Pour terminer, même si j’ai fait de belles courses à l’international comme je te le disais, ça a été un peu compliqué pour moi à gérer et à encaisser, et j’ai toujours eu un peu l’impression d’être fatigué et jamais à 100% pendant la saison. Je ne sais pas si c’est lié au fait que je n’avais pas l’habitude de faire de longues courses par étapes où alors le décalage horaires et les changements de climat, mais je n’ai pas eu l’impression d’être vraiment à 100%. J’ai mis beaucoup de temps à me remettre du Rwanda et de la Guadeloupe notamment.

Tu parlais des bons moments, si tu devais en retenir un, ça serait lequel ?

J’aime pas ces questions, car ça implique de faire des choix (rires). Ouais il y a eu plusieurs bons moments, le Rwanda, c’était la première course qu’on a fait dans des conditions correctes, et ça s’est vraiment bien passé, alors que j’appréhendais un peu. Il y a eu le Ventoux et l’Occitanie aussi qui ont été de belles expériences, la Guadeloupe également forcément. Plutôt que de faire un choix, je retiendrais donc ces quatre moments.

Et si sous la contrainte et la torture tu devais en choisir un seul ?

(rires) Je sais pas, peut-être la Guadeloupe quand même, c’est peut-être ça qui a été le plus marquant, mais bon c’est vraiment sous la torture que je fais le choix. Plus sérieusement ouais, c’est vraiment de manière générale toutes les bonnes expériences que j’ai vécu tout au long de la saison que je retiens.

Ce que je trouvais marrant aussi c’est que j’ai pu faire cette année des podiums sur toutes les catégories. En cyclosportive, en élites, en .2 et enfin en .1, ça me fait sourire de me dire que j’ai pris vraiment part à un éventail très large de courses.

Reste le podium en .HC l’an prochain donc ?

Voilà c’est ça, enfin j’espère (rires).

Blague à part, tu t’es fixé tes objectifs perso l’an prochain ?

Je ne suis pas trop du genre à me fixer des objectifs, je n’aime pas trop ça. Avant la Guadeloupe, on me disait pas mal que je pouvais aller gagner, mais moi je préfère aborder les choses en me disant que je vais faire de mon mieux. Le but ce sera d’apporter mes qualités à l’équipe sur les terrains qui me conviennent, mais aussi sur d’autres, où j’espère être utile à l’équipe.

J’espère aussi continuer à progresser, que ce soit techniquement ou physiquement, mais aussi avoir de meilleures sensations que cette année. Finalement mes meilleures sensations cette année, c’était en fin de saison quand j’ai couru sur un calendrier élites, et c’est après la dernière course que je me suis senti le mieux de la saison.

Pour conclure, est-ce que ça peut aussi être un tremplin pour toi ?

Peut-être ouais, mais après ce n’est pas forcément mon objectif premier. D’abord je veux me faire plaisir et avoir des résultats, et confirmer un peu ce que j’ai pu montrer jusqu’à présent. Et si ça se passe bien je verrai où ça peut me conduire après.

Propos recueillis par Charles Marsault

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