Tom Boonen ''davantage chasseur de classiques que sprinteur''
- Publié le 30-01-2007 à 04h12
"Je suis de moins en moins sprinteur, de plus en plus spécialiste des classiques"
DOHA Tom Boonen, 26 ans, qui se voit à l'avenir "de moins en moins sprinteur mais davantage chasseur de classiques", entame la saison 2007 au Tour du Qatar cycliste avec "une motivation énorme".
Milan-San Remo, une troisième victoire dans le Tour des Flandres, le maillot vert du Tour de France: l'appétit du leader de la formation Quick Step est sans fin.
Q: Après deux années 2005 et 2006 exceptionnelles sur le plan des résultats, quelle est votre motivation à l'aube de cette saison ?
R: "Enorme. Je suis toujours très motivé par les belles courses. Le jour où je ne serai plus motivé, où je n'aurai plus un moral de vainqueur, ce sera fini. Ce sera peut-être dans quatre ans ou dans dix ans. Je ne sais pas. Mais je ne me vois pas éterniser ma carrière dans une petite équipe juste pour l'argent".
Q: Vous considérez-vous toujours comme un sprinteur ou plutôt comme un coureur de classiques ?
R: "J'évolue. Je suis de moins en moins sprinteur, de plus en plus spécialiste des classiques. Mon sprint est moins naturel qu'il y a trois ans. J'ai besoin d'un entraînement spécifique pour maintenir mon niveau au sprint alors qu'auparavant, je faisais cela naturellement. Cela va devenir de plus en plus difficile de combiner mes côtés sprinteur et chasseur de classiques".
Q: Avec le renfort de Gert Steegmans (venu de Davitamon), vous possédez pourtant une arme de plus pour les sprints massifs ?
R: "Oui, à ce niveau, c'est le grand luxe chez Quick Step. Avec Steegmans et Steven De Jongh, je dispose de deux rampes de lancement fantastiques".
Q: Votre équipe Quick Step avec vous, Boonen, Bettini, Steegmans, Van Petegem, sera-t-elle imbattable sur les classiques flandriennes ?
R: "Imbattable en cyclisme, ça n'existe pas. Mais oui, nous avons une belle équipe".
Q: Où vous situez-vous par rapport à votre rival italien Alessandro Petacchi ?
R: "Je ne vois pas beaucoup de différences entre nous aux niveaux de la puissance et de la vélocité. Nous sprintons de la même façon, souvent emmenés par des +trains+ au contraire de Robbie McEwen que je considère lui comme un pur sprinteur".
Q: Pensez-vous toujours pouvoir remporter Milan-San Remo ?
R: "Bien sûr. C'est une course pour moi: c'est long, dur et cela ce termine souvent par un sprint. Franchir la Cipressa puis le Poggio, ce n'est pas un problème pour moi. Je serai donc logiquement un des favoris".
Q: Pour votre préparation printanière, resterez-vous fidèle à Paris-Nice plutôt qu'à Tirenno-Adriatico que certains disent mieux adapté à l'approche de Milan-San Remo ?
R: "Oui, parce que pour moi, Paris-Nice est mieux placé dans le calendrier. La course au soleil se termine quelques jours plus tôt et m'offre une plage de récupération nécessaire pour les course importantes qui suivent Milan-San Remo".
Q: Votre équipier Paolo Bettini déclare qu'il aimerait gagner le Tour des Flandres -votre course privilégiée- et Paris-Roubaix ? Cela vous embarrasse ?
R: "Non pas du tout. Ce n'est pas parce que j'ai gagné deux fois le Ronde qu'il s'agit de +MA+ course. Si Paolo gagne à la régulière, je serai très content pour lui. Je le dis sincèrement. Concernant Paris-Roubaix, je pense là que ce n'est pas une course qu'il pourrait gagner".
Q: Vous avez porté le maillot de champion du monde avec beaucoup de panache l'an passé. Désirez-vous récupérer le maillot arc-en-ciel dès les prochains Mondiaux à Stuttgart ?
R: "Oui, bien sûr, c'est un beau maillot. On me dit que le circuit est dur, mais peut-être pas trop dur. On verra. De toute façon, ce n'est pas en restant à la maison que je pourrai récupérer le maillot. Donc, j'irai à Stuttgart".
Q: Et le maillot vert du Tour de France ?
R: "C'est aussi un objectif. Mais qu'est-ce que ce maillot est difficile à remporter! Il suffit de perdre deux ou trois fois durant la première semaine du Tour et c'est déjà très compromis".