Matis Louvel s'apprête à franchir le Rubicon. À 20 ans, l'actuel coureur du VC Rouen 76 vient de signer son premier contrat professionnel avec Arkéa-Samsic (voir ici). Une réelle satisfaction pour le Normand, vainqueur d'étape sur la Ronde de l'Isard et 3e du récent Championnat de France Espoirs, qui s'est confié à DirectVelo.

DirectVelo : La saison prochaine, tu seras coéquipier avec Nairo Quintana !
Matis Louvel : C'est vraiment super impressionnant. Je le regarde à la télévision d'habitude. C'est l'une des mes idoles. Il y aura également Warren Barguil. Je ne me mets pas au même niveau qu'eux, forcément, je ne pratique pas le même vélo qu'eux. Mais l'an prochain, on sera coéquipier. Je vais essayer d'apprendre d'eux un maximum.

Que t'inspire ce passage chez les professionnels ?
Je suis très content, ça me motive pour l'an prochain. Je suis très satisfait Quand j'étais petit, je n'imaginais pas prétendre un jour à un contrat chez les professionnels. Puis, au fil des années et de ma progression, l'idée a commencé à me trotter dans la tête. Le réaliser, c'est super.

« JE N'AI PAS TROP RÉFLÉCHI »

Pourquoi avoir choisi Arkéa-Samsic ?
Je n'ai pas vraiment choisi. L'équipe m'a proposé un contrat. J'ai reçu un appel après les Championnats de France Espoirs. Ça s'est fait comme ça. Je suis libéré et j'ai moins de pression pour la fin de la saison, mais ça ne changeait pas grand chose. Je n'ai jamais stressé pour passer pro. Si je n'avais pas eu de contrat, ça n'aurait pas été grave. J'aurais refait un an avec le VC Rouen et j'aurais vu après.

As-tu hésité ?
J'en ai parlé avec mes directeurs sportifs, mon entraîneur et mon agent. Ils estimaient que je pouvais passer au rang supérieur dès cette année. Je n'ai pas trop réfléchi et j'ai sauté sur l'opportunité. Je voulais signer parce que l'on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Si j'avais refusé, que j'avais continué chez les amateurs et que j'avais chuté, j'aurais pu ne jamais ravoir cette chance.

En tant que stagiaire chez Groupama-FDJ, tu as pu te faire une première idée de ce qui t'attend chez les professionnels !
J'ai fait quelques courses chez les pros. Je sais à quoi ça ressemble, mais je vais encore découvrir. Ce sera totalement différent de ce que j'ai connu cette année. Je vais découvrir et apprendre de nouvelles chose. Mon but sera d'apprendre, d'aider l'équipe et d’essayer d'accrocher quelques résultats.

« PRESQUE REPARTIR DE ZÉRO »

N'as-tu pas hésité à attendre une proposition de leur part ?
Je pense que s'ils m'avaient proposé quelque chose, ça aurait été dans la Continental. Ce n'était pas un projet qui me plaisait vraiment. Je n'étais pas forcément prêt à déménager à Besançon et j'avais peur de rester deux ans là-bas, de ne pas avoir de contrat et d'être « bloqué ».

Te sens-tu prêt à passer à l'échelon supérieur à 20 ans ?
Je suis confiant, mais je sais que ça sera complément différent. Je vais devoir presque repartir de zéro et tout réapprendre. Ce ne sera pas les mêmes courses et les mêmes tactiques. Je suis prêt, mais je sais que j'ai encore beaucoup de travail.

Que retiendras-tu du VC Rouen 76 ?
Ce n'est que du positif. J'ai couru deux années dans la DN1. Les directeurs sportifs ont tout mis en œuvre pour que je puisse y arriver. J'ai fait les courses que je voulais faire. C'était parfait pour moi. Cette année, on avait une bande de copains. On s'est marré et on a eu de beaux résultats. En plus, on a terminé l'année avec une 3e place en Coupe de France DN1.