Fabien Schmidt : « Je ne veux pas arrêter »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Fabien Schmidt entrevoit la fin d'une période délicate. De retour au sein du peloton professionnel en 2019 après une année chez Roubaix-Lille Métropole en 2012, puis une autre chez Sojasun en 2013, le coureur de Delko Marseille Provence n'a pas connu la réussite escomptée. Au sein de la Continental Pro, le Breton n'a jamais réussi à trouver son meilleur niveau. À cours de compétitions, il ne s'est pas épanoui. Pour cette raison, le lauréat du Tour de Bretagne 2018 ne regrette pas son futur retour à l'échelon amateur en 2020 à l'UC Briochine. Au sortir de cette expérience, le vainqueur du Challenge BBB-DirectVelo 2017 semble vouloir désormais privilégier le plaisir. Il a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu seras de retour au sein du peloton amateur en 2020. Quel est ton sentiment ?
Fabien Schmidt : J'ai quitté le monde professionnel progressivement. Ce n'était pas brutal. Ce n'était pas du tout un choc. Je n'ai pas beaucoup couru cette année. Entre le Championnat de France et ma chute à la Polynormande, je n'ai rien fait. J'ai pris la décision de ne pas rester dans l'équipe parce que je pense que je n'aurais pas performé avec eux. Ça ne le faisait pas.

Pourquoi ?
J'avais l'habitude de beaucoup courir les années précédentes. Les déplacements et l'anticipation des courses, c'est un tout. Je ne trouvais pas mon truc dans mon calendrier de course. Je n'avais pas mon compte. Je courais par intermittence. Parfois, j'arrivais à n'être pas trop mal, puis ce n'était plus le cas. C'est difficile quand on n'est pas un champion. Je ne suis pas le plus rapide au sprint et je ne suis pas le meilleur grimpeur chez les pros. Quand c'est compliqué comme ça, la confiance s'en va et le rôle au sein de l'équipe change. En plus, quand tu ne cours pas beaucoup, tu n'es pas au top. C'est un cercle vicieux. Par contre, si tu marches, tu peux avoir de la confiance et un rôle différent.

Mais tu n'as pas réussi à t'exprimer...
Au final, je n'ai jamais trouvé mon rendement. Je pense que j'aurais pu faire un truc au Tour du Finistère. J'ai tout fait pour performer, j'étais devant. Même si ce n'était « que » le Tour du Finistère et que ce n'est pas une épreuve WorldTour, ça aurait pu changer la donne mentalement. Malheureusement, je suis tombé. Par la suite, cet été, je n'ai pas couru pendant plus d'un mois. Je ne savais pas où j'allais reprendre.

« JE N'AI JUSTE PAS RÉUSSI »

Dans quel état d'esprit te trouvais-tu ?
C'était une traversée du désert, mais je n'ai pas lâché prise. Je voulais me remobiliser. En août, je voulais retrouver mes repères de gagneur. Malheureusement, je suis tombé après seulement vingt kilomètres à la Polynormande et je me suis cassé l'épaule. C'est terminé, je n'ai plus envie de reprendre des risques.

Que retiendras-tu de ce second passage chez les professionnels ?
Cette expérience n'était pas en tous points une mauvaise expérience. Il y a eu des choses sympa. J'ai notamment fait de belles rencontres. Il y avait des points positifs. Je n'ai simplement pas trouvé mon rendement et ma façon de m’entraîner. Je n'ai juste pas réussi. Je me suis entendu avec tout le monde. Tout n'est pas noir. C'était une belle équipe, mais ça ne me correspondait pas. C'est le milieu professionnel qui veut ça. Je n'étais peut-être pas fait pour travailler avec certaines personnes. En plus, à trente ans, je suis trop vieux pour changer en matière d'entraînement.

Pourquoi avoir décidé de revenir chez les amateurs ?
Je continue le vélo parce que j'ai toujours aimé ça. Je n'ai pas envie de m'arrêter. Je veux continuer à évoluer. Le projet de l'UC Briochine correspond en tout point à ce que je veux faire. J'ai envie de transmettre ce que j'ai appris et de participer au développement d'une équipe locale. C'est un projet qui va grandir et où je vais m'amuser. Je veux garder le plaisir. Je vais notamment être bénévole pour les Mimines/Cadets. J'adore transmettre. On est dans une région de vélo.

« ÇA N'A RIEN CHANGÉ »

Quelles seront tes ambitions en 2020 ?
Tout va dépendre du temps pendant lequel je pourrai pratiquer le vélo. C'est quelque chose qui demande du temps et de l'investissement. Je ferai de mon mieux, sinon ça ne sert à rien. Je ne sais pas ce que je vais viser. Je vais voir en fonction de la motivation.

Auras-tu une activité professionnelle en dehors du vélo ?
Je vais travailler dans l'immobilier. Je vais devoir m'organiser en fonction de mes rendez-vous et de la demande des clients. Si je n'ai plus assez de temps pour le vélo, tant pis. Mais en Bretagne, on a des courses l'été, la semaine et même le soir. Je veux courir et garder un équilibre de vie. Je ne vais pas arrêter de faire du sport car je ne suis plus professionnel alors que je ne l'ai été que quatre mois dans la saison. Pour moi, ça n'a rien changé d'être professionnel, à part que je m’entraînais pour rien.

Tu n'as pas souhaité revenir en DN1 ?
Je n'étais pas certain de revenir chez les amateurs, en DN1. J'ai eu des propositions. J'ai réfléchi, mais mon parcours était déjà établi. En DN1, on passe autant de temps sur le vélo que chez les pros. J'ai hésité notamment avec le projet de Laval. Ils le développaient. Ils créent quelque chose de neuf. Au final, ce sont eux qui n'ont pas voulu. Je voulais m'investir dans un projet nouveau, mais pas dans une DN1 déjà existante.

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