Edwige Pitel : « Si elles avaient participé... »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Edwige Pitel était frustrée, ce samedi, à l'arrivée du Championnat de France Féminin. "C'est souvent le même scénario", déplorait-elle au moment d'établir le bilan de sa course, regrettant de ne pas avoir vu certaines adversaires "bouger" à la mi-course. La sociétaire de Cogeas-Mettler-Look Cycling Team, classée 19e de l'épreuve remportée par Jade Wiel (voir classement), a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu ce Championnat de France ?
Edwige Pitel : La course s'est déroulée comme on en a l'habitude au Championnat de France. C'était une course d'enterrement. C'est le cas quand il y a des individualités face à une équipe en surnombre. Je m'étais promise de ne pas bouger dans les deux premiers tiers de la course, mais en réalité, j'ai commencé à bouger à la mi-course car Juliette (Labous) et Pauline (Ferrand-Prévot) ont accéléré. Ça a de suite écrémé le peloton. Puis, ça s'est encore regardé. Aude (Biannic) et Audrey (Cordon-Ragot) ne faisaient absolument rien. Je me suis alors dit : « ces deux là, quand elles en mettront une, ça va faire mal ». J'ai temporisé. Ça n'a rebougé qu’à deux tours de la fin. Aude nous a échappé en première, puis Audrey ensuite.

« JE SUIS FATALISTE »

Et elles n'ont jamais été revues...
Si elles avaient participé au durcissement de la course avec nous, sans vouloir jouer à la plus maligne pour tout récolter, l'une des deux aurait eu le titre. Elles ont été punies de ne pas avoir bougé plus tôt. S'il y avait eu des attaques auparavant, nous nous serions retrouvées entre costaudes. Il n'y aurait plus eu les équipières (de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, NDLR) et elles auraient eu plus de marge pour revenir et repartir. On aurait eu une autre course.

On te sent frustrée...
C'est dommage car c'est souvent le même scénario. La plus forte de la course s'est rarement imposée ces dernières années. Je suis fataliste désormais. À une époque, je ne voulais plus courir les épreuves en France car c'était toujours le même scénario. C'était pénible. On ne se faisait plaisir qu’au niveau international.

« NOUS AVONS MAL COURU »

La FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a tout de même très bien couru...
Leur collectif est très bon cette année. J’avais dit avant la course qu’elles étaient très dangereuses car leur groupe est homogène. C'était plus facile avant quand elles avaient deux ou trois leaders et les cinq ou six autres comme équipières. On pouvait contrôler les meilleures. N'importe laquelle de leurs filles pouvait gagner cette année si on leur laissait trop de marge. Ça s'est passé ainsi... Tant mieux pour la FDJ. Tactiquement, nous les individuelles, nous avons mal couru. Il y avait moyen sur ce parcours de faire quelque chose.

N'était-il pas envisageable d'avoir une « entente » entre les différentes individualités ?
Avec un enjeu pareil, ce n'est pas possible. Mais honnêtement, quand Audrey était derrière avec nous, elle engueulait les filles car elles ne roulaient pas. Je me disais : « elle n'est pas gonflée car elle ne fait rien depuis le départ et elle veut que l’on roule pour elle ». Comme je l'ai dit, si elle avait participé avant, j'aurais participé derrière. Mais là, j'ai préféré la laisser se débrouiller. J'aurais accepté de rouler avec les filles qui avaient collaboré comme Juliette ou Pauline si elles me l'avaient demandé. Le déroulement de la course fait que tu as envie de rouler ou non. On ne peut s'entendre que de cette manière. Il faut un travail équitable en amont.

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