• Accueil
  • Sport
  • Warren Barguil : « J’ai pensé arrêter le vélo »

CYCLISME / CHAMPIONNAT DE FRANCE Warren Barguil : « J’ai pensé arrêter le vélo »

Sacré champion de France ce dimanche à La Haye-Fouassière, Warren Barguil n’exprimait pas de sentiment de revanche, après une année et demi sans résultat probant. À 27 ans, le Breton était simplement fier de mettre fin à une longue période de doutes qui ont failli lui faire arrêter sa carrière.
Valentin JACQUEMET, de La Haye-Fouassière - 30 juin 2019 à 18:19 | mis à jour le 30 juin 2019 à 18:37 - Temps de lecture :
Warren Barguil, maillot tricolore sur le dos, sous l'émotion après sa très belle victoire au championnat de France. Photo AFP / Fred TANNEAU
Warren Barguil, maillot tricolore sur le dos, sous l'émotion après sa très belle victoire au championnat de France. Photo AFP / Fred TANNEAU

Warren, vous avez été beaucoup critiqué. Ce titre est-il une réponse ?

« Je ne supportais pas autant l’an passé les critiques. Cette année, j’ai réussi à faire le break. Je pense aux gens qui m’ont tendu la main dans cette période difficile et qui ont été positifs. Les gens négatifs, je les laisse de côté. Mais ce titre, il n’a pas un parfum de revanche. Ce sont des cycles dans le vélo, je ne suis pas surhumain. J’ai vécu des périodes pas faciles mais ce n’est pas une revanche. J’ai toujours eu ces jambes-là. J’espérais juste les retrouver. Peut-être que je les avais mais c’est le mental qui pêchait. Ce soir, je suis juste content de moi-même. »

À lire aussi : Warren Barguil (Arkéa-Samsic) sacré champion de France

Avez-vous douté cette saison de ne jamais revenir à votre niveau ?

« Oui, j’ai douté. Ce n’était pas facile. J’ai voulu arrêter le vélo à un moment donné. Mais comme je ne lâche rien et que ma femme me soutient beaucoup, je ne l’ai pas fait. Dans la vie, en général, il ne faut pas lâcher. On peut vivre des moments de drame mais aussi de très beaux moments. Les critiques, ça forge aussi la vie. Il ne faut pas oublier le noir, il faut aussi y penser. Ce titre ne fait pas oublier le passé. »

Qu’est-ce qui vous poussait à vouloir arrêter le vélo ?

« Je fais du vélo amplement par plaisir. Je n’ai jamais voulu passer professionnel, ce n’était pas un but en soi. Le plaisir, c’est ce qui rythme ma vie. Si je n’en prends plus, je ne vois pas pourquoi je continuerais. Et là, je commençais à ne plus en prendre. C’est pour ça que j’ai beaucoup douté. Je ne fais pas du vélo pour l’argent ou justifier un salaire. C’est la passion qui m’anime. J’adore rouler avec mes copains, en peloton. Je me disais que si cela ne m’animait plus, j’arrêtais pour faire vendeur automobile, la passion que j’ai depuis tout petit. Et pour moi, cela n’aurait pas été un échec. Cela aurait juste la vie. Tout simplement. »

En vous imposant ce dimanche, vous avez démontré que les coureurs du Tour de France et les grimpeurs avaient leur place ici. Julian Alaphilippe et Romain Bardet ont-il eu tort de ne pas venir ?

« Je ne sais pas. C’est à eux de voir. Je pense à moi-même. Je ne regarde pas ce qu’il se passe autour. On savait que c’était un circuit dur. Sur un championnat de France, il y a toujours des scénarios qui nous ouvrent des portes. À Vendôme lors des championnats de France juniors en 2009, j’étais parti sur le même principe. J’étais échappé dans le départ, j’avais attaqué à dix kilomètres de l’arrivée et j’avais été champion de France. Quand on a été champion de France, on espère toujours pouvoir l’être de nouveau. »

Que s’est-il passé dans le final quand vous vous êtes relevé après une attaque ?

« Je n’ai pas crampé mais j’avais les jambes bien dures. J’ai vu que Valentin (Madouas) revenait. Ça ne servait à rien d’être cinq mètres devant lui. Je me suis relevé pour l’attendre. J’ai vu qui restait deux Cofidis pour le sprint. Je savais que l’un des deux allait emmener l’autre. J’ai vraiment attendu le tout dernier moment pour faire mon sprint. »

Qu’est-ce qui vous a remis sur les rails ?

« Ma femme, ma famille, les gens qui m’ont tendu la main pendant cette longue traversée du désert et mon équipe. Je ne voulais pas arrêter pour éviter de regretter cette décision toute ma vie. »

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs.

En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d'informations).

En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment en consultant notre politique de protection des données.
Gérer mes choix

Ce titre va-t-il vous donné confiance ?

« Mentalement, je suis quelqu’un de tenace. Mais il y a pleins de paramètres qui entrent en jeu. J’ai changé d’équipe, d’entraîneur… Toutes ces choses, il faut les prendre en compte et trouver son rythme. Mon entraîneur n’a jamais douté de moi, il m’a toujours motivé. Je lui dois en partie le titre. »

Porter ce maillot sur les routes du Tour de France, cela représente quoi pour vous ?

« Déjà demain, si je vais faire une sortie de récup, je vais le prendre. Je vais astiquer mon ancien vélo de champion de France (rires). Je suis super fier de réaliser que je vais encore avoir un vélo bleu-blanc-rouge et ce maillot. C’est incroyable ! »

À quel moment avez-vous compris que ce maillot était pour vous ?

« Jusqu’à la ligne, c’était compliqué. Un championnat, on peut attaquer et d’un seul coup, ça se relève… On ne sait jamais. J’ai fait l’effort une fois pour boucher un trou sur Valentin Madouas, je n’ai rien demandé à personne. Je me sentais fort. J’ai beaucoup travaillé sur la distance pour pouvoir être performant aujourd’hui. Cela a compté aujourd’hui. Si on avait fait un championnat de 200 km, on n’aurait pas eu le même scénario aujourd’hui. » 

Avez-vous compris rapidement que le futur champion de France était dans l’échappée matinale de 37 coureurs ?

« Je rentre avec Valentin (Madouas) et Guillaume (Martin) de derrière sur ce groupe. Cela roulait vraiment fort. Je me suis dit que si on arrivait à avoir trois minutes toute la journée, ce serait dur pour le peloton de rentrer sur un parcours aussi compliqué. »

Votre équipe était bien représentée à l’avant. Toute la tactique était-elle autour de vous ?

« Toute l’équipe a fait un super boulot. Florian Vachon m’a calmé 2-3 fois. Et je le remercie. Quand je suis devant, je ne suis pas du genre à rester derrière, je trouve ça inutile. J’ai trouvé que certains coureurs ont un peu abusé du principe. Je passais très souvent devant pour pouvoir faire le final. Il faut animer la course et l’échappée si on veut aller chercher un titre. À un moment, j’ai cru que ça n’allait pas le faire car beaucoup de monde ne passait plus. »

C’est la cinquième victoire de votre carrière. Où la placez-vous dans votre palmarès ?

« Au même niveau. Je ne gagne pas souvent. Mais quand je gagne, ce sont des belles courses. C’est toujours bien aussi. Je suis fier. »

Dans quel état d’esprit allez-vous attaquer le Tour de France samedi prochain à Bruxelles ?

« Je vais rester à chasser des étapes mais plus intelligemment que l’an passé où j’en ai trop laissé sur la route. Je vais essayer de ne pas trop en faire. Il n’y a pas forcément de pression supplémentaire avec ce maillot. Le vélo, c’est ma passion. La pression, je me la mets à l’entraînement pour arriver au départ du Tour et me dire « J’ai tout fait. Maintenant, il n’y a plus qu’à ! ». »

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs.

En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d'informations).

En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment en consultant notre politique de protection des données.
Gérer mes choix

Newsletter. Le café des sports
Chaque jour

Recevez dans votre boîte mail l'essentiel de l'actualité sportive, des grands clubs de notre région aux événements internationaux.

Désinscription à tout moment. Protection des données