Audrey Cordon-Ragot : « C'est là que j'ai perdu la course »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Dans la fournaise du Championnat de France de contre-la-montre Femmes Elites, Audrey Cordon-Ragot a vu ses espoirs de médaille d'or fondre après un saut de chaîne avant le deuxième pointage intermédiaire. Meilleure temps au bout de 9 kilomètres, la tenante du titre a dû se contenter de l'argent (voir le classement), sur un terrain qu'elle connaît très bien. "J'ai rencontré mon mari ici", rappelle-t-elle. DirectVelo a recueilli sa réaction d'après-course. 

DirectVelo : Où as-tu perdu la course ?
Audrey Cordon-Ragot : Je n'avais plus d'oreillette, ce n'est pas bien grave en soi car j'ai déjà fait un chrono sans oreillette. Mais je n'avais aucune idée des écarts après le premier intermédiaire. J'ai fait le chrono avec mes sensations du jour. Après Maisdon-sur-Sèvre, il y avait deux dos d'ânes très prononcés et ma chaîne a sauté. J'ai essayé de la remettre en roulant dans la descente, mais ça n'a pas marché. J'ai donc dû m'arrêter en bas du premier faux-plat. Mais quand on repart en bas d'une bosse, on a toujours les grosses cuisses. J'ai mis du temps à me remettre dedans. J'ai gardé mon calme mais c'est là que j'ai perdu la course.

PIRE QUE DOHA 2016

Quel est ton sentiment après cette médaille d'argent ?
Je suis déçue. Je suis une championne,  je n'ai pas envie de faire 2e, surtout ici devant mon public, ma belle-famille, je suis un peu comme à la maison. Un Championnat, c’est une course d’un jour. Il faut que tout soit réuni pour gagner et ce n’était pas le cas ici. Ce n’était pas écrit que je gagne une cinquième fois… Mais je reviendrai l’année prochaine.

As-tu été gênée par la chaleur ?
La chaleur, je l'ai déjà connue en 2016 à Vesoul au Championnat de France et à Doha pour le Championnat du Monde. Au Championnat de France, il fait toujours assez chaud. Mais ici, c'était le summum. C'est un gros Doha 2016. Physiquement, c'est la course où j'ai eu le plus de mal à récupérer.

Comment arrive-t-on à gérer ces températures ?
La gestion ce n'est pas seulement le  Jour J, c'est deux-trois jours avant. Penser à bien s'hydrater, manger léger, rester au frais au maximum. J'ai la chance d'avoir tout le staff de la Vital Concept-B&B Hôtel autour de moi depuis trois jours. J'avais le bus pour rester au frais. La chaleur c'était vraiment terrible, sur le vélo ce n'était pas une partie de plaisir mais c'est pareil pour tout le monde. Je l'ai plutôt bien gérée sur l'ensemble du chrono, il faisait chaud, c'est tout.

« IL VA FALLOIR ATTACHER SA CEINTURE »

Et physiquement, comment te sentais-tu ?
J'ai fait une bonne préparation, notamment au Tour de Bretagne féminin où j'ai pu me tester sur un chrono de 10 bornes, où je fais 2e à quelques secondes de la première place. On manque de chrono avant les  championnats pour pouvoir se tester, que ce soit en France ou à l'international, c'est un peu dommage. On arrive sans points de repères mais avec des années d'expérience, je commence à être habituée et ça ne me dérange pas de venir ici avec un seul chrono dans les jambes.

Es-tu déjà venue repérer le circuit de samedi ?
Je connais très bien ces routes. J'ai rencontré mon mari ici. Toute ma belle-famille habite à Clisson. Je suis aussi venue en mars voir la Classic Loire-Atlantique pour voir comment ça se passait chez les pros. Je suis parée.

Samedi pour la course en ligne, tu seras toute seule. Ce sera tout de même possible de t'imposer ?
J'estime que ce sont les coureurs qui font la course. Que ce soit plat ou difficile. Si on fait la course, les meilleures seront devant. J'ai toujours dit je veux que la Championne de France soit quelqu'un qui représente la France au plus haut-niveau et qui soit une belle porteuse du maillot tricolore. Moi ou une autre même si je préfèrerais que ce soit moi, mais c'est le principal. Mais je suis hyper revancharde. Samedi, il va falloir attacher sa ceinture.

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