Séverine Eraud : « Je suis désolée pour Audrey »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

La boucle est bouclée. Après ses deux titres de Championne de France contre-la-montre chez les Juniors, puis deux autres dans la catégorie des Espoirs, Séverine Eraud est devenue - ce jeudi, à 24 ans - Championne nationale de l’effort en solitaire chez les Élites (voir classement). Après avoir eu besoin de longues minutes pour récupérer de cet effort terrible, sous la chaleur écrasante du circuit de La Haye-Fouassière, la sociétaire de la formation Doltcini-Van Eyck Sport est revenue sur son émotion auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Après tes différents titres dans les catégories de jeunes, te voilà Championne de France du contre-la-montre chez les “grandes” !
Séverine Eraud : Je suis contente d’avoir gagné, mais je suis désolée pour Audrey (Cordon-Ragot). C’est un mixte de sentiments partagés, car je n’ai pas gagné parce que j’étais la plus forte… Sur la fin, j’ai perdu beaucoup de temps sur Audrey (Cordon-Ragot). J’ai attrapé un coup de chaud et j’ai très mal fini ce chrono. Mais j’ai quand même pu gagner… 

« C’EST NOUVEAU POUR MOI »

Gagner ici, c’est spécial pour toi !
C’est vrai que j’étais plus stressée que d’habitude. Beaucoup de monde m’en parlait. J’avais un petit problème de souffle, et je l’ai sentie un peu en fin de course. J’ai pris beaucoup de forces récemment, et par rapport à l’année dernière. La façon de travailler l’année dernière ne me correspondait pas forcément mais cette saison, c’est très cadré et ça me correspond mieux. Je me rends compte que j’ai progressé. J’ai un capteur de puissance cette année, c’est nouveau pour moi. Maintenant, je vois que je progresse, en terme de watts. Et je commence même à le sentir : c’est bon pour le moral.

Tu as pu compter sur le soutien de tes proches ces derniers jours, malgré la pression qui montait…
Mes parents, mon frère, mes proches en général, m’ont beaucoup aidée. Je suis également contente pour l’Armée (Séverine Eraud est suivie et aidée par un programme sportif au sein de l'Armée, NDLR). Ils me suivent et ne me lâchent pas. Jusqu’à présent, je n’avais rien pu gagner cette année, alors je suis contente de leur apporter cette victoire-là.

Avais-tu reconnu le parcours à plusieurs reprises avant cette semaine ?
Je l’avais fait une première fois en début d’année, puis je l’ai fait une autre fois un peu plus tard. Je le connaissais bien. Ce parcours me plaisait. Je me sens bien et vraiment à l’aise sur mon vélo de chrono. Dans les relances, je suis avantagée car assez légère. Les bosses m’avantagaient aussi. C’était bien pour moi. Par contre, il fallait gérer cette grosse chaleur. En règle générale, j’aime bien la chaleur mais là, il faisait vraiment très chaud et ça m’a mis un coup sur la fin…

« IL FAUT QUE JE PROGRESSE MENTALEMENT »

On dit que l’appétit vient en mangeant, et place désormais à la course en ligne !
Je n’ai jamais eu de titre sur la course en ligne. Je ne me mets pas de pression. Le circuit sera dur, et c’est bien pour moi. Mais l’arrivée… Il y aura sûrement une élimination par l’arrière, mais je vois une arrivée avec quand même quelques filles ensemble. Ce sera dur de finir seule.

La récupération sera-t-elle encore plus difficile que les autres années de par ces températures extrêmes ce jeudi ?
Oui, c’est sûr. Les filles qui n’auront pas participé au contre-la-montre auront un avantage. Je pense par exemple à Pauline (Ferrand-Prévot).

Maintenant que tu as ce titre sur les épaules, qu’ambitionnes-tu pour la suite de ta carrière ?
Mon objectif, à long terme, sera de participer un jour aux Jeux Olympiques. J’espère également progresser au niveau international. Il faut d’abord que je progresse mentalement. Parfois, il m’arrive encore de lâcher dans la tête. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Séverine ERAUD