Tristan Delacroix se souviendra longtemps de sa première victoire en Élite Nationale. Ce samedi, le sociétaire du Team Cycliste Azuréen s'est montré le plus rapide dans les derniers mètres de la troisième étape du Tour Nivernais Morvan. Pourtant, le coureur de 25 ans n'a pas levé les bras. L'explication ? ''J'étais persuadé qu'il y avait encore un coureur échappé devant'', explique-t-il à DirectVelo au moment de revenir sur son succès.

DirectVelo : Cette première victoire en Élite Nationale, tu l'attendais depuis longtemps !
Tristan Delacroix : C'est vrai que j'avais déjà fait quelques placettes en Élite les autres années. En 2017, j'avais terminé 3e aux 4 Jours des As et 5e à Volvic-Feytiat. Jusqu'à présent, la saison avait été compliquée pour toute l'équipe. On tournait autour, on n'avait encore pas gagné. Je crois que tout le monde est content que je concrétise le travail de l'équipe. C'est une libération, je ne m'y attendais pas du tout.

Que représente cette victoire pour toi ?
On a l'habitude de dire que le TNM est l'une des meilleures préparations pour le Championnat de France. Gagner devant le gratin, ce n'est pas mal. Quand on regarde les coureurs qu'il y a derrière moi et que l'on voit qu'il y a Fabien Canal et Sten Van Gucht, on comprend qu'il y a du très beau monde (voir le classement ici). Ça donne une saveur très particulière à cette victoire.

« JE ME SUIS DIT QUE CE N'ÉTAIT PAS VRAI »

Comment s'est passé ce sprint massif ?
On est arrivé quasiment groupé à la flamme rouge. Il y avait juste un coureur de Nogent devant. Ensuite, Fabien Canal a mis une belle accélération. Derrière, Yannick Martinez était à une dizaine de mètres de lui. J'étais dans sa roue. Quand Fabien (Canal) a vu qu'il y avait une petite cassure derrière lui, il y est allé. Yannick Martinez n'a pas pu suivre. J'ai lancé mon sprint. Je suis rentré sur Fabien (Canal) et j'en ai remis une. J'ai repris le dernier coureur échappé. J'ai vu que j'étais plus rapide donc je n'ai pas attendu et j'en ai encore remis une. Je me suis accroché comme j'ai pu pour aller jusqu'à la ligne.

Mais tu n'as pas levé les bras !
J'étais persuadé qu'il y avait encore un coureur échappé devant nous. Je pensais vraiment qu'il y avait quelqu'un devant. Je me suis quand même dis : ''Deuxième au TNM après deux jours de course où ça a roulé à pleine balle, ce n'est déjà pas mal''. Au final, j'ai gagné. J'ai vu Florian Arnoult arriver et sauter dans tous les sens après l'arrivée. Je me suis que ce n'était pas vrai ! Même Fabien (Canal) est venu me voir à l'arrivée pour me demander s'il y avait encore des coureurs devant. Je lui ai dit que oui. Personne ne connaissait la situation de course.

« JE VAIS PRENDRE CONFIANCE EN MES CAPACITÉS »

Il reste encore une journée de course sur ce TNM...
Il reste une double étape à faire avec un chrono le matin. Je ne suis pas du tout spécialiste, même si ça va mieux cette année. J'ai terminé à une placette d'honneur aux Boucles de la Marne. La deuxième demi-étape, il faudra bien la gérer. Il reste des places à grappiller au classement général. J'espère rentrer dans les dix premiers. C'est l'objectif.

Que va t'apporter cette victoire ?
Si j'avais su que l'on arrivait pour la gagne, peut-être que je n'aurais pas gagné. Je vais prendre confiance en mes capacités. Ça va me donner une vision de la course différente. On dit toujours qu'après la première victoire en Élite, on a moins peur de la victoire. Pour le reste, on verra bien.

En revanche, tu ne seras pas au départ du Championnat de France...
C'est dommage. Il nous a manqué cinq points pour nous qualifier. Le Comité a décidé de n'emmener personne. Ce n'est pas une déception parce que je me doutais que le Comité n'allait pas nous emmener. C'est plus l'équipe qui est déçue de ne pas faire le Championnat. Elle existe depuis trois ans et à chaque fois, on échoue à la 9e ou 10e place. Ça tenait à cœur de tout le monde de participer au Championnat.