David Menut : « C'est pour ça que je l'aime »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

En Bretagne, David Menut se sent comme à la maison. Lauréat des Boucles Guégonnaises (Élite Nationale) en 2017, d'une étape sur l'Essor Breton (Élite Nationale) en 2018 et en 2019, le sociétaire de Creuse Oxygène Guéret a décroché une nouvelle victoire en territoire breton à l'occasion de la deuxième étape de la SportBreizh (Élite Nationale). L'ancien professionnel s'est également replacé à la deuxième position du classement général à la veille de l'ultime étape. Il revient sur sa troisième victoire de la saison au côté de DirectVelo.

DirectVelo : En tant que spécialiste du cyclo-cross, tu devais apprécier les chemins !
David Menut : Complètement. Ça donne du piment à cette course. C'est pour ça qu'elle est belle et que je l'aime. On n'a eu que deux chemins aujourd'hui (samedi). Le deuxième, je le connaissais déjà parce qu'on l'avait pris à la Coupe de France l'an passé. J'ai connu des éditions avec beaucoup plus de chemins et beaucoup plus pimentées. S'ils peuvent en mettre plus pour les prochaines années, ça me va (rire).

Tu as réussi à piéger le peloton...
Il y a un gros groupe qui est sorti. Après, j'ai vu qu'il y avait des mecs qui étaient bien représentés à l'avant. On a fait l'effort à quatre ou cinq et l'on a réussi à faire le bond. On était donc un groupe d'une quinzaine de gars devant. On était trois de l'équipe à l'avant. Chambéry CF était très bien représenté aussi. Ils ont décidé de prendre les choses en main pour piéger Guillemot et les autres qui étaient bien placés au général. Mes coéquipiers ont essayé de collaborer au mieux avec eux. Ils ont réussi à creuser un bon écart. On a eu jusqu'à 2'50'' d'avance. Ensuite, l'écart a rapidement fondu avant le dernier GPM qui était le passage clé de l'étape. On commençait à se regarder. C'était sûr que ça allait relancer et qu'une deuxième course allait débuter. C'est ce qu'il s'est passé.

« C'EST SIGNIFICATIF »

Comment s'est passée cette ''deuxième course'' ?
Léo Danès a relancé le premier dans ce fameux Grand Prix de la Montagne. On est sorti à quatre ou cinq. Malgré tout, ça s'est regroupé après le ribin. Le groupe était toujours assez fourni. Après, les hommes forts ont fait la course. Nous, on a neutralisé les attaques pour essayer de ne pas se faire piéger. Avec mes collègues, on y a laissé beaucoup de cartouches. Ils ont fait un gros boulot aujourd'hui. Aller chercher la victoire, c'est une récompense pour eux et un petit soulagement pour moi. C'était un objectif en venant à la SportBreizh. C'est une course que j'aime bien. Gagner une étape de cette épreuve, c'est significatif et ça fait du bien.

Au sprint, il s'en est fallu de peu !
À vouloir à tout prix neutraliser, j'ai laissé beaucoup de cartouches. Au sommet du dernier Grand Prix de la Montagne, j'étais vraiment à fond. Les jambes étaient lourdes. Ce n'était pas un sprint à l'arrivée, mais une relance d'hommes cramés ! Il n'y avait pas beaucoup de kilomètres aujourd'hui, mais on a laissé énormément de forces. En plus, il faisait assez chaud. En tout cas, quand je suis en forme, les courses bretonnes me correspondent. Elles correspondent à mes atouts.


« JE N'AI JAMAIS RÉUSSI À GAGNER DE COURSE PAR ÉTAPES »

As-tu pensé au classement général pendant l'étape ?
Il faut avouer que oui. Les coureurs les mieux classés n'étaient pas dans le groupe. On n'était que deux à être bien placés avec Anthony Jullien. J'ai collaboré avec lui quand des coureurs placés tentaient de sortir. Soit c'était lui, soit c'était moi qui m'occupais de faire l'effort. On a plus ou moins essayé de collaborer ensemble pour essayer d'assurer nos places au classement général. Mais si ça se trouve, demain, je vais terminer à dix minutes. Le but, c'était vraiment d'aller gagner. Je savais que sur un sprint comme ça, j'avais ma carte à jouer. 

Et maintenant que tu es 2e au classement général, penses-tu être en mesure de remporter cette SportBreizh ?
Je n'ai jamais réussi à gagner de course par étapes. Ce n'est pas ma tasse de thé. On verra demain comment se passe la course. C'est sûr que si je peux gagner le classement général, je ne vais pas cracher dessus. Je vais essayer, mais les classements généraux ne m'ont jamais réussi. Je ne vais pas me mettre la pression. Je vais déjà savourer cette victoire.

Les Championnats de France arrivent également à grand pas...
Je connais le circuit. J'ai participé deux ou trois fois à la Classic Loire-Atlantique chez les pros. Le circuit est dans mes cordes si je suis en forme. C'est une course d'un jour. Pourquoi pas, mais il faudra déjà récupérer de la SportBreizh parce que je sens que j'y laisse des forces. C'est une période où je retrouve la forme. L'an passé, j'avais gagné deux étapes du Tour Nivernais Morvan. C'était le même week-end. Ça fait trois ou quatre semaines que j'étais au fond du seau et que j'avais de mauvaises sensations. Je sens que les jambes répondent à nouveau donc je vais profiter de ça. On verra samedi prochain si elles seront au rendez-vous.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de David MENUT