Enzo Bernard : « Une petite satisfaction »

Crédit photo Coraline Lemonnier

Crédit photo Coraline Lemonnier

Enzo Bernard n'a pas démérité. Pour sa quatrième participation à Paris-Roubaix, le sociétaire de Vendée U a obtenu sa meilleure place en terminant 15e (voir classement), même s'il espérait mieux pour sa dernière année dans les rangs Espoirs. Le coureur de 21 ans revient pour DirectVelo sur sa course.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette place de 15e à Paris-Roubaix Espoirs ?
Enzo Bernard : J'espérais faire un peu mieux. Je me suis retrouvé tellement loin à un moment de la course que finir 15e, au final, c'est une petite satisfaction. C'est correct sur une course tellement dure et exigeante. Les meilleurs sont devants. Je l'ai faite toutes mes années Espoir. J'étais en bonne position pour jouer la gagne en Espoir 2 mais j'avais crevé en fin de course. C'est le jeu de Paris-Roubaix. Quand on est fort, on roule sur le haut du pavé. Quand on est juste, on roule sur les bas-côtés avec le risque de crevaison.

« UN BON COUP DE CHAUD »

Que s'est-il passé pour que tu te retrouves loin ?
J'ai pris un bon coup de chaud en début de course. C'était assez étouffant, ça n'a pas été simple. J'ai mis un peu de temps à m'en remettre. J'ai couru toute la journée à contretemps. Ça allait mieux sur la fin où je commençais à remonter échelon après échelon. Les premiers étaient déjà loin devant. C'est dommage car les jambes étaient bonnes. La chaleur a eu raison de moi (sourires).

Où te situais-tu ?
La course a commencé super tôt. Dès les premiers secteurs, c'est tombé, c'était très nerveux. On s'est directement retrouvé dans un deuxième groupe, il y avait 20 coureurs devant, on était 25 derrière. J'étais avec Théo Menant et Donavan Grondin. On a essayé de courir ensemble. Après, je me suis retrouvé esseulé à la fin du secteur de Sars et Rosières (zone 13). Tout le monde est à son échelon de course et chacun fait comme il peut.

« FAIRE LE BOND SUR LES GROUPES DEVANT »

Comment as-tu géré la deuxième partie de course ?
Comme je me sentais bien, je trouvais toujours deux-trois coureurs avec qui rouler sur les parties de route. Dans les secteurs, j'essayais de faire le bond sur les groupes devant. Je suis rentré sur un gros groupe de contre vers le Moulin de Templeuve. Après, dans le Carrefour de l'Arbre, je suis ressorti avec Clément Davy et Antoine Benoist. Clément est ensuite parti seul et le Néo-Zélandais, James Fouché, nous a rattrapés. Il marchait fort, je pense qu'il était devant et qu'il est tombé. Il nous a un peu épaillés au sprint avec Antoine Benoist. On était tous à notre place.

Quelle était la tactique au sein de l'équipe Vendée U ?
On était deux-trois coureurs avec Théo Menant et Donavan Grondin à être protégés. Les trois autres coureurs avaient envie d'aller devant, dans l'échappée. La course a fait qu'il n'y a pas vraiment eu de grosse échappée. Du coup, derrière, on a essayé de se concentrer sur le placement. Mais ce n'était pas évident car tout le monde voulait être devant.

LA RONDE DE L'ISARD AVANT ROUBAIX CETTE ANNÉE

Comment avais-tu préparé ton quatrième Paris-Roubaix Espoirs ?
Les autres années, j'enchaînais A Travers les Hauts-de-France et Roubaix. Cette année, on avait envie d'essayer autre chose avec l'équipe. J'étais à la Ronde de l'Isard, une course qui ne me convient pas forcément en terme de profil, mais qui est utile pour travailler les longs efforts. Il y a des coureurs qui le font chaque année et pour qui ça marche bien, notamment ceux de Chambéry. Avec Morgan Lamoisson et Damien Pommereau, mes directeurs sportifs, on s'était dit que ça pouvait être une bonne idée. Au final, les cols ressemblent pas mal en terme d'efforts aux secteurs pavés. En plus, j'ai pu décrocher une cinquième place sur la première étape. Ensuite, dans la montagne, je m'accrochais et j'aidais mes coéquipiers.

Est-ce que c'était un gros objectif pour toi ?
C'était un objectif. Cependant, c'est une course sur laquelle on ne peut pas faire une fixette car il y a tellement de facteurs qui rentrent en jeu. Il y a une partie de chance. On est arrivé seulement vendredi parce qu'on connaissait tous le parcours. Certains l'ont déjà fait en course comme moi ou d'autres l'ont déjà fait en stage avec les pistards notamment. Le staff était nombreux, il était aux petits soins. On a roulé sur les six premiers secteurs pour tester le matériel. On avait des vélos spéciaux pour les courses pavées que Total Direct Energie avait mis à disposition.

« SCORER UN PEU PLUS SUR DES ÉLITES »

Comment juges-tu ta première partie de saison ?
Ça se passe correctement. J'ai eu du mal à la lancer. Je ne suis pas arrivé avec la forme que j'espérais sur les Plages Vendéennes. Après, ça allait mieux. J'ai couru beaucoup de courses Classe 2. Forcément, les résultats se voient moins. C'est dur d'avoir des résultats sur un Tour de Bretagne ou un Tour de Normandie. Malgré tout, j'ai toujours été régulier. J'ai enchaîné deux Top 20 sur ces deux courses par étapes au classement général. Pour la deuxième partie de saison, j'espère scorer un peu plus sur des Elites qui sont des courses beaucoup plus abordables. Les épreuves de Classe 2 donnent de la force. D'ailleurs, ce sont des équipes Continental devant sur Paris-Roubaix, on les croise toute l'année sur les Classes 2.

Quelle est la suite de ton programme ?
Ce week-end, il y a le Championnat régional. Après, ce sera la SportBreizh et normalement, le Championnat de France. Pour Luneray, l'équipe a décidé de mettre une équipe de rouleurs-sprinteurs. Je vais vite au sprint, mais on a plus rapide dans l'équipe. Ils ont choisi de mettre deux sprinteurs seulement accompagnés de gros rouleurs, en partie des pistards.

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