Emile Brenans : « Être devant, ça fait bizarre »

Crédit photo Elen Rius - Ronde de l'Isard

Crédit photo Elen Rius - Ronde de l'Isard

Emile Brenans n’est pas passé inaperçu, ce dimanche, sur les routes mouillées et escarpées de l’Ariège. À l’occasion de la 4e et dernière étape de la Ronde de l’Isard, le grimpeur originaire de Lons-le-Saunier s’est fait plaisir en franchissant en tête le Port de Lers et le Col d’Agnès, avant de craquer dans l’ultime difficulté (voir classements). L'athlète de 20 ans est même passé à trois points de décrocher le maillot de meilleur grimpeur. Le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu as passé une belle journée à l’avant ce dimanche sur les routes de l’Isard !
Emile Brenans : Franchement, ce n’était pas vraiment prévu. J’ai été le dernier à rentrer sur l’échappée. C’était un coup de poker. J’étais resté attentif en début de course et j’ai donc fini par me retrouver à l’avant. De là à passer toute la journée devant et à jouer le maillot à pois, c’était vraiment inespéré. En début d’épreuve, je visais le général mais j’ai souffert sur les étapes de vendredi, puis de samedi, alors je suis content d’avoir fait la course le dernier jour. Être devant sur une course comme celle-là, ça fait bizarre. Je sens qu’il me manque encore de la confiance pour m’affirmer dans les moments clefs.

Tu as fait un gros travail dans les différents cols de la journée…
J’ai passé les deux premiers cols en tête et après ça, mon directeur sportif m’a dit que c’était jouable pour le maillot. J’ai donc essayé d’aller chercher de nouveaux points dans le dernier GPM, mais malheureusement, je n’avais plus la force pour suivre. Fabien Rondeau était très fort. Il a accéléré à plusieurs reprises et la troisième fois, j’ai craqué. Je suis longtemps resté à cent mètres, mais je n’ai jamais pu rentrer. Je me suis accroché car j’espérais encore pouvoir rentrer après la bascule. Je me suis retrouvé dans le groupe de contre et finalement, on n’a jamais pu rentrer.

Comment as-tu géré les conditions météorologiques encore une fois très exigeantes ?
On essaie de trouver des solutions. Ça se fait beaucoup dans la tête. Il faut se motiver et se dire que l’on est à l’Isard, l’une des plus belles courses du calendrier. Je me suis bien habillé, et je me suis répété que tout le monde avait froid. Et puis, prendre l’échappée, ça réchauffe.

« JE ME FAIS SOUVENT AVOIR »

Avais-tu fait de cette Ronde de l’Isard un objectif prioritaire ?
Oui, tout à fait. J’adore cette course. J’adore ces parcours usants. C’est l’une des plus belles pour les Espoirs, avec le Tour de l’Avenir. C’est une référence pour découvrir les talents de demain et c’est donc toujours un plaisir de pouvoir s’y exprimer. Et puis, c’est top d’être bien après quatre jours de course et d’être à l’avant le dernier jour. Ça montre que j’ai passé un palier au niveau de la récupération. D’un autre côté, je me dis que c’est normal d’en être capable. Les autres coureurs, dont certains plus jeunes que moi, y arrivent aussi.

Es-tu satisfait de ta première partie de saison ?
Ça se passe plutôt bien. Il faut avouer qu’en tant que spécialiste des courses par étapes difficiles, je ne trouve pas énormément de courses où m’exprimer, pour aller jouer la gagne. Je me fais souvent avoir par des meilleurs rouleurs que moi, ou par un coureur qui va plus vite au sprint. Mais physiquement, je me sens bien et je suis content de ce que je réalise. Je sens que le travail de cet hiver a payé. J’ai manqué d’un peu de force au Rhône-Alpes Isère Tour. C’était surtout pour les puncheurs et j’ai manqué de watts. Je dois progresser là-dessus.

Seras-tu au Tour de Savoie-Mont Blanc ?
Je l’espère, même si je ne peux pas encore l’affirmer à 100%. Si j’y suis, ce sera avant tout pour aider Aurélien Doléatto. J’espère que l’on pourra faire de belles choses collectivement. L’an dernier, Victor Lafay avait fait un super truc là-bas, et c’était de beaux moments pour le club. Ce serait sympa de revivre la même chose.

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