Andreas Leknessund, de l’Isard au Team Sunweb

Crédit photo Elen Rius - Ronde de l'Isard

Crédit photo Elen Rius - Ronde de l'Isard

Chaque année, la Ronde de l’Isard a pour habitude de révéler certains des grands talents de demain. Grand animateur de cette édition 2019, Andreas Leknessund est peut-être bien l’un d’eux. A tout juste 20 ans - il a fêté son anniversaire juste avant le départ de l’épreuve pyrénéenne -, le Norvégien semble monter les marches trois par trois. Dès les Juniors, il s’était révélé comme l’un des tous meilleurs rouleurs du peloton international. Champion d’Europe de la discipline sur le circuit d’Herning (Danemark, lire son interview), il avait collectionné les succès face à l’horloge lors de différentes manches de la Coupe des Nations. Depuis son arrivée chez les Espoirs, le sociétaire de la formation Uno-X s’est également avéré être un très bon coureur de Classiques, et un excellent grimpeur. Un profil d'athlète solide et complet qui a permis au Scandinave de signer un contrat de trois ans dans une équipe WorldTour, la Sunweb, à partir de 2021. DirectVelo a profité de la Ronde de l’Isard pour faire le point avec le 2e du classement général final.

DirectVelo : Te voilà 2e de la Ronde de l’Isard !
Andreas Leknessund : C’est un bon résultat, évidemment, mais bon, d’un autre côté je me dis que j’ai déjà collectionné les places de 2 en ce début de saison. Je suis donc partagé sur cette nouvelle place d’honneur. Mais Bagioli était meilleur que moi. Je n’étais pas aussi fort que lui, alors je dois me satisfaire de ce résultat.

Quelle place avait cette Ronde de l’Isard dans ton calendrier 2019 ?
C’était l’un des rendez-vous importants de ma saison. J’avais déjà fait un bon résultat ici l’an dernier (7e, NDLR) et je voulais faire mieux cette fois-ici, et je l’ai fait. J’espérais faire un podium, donc je suis heureux. Maintenant, je vais me concentrer sur la Course de la Paix.

Tu avais été particulièrement impressionnant dans les épreuves chronométrées chez les Juniors. Est-ce une discipline que tu continues de travailler régulièrement ?
Oui, bien sûr, je continue de travailler la discipline, même si je ne le fais pas de façon très régulière non plus. Quand tu as des qualités contre-la-montre, il faut en profiter car ça peut être très utile. J’essaie donc de conserver cette qualité-là.

« JE N’EN FAIS PAS UNE FIXATION »

La Norvège sort beaucoup de grands talents de ses équipes de jeunes, mais rarement de bons grimpeurs. Comment t’es-tu découvert des qualités en montagne ?
J’ai réalisé que je ne grimpais pas trop mal chez les Juniors, durant de grosses courses par étapes à l’international.  Je ne serais pas capable d’expliquer pourquoi (sourires). En Norvège, c’est vrai que nous avons des coureurs très forts mais pour une bonne partie d’entre eux, ce sont des coureurs très costauds et assez lourds. Ils sont puissants et ne grimpent pas très bien les cols. De mon côté, j’ai un physique plus longiligne.

Comment travailles-tu tes qualités en montagne ?
Je le fais chez moi, en Norvège. L’hiver, je profite aussi des différents stages de pré-saison en Espagne pour escalader un maximum de cols. Même chose en été, avec d’autres stages en montagne.

L’été dernier, tu as découvert le Tour de l’Avenir, mais il a semblé que c’était encore trop tôt pour t’y voir briller…
Le Tour de l’Avenir était une course très difficile. Pour être honnête, j’étais en plutôt bonne forme là-bas, mais je suis simplement tombé sur des coureurs très forts. Dans la sélection norvégienne, nous avions également deux coureurs plus forts que moi alors sur les dernières étapes, j’ai joué l’équipier en travaillant pour eux. Cette année, j’essaierai de faire mieux. Ce sera un objectif bien sûr, mais je n’en fais pas une fixation. Il y aura plein d’autres épreuves importantes pour moi.

« JE PENSE M’ORIENTER VERS LES COURSES PAR ÉTAPES »

Ces dernières semaines, tu as terminé 2e de Gand-Wevelgem puis 2e du Circuit des Ardennes. Tu sembles fort dans tous les domaines, et sur tous les terrains !
Je suis un peu surpris de ces résultats. L’an dernier, j’avais surtout marché sur les courses montagneuses et c’est vrai que depuis le début de cette saison, j’ai aussi des résultats sur d’autres types de courses. J’ai clairement passé un cap pendant l’hiver et c’est très agréable de constater que j’ai progressé de la sorte.

Jusqu’à présent, tu as collectionné les places d’honneur, sans parvenir à gagner. Penses-tu faire un blocage ?
Faire 2e ou 3e, c’est déjà pas mal (sourires). Bien sûr, on espère toujours gagner mais quand tu es battu par des coureurs plus forts que toi, ça va… J’espère quand même en claquer une bientôt.

Tu t’es engagé avec le Team Sunweb pour trois saisons. Quel coureur espères-tu devenir ?
Nous avons encore le temps d’y réfléchir et de décider avec l’équipe. Je pense m’orienter vers les courses par étapes, en travaillant à la fois la montagne et les chronos. Mais j’ai encore le temps de me perfectionner et de réfléchir à tout ça.

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