Stefan Bissegger : « Je savais que j’étais fort »

Crédit photo Robert Gachet

Crédit photo Robert Gachet

C’était la grosse côte du jour. À 20 ans seulement, Stefan Bissegger a remporté, ce vendredi, la première étape du Tour de l’Ain dans les rues tortueuses de Saint-Vulbas (voir classements). Après avoir parfaitement anticipé le sprint, le Suisse -qui porte pour l’occasion les couleurs de sa sélection nationale- a devancé les spécialistes français de la discipline, à commencer par Lorrenzo Manzin (Vital Concept-B&B Hôtels), qui se contente de la 2e place. DirectVelo a recueilli la réaction du premier leader de ce Tour de l’Ain.

DirectVelo : C’est une journée parfaite pour la sélection suisse !
Stefan Bissegger : On travaille bien tous ensemble. On a un bon esprit collectif. On est tous hyper motivés pour faire quelque chose ici. C’était une étape assez spéciale, car nous avions deux coureurs devant. Personne ne voulait sortir avec eux, mais ils ont bien roulé. Le peloton a mis longtemps à revenir. Le final était assez difficile, avec tous ces virages. J’ai gagné, mais les autres coureurs suisses peuvent le faire aussi.

Es-tu surpris de devancer tous les sprinteurs de ce peloton ?  
Je savais que j’étais fort au sprint, mais jusqu’à présent, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de le montrer en Suisse, où ça ne court pas comme ici. Le plus dur, c’était de savoir quoi faire et comment jouer avec les autres.

Tu sembles avoir pris des risques dans le dernier virage…
Mes coéquipiers m’ont bien placé. Je me suis dit qu’il fallait attaquer le dernier virage en tête. Je me suis mis devant et je suis arrivé dans le virage presque trop vite. J’ai dû freiner en sortie de virage, j’étais à la limite. Ensuite, je me suis dit qu’il fallait y aller à bloc jusqu’au bout. Ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne au sprint, il faut aussi de la réussite.

« J'ESPÈRE QU’UNE ÉQUIPE ME DONNERA MA CHANCE »

Après ta victoire sur le Tour du Jura (2.2), voilà que -toujours sur la territoire hexagonal- tu gagnes également sur une épreuve de Classe 1 !
Ça fait du bien ! J’avais gagné en janvier, en Nouvelle-Zélande, dans les mêmes conditions (sur la New Zealand Cycling Classic, NDLR). C’est bien pour le futur. J’apprends comment gérer les sprints depuis ma participation au Tour de Hainan l’an dernier, et je suis content de ma progression et de ce que j’apprends sur chaque sprint.

Est-ce un pas important pour espérer rejoindre une formation Continental Pro, voire WorldTour à l’avenir ?
L’année prochaine, je ne pourrai sans doute pas montrer grand-chose sur la route car je vais me concentrer sur les Jeux Olympiques sur piste. Ce sera un moment très important pour toute notre équipe suisse. Cela va donc être dur à gérer… À l’avenir, je veux me consacrer à la route et y faire carrière, mais d’abord, il y aura ces J.O. J’espère qu’une équipe me donnera ma chance. La meilleure chose qui pourrait m’arriver serait de signer dès cette saison un contrat pour 2021.

Que peux-tu espérer des deux prochaines étapes de ce Tour de l’Ain ?
Je vais essayer de travailler pour les autres car je ne suis pas le meilleur grimpeur de ce peloton. Cela va me faire travailler pour l’avenir, ce sera intéressant.

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