Parti dans une échappée au bout de 60 kilomètres en compagnie de quatre autres coureurs, Luuc Bugter s'est imposé sur cette troisième et dernière étape du Tour d'Eure-et-Loir (2.2). Le Néerlandais de 25 ans s'est du même coup adjugé le classement général final de l'épreuve (voir classements). Le sociétaire de la formation Continental BEAT Cycling Club revient pour DirectVelo sur son double succès.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette victoire ?
Luuc Bugter : Je suis très content de cette victoire d'étape ainsi que de gagner le classement général. Lors des deux premières étapes, ça n'a pas bien marché pour l'équipe. Nous avons tout essayé aujourd'hui pour gagner une étape. C'était très dur au début jusqu'à ce que l'échappe sorte.

« À 20 KM DE L'ARRIVÉE, JE SAVAIS QUE LE GÉNÉRAL ÉTAIT JOUABLE »

Quand as-tu pensé que l'échappée pouvait aller au bout ?
Je savais qu'il y avait des coureurs très forts dans l'échappée. Les relais étaient très bons et le tempo était élevé. Il s'agissait d'un bon groupe pour être à l'avant. Quand j'ai entendu que nous avions trois minutes d'avance à 50 kilomètres de l'arrivée, je savais qu'il y avait une chance qu'on se dispute la victoire d'étape. C'était mon premier objectif. A 20 kilomètres, je savais que le classement général était aussi jouable.

A un moment, tu as eu un problème mécanique...
J'ai crevé mais je n'ai pas paniqué. La mécanique est bonne et nous avons ce qu'il faut dans la roue qui nous permet de continuer à rouler même en cas de crevaison. Je ne voulais pas changer de roue en raison de l'énergie que je pouvais perdre. J'ai voulu essayer et j'ai sprinté avec cette roue crevée.

« MONTRER QUE J'AI LE NIVEAU POUR DEVENIR PROFESSIONNEL »

Etais-tu quand même confiant pour le sprint ?
J'ai déjà sprinté pour les sprints bonifications durant l'étape. J'ai senti que mes jambes étaient très bonnes aujourd'hui. J'avais de bonnes sensations, et la confiance pour tout donner pour l'équipe car je savais que mes coéquipiers effectuaient du bon boulot à l'arrière dans le peloton. Je roulais à l'avant du groupe. J'avais tout sous contrôle, je ne voulais pas être surpris. Deux coureurs m'ont passé juste avant le dernier virage. Mais, j'ai repris le contrôle. J'ai effectué un bon sprint.

Est-ce ta plus belle victoire ?
Je pense que c'est une de mes plus belles victoires. Je la mets sur le même plan que ma victoire, l'an dernier, en Irlande à la Ras Tailteann (2.2) qui avait lieu sur huit jours. J'ai également remporté le général le dernier jour, et avec une seconde d'avance. C'était aussi très serré. Je peux comparer cette course avec celle-ci. Hier, personne ne pensait vraiment que le général pouvait se jouer aujourd'hui car il n'y avait pas de vent et le parcours n'était pas assez dur avec des côtes pour que des coureurs soient lâchés. On savait que c'était très difficile de réaliser ça, c'est ce qui rend la victoire plus belle.

Quelle est la suite de ton programme ?
Le week-end prochain, je cours en Belgique au Grote Prijs Marcel Kint (1.1). Ensuite, nous avons beaucoup de courses de classe 1. J'ai aussi gagné le week-end dernier aux Pays-Bas au PWZ Zuidenveld Tour (1.2). Avec ces victoires, je veux montrer que j'ai le niveau pour devenir professionnel. Avec un peu de chance, quelques équipes me donneront l'opportunité de le devenir. Je pense que ce dernier succès va aider et montrer qu'on peut me faire confiance.