Frédéric Guillemot : « Une course incontrôlable »

Crédit photo André Quentin - www.ggfotovelo.fr

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Frédéric Guillemot tient son premier succès sous ses nouvelles couleurs du Team Bricquebec Cotentin. Ce vendredi, le Breton de 27 ans a en effet remporté la 3e étape du Tour de la Manche (voir classements) après être sorti en compagnie de quatre autres coureurs dans le final. Cerise sur le gâteau, le voilà désormais leader de l'épreuve à deux étapes de la fin.   

DirectVelo : On imagine que ce succès, ton premier avec ta nouvelle formation, est particulier ?
Frédéric Guillemot : Forcément, c'est un bon moment. Ce n'était pas une étape facile, ça roulait vite toute la journée, avec le vent de dos. En début de course, nous avons été piégés par une échappée d'une vingtaine de coureurs. Nous n'étions pas représentés mais nous avons fait le choix de ne pas rouler malgré tout. On préférait attendre le final en cas d'un éventuel retour. Finalement, le VCP Loudéac et les Belges ont roulé et c'est rentré. Après ça, le peloton continuait de rouler vite... Jusqu'à une temporisation à une quinzaine de bornes de l'arrivée. C'est à ce moment là que nous sommes sortis à cinq.

Comment as-tu négocié les derniers kilomètres ?
Je voulais jouer à la fois l'étape et le général. Je savais que j'étais le mieux placé pour prendre le maillot, mais je voulais aussi l'étape. Ce n'était pas gagné d'avance. J'ai beaucoup roulé devant pour creuser l'écart sur le peloton, puis j'ai arrêté de rouler à la flamme rouge, pour me concentrer sur l'étape.

Aucun des coureurs de l'échappée ne t'a mis de pression ?
Je ne suis pas sûr que les autres savaient que j'étais le mieux placé au général, et je ne m'en suis pas vanté auprès d'eux (sourires). De toute façon, nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter. Nous n'avions pas une grosse avance et il fallait rouler. Finalement, ça l'a fait au sprint.

« J'AI PU SAUVER LES MEUBLES »

C'est ton premier gros résultat de la saison, même si tu semblais monter en puissance depuis le début du printemps...

J'ai repris le travail depuis l'hiver dernier. Je bosse dans les travaux publics, à temps partiel. Du coup, je n'ai pas énormément roulé cet hiver et je savais que le début de saison serait délicat pour moi. Je n'ai pas pu faire une grosse préparation et je n'espérais pas gagner sur les Classiques bretonnes par exemple. Et en effet, je n'ai pas été très bon en début d'année, voire mauvais. Mais par contre, les jambes sont revenues petit à petit et j'avais coché ce Tour de la Manche. C'était mon gros objectif de la période.

Tu avais déjà pointé le bout de ton nez sur la 1ère étape, ce jeudi...
Là aussi, nous avions été piégés par un gros groupe mais j'avais fait l'effort dans le final pour revenir en contre-attaque. J'ai pu sauver les meubles. Je savais qu'en reprenant une échappée dans le week-end, ça pouvait éventuellement le faire.

Le plus dur est-il fait pour le général ?
Pas du tout ! Il reste deux étapes compliquées. Même une grosse équipe aurait dû mal à contrôler la course et en plus, nous ne sommes pas parmi les grosses formations de ce Tour de la Manche. Selon moi, c'est une course quasi incontrôlable. On verra bien suivant les circonstances de course, mais ce qui est certain, c'est que nous n'allons pas contrôler l'étape à cinq... Si certaines équipes viennent rouler avec nous parce qu'elles y trouvent un intérêt, tant mieux. Sinon, tant pis. On peut aussi envisager jouer une autre victoire d'étape en mettant un coureur de chez nous devant, tout en laissant filer le général. Tout est possible. 

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