Lucas Papillon : « Je voulais me venger »

Crédit photo Léna Berthelemot

Crédit photo Léna Berthelemot

Ce mercredi, Lucas Papillon s'est imposé au sprint sur la classique Maggioni-Châtillon-Dijon (Elite Nationale) dans une échappée de quatre coureurs comprenant Maxime De Poorter, Nicolas Debeaumarché et Pierre Gouault (voir classement). Le coureur du CR4C Roanne, qui a fêté ses 25 ans il y a quelques jours, revient pour DirectVelo sur son succès.

DirectVelo : Que représente ce succès pour toi ?
Lucas Papillon : Pour moi, certaines classiques du calendrier sont supérieures à certaines Elite Nationale qu'on peut faire tous les week-ends. Inscrire cette classique au palmarès, c'est quelque chose. Quand demain, je repenserai à la victoire, je me dirai que c'est quand même Châtillon-Dijon. Ca donne le sourire, c'est gratifiant. Mon dernier succès remontait à une étape du Tour du Chablais l'an passé.

« JE PRÉFÉRAIS ME RETOUVER AVEC NICOLAS DEBEAUMARCHÉ QUE JÉRÉMY CABOT »

Vous étiez le plus gros collectif au départ avec Dijon...
Notre directeur sportif, Sylvain Blanquefort, voulait qu'on prenne la course dans le bon sens en mettant les autres équipes en difficulté. Les mecs ont su jouer de leur surnombre pour être plusieurs à l'avant. Tout le monde était dans de bonnes dispositions et en confiance, que ce soit à l'avant ou à l'arrière. En ce qui me concerne, j'étais protégé aujourd'hui (mercredi) avec Louis Louvet. Je n'ai pas fait d'efforts en début de course.

Tout s'est donc décanté dans le circuit de Villecomte...
Je n'ai jamais eu de coups de retard aujourd'hui. Dès le premier tour, j'étais dans un bon coup. Il y a juste Jérémy Cabot qui nous a piégé à un moment donné, ce qui fait que l'équipe a fait un bon boulot pour me ramener dans le deuxième tour afin que je fasse le jump avec une quinzaine de coureurs. Jérôme Mainard et Louis Louvet m'ont bien aidé. Je n'ai pas eu à mettre ma cartouche avant la fin. Dès qu'il y avait un effort à produire, j'avais quelqu'un de mon équipe pour le faire à ma place. Du coup, je leur dois beaucoup. C'est d'autant plus gratifiant de conclure. Quand on a des collègues comme ça qui se sacrifient, on se doit de conclure de belle façon. Le fait de gagner est la meilleure façon de les remercier.

Pourquoi as-tu décidé d'attaquer avant la dernière ascension de Villecomte ?
On était plusieurs de l'équipe. A partir d'un moment, je me suis dit qu'il faut dynamiter la course parce qu'il reste une bosse. Je sais que dans l'équipe, tout le monde a des bonnes sensations dans les bosses. Ca aurait été bête de tout miser sur une ou deux attaques dans le final, alors qu'on était en surnombre et qu'on pouvait jouer pendant au moins une heure. J'ai attaqué, ça a été la bonne tout de suite, mais on aurait pu faire le jeu du chat et de la souris avec Dijon pendant encore plus longtemps. Au final, mon attaque était la bonne, tant mieux pour moi. Je me suis retrouvé avec Nicolas Debeaumarché, je préférais me retrouver avec lui, je ne voulais pas manoeuvrer avec Jérémy Cabot.

« J'AI ATTENDU LE SPRINT CAR LES AUTRES SE SONT ATTAQUÉS »

Et c'est encore toi qui a lancé la première attaque dans l'échappée...
On s'est bien entendus jusqu'à ce qu'on quitte le circuit. Dans les dix derniers kilomètres, tout le monde en gardait un peu. On a commencé à s'attaquer, on avait une marge assez confortable. Je pense qu'aucun de nous quatre avait confiance au sprint. On a tous voulu essayer. Je voulais décanter les choses. Je me suis dit que la première n'allait pas forcément être la bonne. Si je voulais m'y prendre à plusieurs reprises, il fallait que j'attaque tôt. Finalement, j'ai attendu le sprint car les autres se sont attaqués donc ça a fait mon jeu.

Nicolas Debeaumarché et Maxime De Poorter ont pris quelques longueurs d'avance...
Je me suis fais contrer. J'ai eu un petit peu une frayeur à ce moment-là. Mais Pierre Gouault était fort, et on a eu l'intelligence de ne pas s'enterrer tous les deux. On a tous les deux fait notre part pour rentrer. On est rentrés progressivement à deux kilomètres de l'arrivée.

Comment s'est déroulé le sprint ?
Je voulais être dernier à l'ultime virage à gauche. Mes compagnons d'échappée ont lancé d'assez loin. Le fait d'être dernier m'a avantagé. Ils se sont un peu couchés. Dans les 100 derniers mètres, j'ai pu passer et ne pas être remonté. C'était très long, mais ça en valait la peine.

« J'AVAIS DIT A MES DS QUE JE VOULAIS ETRE PROTEGE »

Comment te sentais-tu ces derniers temps ?
Je suis en forme depuis quatre semaines maintenant. J'ai fait un bon Paris-Mantes-en-Yvelines, et un bon Tour du Saône-et-Loire. Les sensations sont en hausse. J'ai fait le Tour du Jura où j'étais frustré car j'étais dans l'échappée qui va au bout. J'ai crevé au pire moment. Je voulais me venger aujourd'hui et c'est réussi. J'avais dit cette semaine à mes directeurs sportifs que je voulais être protégé sous peu et en gagner une car je me sentais vraiment en forme en ce moment. Aujourd'hui, l'équipe était forte et m'a fait confiance.

Qu'attends-tu de ta quatrième année au CR4C Roanne ?
Le but avant tout est de me faire plaisir. Tout le monde veut passer professionnel. Bien sûr, si je peux, j'aimerais. L'échelon est dur à passer. J'ai envie de prendre du plaisir avec mes amis sur le vélo, faire des belles courses collectives et à être à l'avant. On a un groupe qui est fort, donc on peut se le permettre. Quand il y a la gagne au bout, tant mieux. Mais ce n'est pas parce que j'ai gagné aujourd'hui que ça va changer quelque chose. On fera le bilan en fin de saison. Déjà, il faudra que je leur rende la pareille ce week-end. Si je peux en gagner d'autres, je le ferai avec plaisir. Le mot d'ordre, c'est surtout le plaisir.

Quelle est la suite de ton programme ?
Ce dimanche, je serai à Bourg-Arbent-Bourg et ensuite j'irai au Rhône-Alpes Isère Tour. C'est une de nos plus belles courses au calendrier, on a une équipe qui est performante et tout le monde aura à coeur d'y briller. J'espère qu'on saura jouer avec les meilleurs là-bas pour se distinguer. Après, j'aurai fini mon premier bloc. Je ferai une petite coupure avant d'entamer un stage à la montagne et de revenir à la fin du mois de mai.

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