Julien Simon : « Je pensais presque abandonner »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Julien Simon est passé par toutes les émotions, ce samedi, à l’occasion du Tour du Finistère. Sur cette épreuve dont le final lui convient parfaitement, le sociétaire de la formation Cofidis a fait parler tout son punch dans le dernier kilomètre dans l'optique de faire la différence avec ses derniers adversaires (voir classement). Et pourtant, une heure plus tôt, il était relégué dans un troisième peloton. En panne de sensations, il envisageait même poser pied à terre. Avant de l’emporter pour la deuxième fois sur les terres finistériennes, après son premier succès en 2012, il y a déjà sept ans. DirectVelo a recueilli la première réaction de Julien Simon après l’arrivée.

DirectVelo : Ce final semble t’aller comme un gant !
Julien Simon : C’est une course qui me convient très bien, c’est vrai. Je l’avais déjà gagnée une fois et j’avais aussi terminé deux fois 2e. Je m’y sens bien et je suis très content de la gagner à nouveau. 

On t’a pourtant vu en difficulté durant la dernière heure de course…
Je n’étais vraiment pas bien à la mi-course. J’ai douté. Je ne sais pas si c’était à cause de la chaleur ou de l’enchaînement des jours de course, mais ça n’allait pas. Je pensais presque abandonner lorsque je me suis retrouvé dans un troisième groupe. Mais finalement, je me suis refait une santé petit à petit. Tout le monde était fatigué avec cette chaleur. Dans le circuit final, ça revenait bien pour moi et j’ai même réussi à ressortir dans un groupe de contre, notamment avec mon coéquipier Pierre-Luc (Périchon). J’ai pu négocier le final comme je le voulais. 

Il y a eu un nombre incalculable d’attaques dans le final !
Lorsque ça n’allait pas bien, j’ai eu le temps d’échanger rapidement avec Jonathan Hivert qui était mon principal rival de la journée, mais également un bon copain. On s’est dit en rigolant que c’était presque inespéré pour nous de pouvoir gagner, car lui non plus n’avait pas de bonnes sensations.

As-tu eu peur lorsqu’il est sorti derrière Alexis Gougeard ?
J’ai essayé d’y aller, mais je n’étais qu’en dixième position du groupe de contre. Je suis resté seul en chasse, puis j’ai décidé de me relever. À ce moment-là, ça m’a fait peur. Je me suis dit que j’avais peut-être loupé ma chance. Puis mes coéquipiers et la Groupama-FDJ ont fait un bon travail pour ramener le groupe. Ensuite, dans la dernière montée, je savais comment faire. C’était top pour moi. Mon principal adversaire, Jonathan (Hivert), avait déjà lâché une grosse cartouche avant. Là aussi, c’était un scénario positif.

« JE RÉALISE À PEINE »

Comment as-tu géré cette ultime ascension ?
Baptiste Planckaert a accéléré vivement sous la flamme rouge. C’était parfait pour moi. J’ai pris sa roue, puis je l’ai contré. J’ai tout donné et j’ai creusé l’écart. J’ai eu le temps de savourer avant la ligne.

Tu connaissais cette ascension par coeur !
Je sais comment la gérer. Même lorsque l’on est passé ici sur le Tour de France, j’étais dans le coup et j’avais terminé 11e. Ce n’est pas un effort trop long. C’est dur en bas et en faux-plat sur le haut. Ça me plait vraiment et je suis très content de gagner une nouvelle fois ici. En plus, je gagne devant ma famille qui vient me voir tous les ans sur cette course.

Que peut changer ce succès pour la suite de ta saison ?
Cela va m’apporter de la confiance. Quand on débute une nouvelle année, on signe de suite pour remporter une course dans la saison. Franchement, je réalise à peine que j’ai gagné car j’ai bien galéré ces derniers temps. Enfin… "Galéré", c'est un grand mot, mais disons que je n’avais pas réalisé un grand début de saison. Je commençais même à souffrir du tendon d’achille depuis le Circuit de la Sarthe. Alors gagner ici, c’est top. Je serai plus libre dans la tête après cette victoire.

Et maintenant ?
Je vais déjà prendre le temps de savourer, mais j’espère pouvoir faire une belle course sur Liège-Bastogne-Liège. Puis il sera temps de marquer une bonne coupure jusqu’au Tour de l’Ain où je reprendrai la compétition. Dans tous les cas, j’ai gagné et ce qui est pris n’est plus à prendre. Le niveau est tellement homogène maintenant… C’est de plus en plus dur de gagner et il n’y a pas beaucoup de coureurs qui gagnent dans une saison.

 

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