Sébastien Fournet-Fayard : « Pas une tournée d'adieu »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Sébastien Fournet-Fayard dispute sa dernière saison dans les pelotons. "Il faut savoir tourner la page", sourit l'Auvergnat qui fêtera ses 34 ans le 25 avril prochain. Le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux, comme à son habitude, enchaîne les jours de course avant de raccrocher. Ce lundi, il s'est offert son premier bouquet de la saison lors du Grand Prix des Fêtes de Cénac et Saint-Julien, avant d'enchaîner avec le Tour du Loir-et-Cher (2.2). Il fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Te retrouver au départ du Tour du Loir-et-Cher peut paraître surprenant...
Sébastien Fournet-Fayard : J'avais le choix entre le Tour du Loir-et-Cher et le Tour de Saône-et-Loire. J'étais déjà venu à deux reprises ici et une année en sortant de là, j'avais gagné le Tour du Jura. Ça m'avait donc bien réussi. Il est vrai que le terrain est plat. Ça frotte beaucoup, mais on fait 200 kilomètres de vélo tous les jours alors ça fait du bien pour la suite de la saison. Hier (jeudi), j'ai roulé avec Pierre Bonnet derrière le groupe de 25 échappés car nous avions été piégés. J'enchaîne les courses actuellement. Ça fait une bonne charge de travail. Des rendez-vous importants arrivent...

Lundi, tu avais fait le choix d'aller au Grand Prix des Fêtes de Cénac et Saint-Julien...
Je voulais absolument y aller. J’apprécie le circuit. Je suis sorti avec cinq coureurs après environ 20 kilomètres de course. Nous n'avons jamais eu beaucoup d'avance. Tout le monde ne passait pas, et c'est rentré à deux tours de l'arrivée. Il restait 20 kilomètres. J'avais fait la course devant, et il y avait des chances d'arriver au sprint alors je n'étais pas hyper confiant pour le final. J'étais venu avec Karl-Arnold Vendelin, donc j'ai commencé à faire la course pour lui.

Comment as-tu construit ta victoire ?
J'ai retenté dans le dernier tour. Si ça ne servait pas pour moi, ça allait servir pour Karl-Arnold. Julien Lamy est rentré sur moi avant la descente. Nous avons vite creusé. Je savais que je pouvais le battre au sprint, mais il a fait la descente pour me lâcher. J'ai bien tenu jusqu’au dernier virage... Il m'a pris 75 mètres. Je les ai laissés pour qu’il donne tout. Je savais que j'allais rentrer. Je suis revenu avant le dernier virage. Il avait fait un gros effort. J'ai compris que j'allais gagner à 100 mètres de la ligne. J'ai pu savourer. Il faut toujours y croire, même quand on est repris après avoir fait la course devant ! Ça m'a fait sourire car certains en voyant la photo ont pensé que j'avais battu Romain Feillu au sprint. C'était une bonne journée !

« JE NE M'AFFOLAIS PAS »

Cette année, tu gagnes donc dès le mois d'avril...
L'an dernier, il y a eu la naissance de mon garçon. J'ai connu une saison 2018 en dents de scie. J'ai gagné trois fois, mais une seule épreuve sur route. Je n'ai pas remporté de course avant le 17 juin (au Grand Prix By My Car à Liergues NDLR). C'était le jour de la fête des pères ! Je ne gagne jamais en début de saison. Il y a deux ans, j'avais fait l'une de mes plus belles saisons et je n'avais pas gagné avant début juin et le Championnat régional. J'avais enchaîné derrière avec cinq victoires. Je ne m'affolais pas car je ne gagne jamais tôt dans la saison. Je n'aime pas trop le froid et il me faut un temps de mise en route.

Comment se passait jusque-là ton début de saison ?
J'étais bien physiquement, mais je n'avais pas encore fait de résultats. J'ai souvent fait l’équipier pour des coureurs qui avaient plus de chances de s'imposer. Comme je l'ai dit, je ne m'affolais pas. Je savais que ça allait venir. Ce succès va me faire du bien pour la suite. Nous avons un beau programme à venir avec plusieurs épreuves de Classe 2 comme le Rhône-Alpes Isère Tour que je vais retrouver. Je suis bien motivé.

Tu ne ressentais donc aucune pression...
Les dirigeants me connaissent. Ils savent qu’il faut attendre parfois le mois de mai pour me « voir ». Ils ont vu cette année que ça allait physiquement. Je n'avais pas de pression. Mais c'est bien d'avoir gagné. Ça libère d'un poids. J'aime bien que chacun ait sa victoire dans l’équipe. Parfois si un coureur n'a toujours pas gagné avant l'été, il a peut-être moins envie d'aider le collectif. Nous sommes déjà plusieurs à avoir gagné cette saison. Maintenant à mon âge gagner cinq ou dix courses ne changera rien. La priorité est de faire gagner l’équipe. Ça me fait plaisir d'aider un petit jeune à gagner surtout s'il peut passer pro derrière. Ça me rend fier. J'étais content de rouler pour Mickaël (Guichard) au Tour du Canton de l'Estuaire. J'ai roulé toute la journée le dimanche sur la seconde étape, j'ai abandonné, mais ça ne m'a rien fait car j'ai aidé Mickaël à s'imposer.

« FINIR SUR UNE BONNE NOTE »

Quelles sont tes envies cette saison ?
Je suis dans ma dernière année de compétition. J'ai envie de finir sur une bonne note en gagnant de nouvelles courses notamment. Je ne fais pas une tournée d'adieu. Je suis motivé pour faire des résultats et conseiller les plus jeunes. Je connais la plupart des courses maintenant !

A quoi va ressembler ton avenir ?
Je suis en pourparlers pour trouver un emploi dans un domaine en lien avec ma formation. J'ai un BTS en électrotechnique. Ça va vite arriver... Il y aura une remise à niveau à faire car je suis salarié dans le vélo depuis 2006. Je suis content de ce que j'ai pu faire. J'ai réussi à vivre de ma passion. J'adore le vélo, mais parfois ça devient un peu toujours pareil. J'ai dû participer à onze reprises au Circuit de la vallée du Bédat. Avant d'arrêter, je vais essayer de me faire plaisir toute la saison. Il faut savoir tourner la page. Je n'ai peut-être pas fait la carrière espérée, mais je ne suis pas malheureux de ce que j'ai fait. Et je continuerai à faire du vélo car ça reste une passion, même si ça sera peut-être plus difficile de suivre les copains.

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