Cyclisme. Le drôle de Paris-Roubaix d’Alan Riou

Par Dominique Morvan

Alan Riou n’est pas près d’oublier son premier Paris-Roubaix. À 22 ans, le cycliste lannionnais a donné son vélo à son leader, roulé 130 kilomètres tout seul, s’est fait offrir une bière par des Belges et a été le dernier à franchir la ligne hors délai. Il raconte cette drôle de journée.

Il est 18 h, Alan Riou entre sur le vélodrome de Roubaix. Il est le dernier à franchir la ligne d’arrivée, 47 minutes après le vainqueur.
Il est 18 h, Alan Riou entre sur le vélodrome de Roubaix. Il est le dernier à franchir la ligne d’arrivée, 47 minutes après le vainqueur. (Équipe Arkéa Samsic)

Alors ce premier Paris-Roubaix en pro, dur ?

Oui. Quand on est au départ, on sait qu’on se lance dans une course difficile. Cinquante bornes de pavés, ça fait mal ! Surtout avec 257 kilomètres de course. Et, après environ 120 kilomètres, mon leader (André Greipel) a eu un problème mécanique. J’étais le coéquipier le plus près de lui à ce moment-là donc je lui ai donné mon vélo. Ma course était un peu finie. Sur un Paris-Roubaix, c’est un peu la guerre dans le peloton mais aussi dans les voitures pour être placées. Je n’ai pas pu être dépanné vite et les autres coureurs qui étaient avec moi n’ont pas voulu continuer la course donc je me suis retrouvé tout seul.


Il y a une différence de gabarit entre André Greipel et vous. Il s’est retrouvé avec un vélo trop petit.

Il vaut mieux ça qu’un vélo trop grand ! Au moins, il pouvait pédaler. L’essentiel, c’était d’aller vite pour qu’il perde le moins de temps possible. Il a été dépanné par la voiture et a récupéré son vélo. Mais ça roulait tellement vite que ça a été dur pour lui.


Et de votre côté, vous avez tenu à finir la course malgré tout.

Oui, au départ, mon envie était de terminer. Je n’avais jamais fait 257 kilomètres en course. Je voulais le faire. En plus, c’était mon premier Paris-Roubaix. J’aurais probablement lâché pour une autre course mais là, j’étais content d’y être et je voulais finir. J’aurais préféré avoir du monde avec moi.


Il y avait quand même du monde pour vous encourager ?

Oui, c’est là qu’on voit que c’est une grande course. Même lors de la reconnaissance, trois ou quatre jours avant, il y a des secteurs où il y a plein de monde. Et dimanche, j’avais beau passer quinze minutes après les premiers, les spectateurs étaient toujours là. Ils m’encourageaient comme si j’étais en tête ! J’ai prix un petit coup au moral à 25 km de la fin quand j’ai vu sur un écran géant que les deux hommes de tête étaient à 1,7 km de l’arrivée. Finalement, je termine hors délai et à 47 minutes du vainqueur Philippe Gilbert, mais ça restera un bon souvenir. Pour l’anecdote, je remercie les Belges qui, dans le secteur 15, m’ont tendu une bière bien fraîche. Deux bonnes gorgées qui m’ont fait du bien après 50 km sans eau. Mais pas facile à boire sur le pavé, ça mousse !

(Photo équipe Arkéa Samsic)

Evaldas Šiškevicius, qui a fini 9e cette année, avait terminé à plus d’une heure l’an dernier. La circulation avait été rouverte et le vélodrome de Roubaix était quasi fermé quand il est arrivé, ça laisse de l’espoir !

Oui, il était vraiment plus loin que moi. Le vélodrome était encore ouvert quand je suis arrivé. J’aurais beau refaire Paris-Roubaix dans une semaine, je ne ferai pas un résultat. Je n’ai pas encore le niveau pour aller titiller le top 10. Cette année m’a permis de voir ce que c’était Paris-Roubaix. Je l’avais fait en junior mais c’était plus court. J’aime ce type d’épreuves. En amateur, j’aimais les courses originales avec des chemins. Les pavés, c’est spécial et dur mais j’aime bien.


Quel regard portez-vous sur vos débuts en professionnel ?

J’ai eu un mois de mars difficile avec trois chutes d’affilée, qui ne m’ont pas aidé. Ça m’a un peu freiné. La différence en pro, c’est le niveau en début de saison. Il y a un plus gros niveau tout de suite. C’est difficile. Il faut que je prenne de la caisse. Je suis là, je fais le boulot pour l’équipe mais je ne suis pas encore au niveau quand ça se joue à la pédale. C’est normal, c’est ma première année pro. Il faut continuer à travailler.

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