Générosité, « tappa e maglia » pour Simon Pellaud

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Simon Pellaud concrétise enfin. Régulier depuis le début de saison, 2e de l’étape finale de Caen lors du dernier Tour de Normandie (2.2), le Suisse a finalement attendu la 1e étape du Tour du Loir-et-Cher pour décrocher son premier succès marquant en Classe 2 cette saison. Echappé au long court en compagnie de Baptiste Bleier, il a résisté jusqu’au bout au retour du peloton et s’est facilement défait de son compagnon de route dans la dernière ligne droite (voir classements). Le premier maillot jaune de l’épreuve, sociétaire de la formation IAM-Excelsior, revient sur sa journée pour DirectVelo.

DirectVelo : Cette échappée semblait vouée à l’échec, et pourtant…
Simon Pellaud : C’est une victoire qui vient concrétiser une superbe période. J’avais pas mal de réussite depuis la dernière étape du Tour de Normandie, sur laquelle j’avais déjà eu l’occasion d’aller au bout avec l’échappée. C’est mon quatrième podium de suite. Je compte bien continuer de surfer sur cette vague cette semaine encore.

Imaginais-tu qu’un tel scénario soit possible ce mercredi ?
En réalité, ce n’était vraiment pas prévu de prendre l’échappée. J’avais promis à mon sprinteur, Dylan Page, d’être là pour lui aujourd’hui (mercredi). Il a une sélection pour le Tour de Romandie à aller chercher. On est sorti presque sans le vouloir. Une fois devant, je me suis dit qu’on allait insister jusqu’à la bonification au Km 40.

Mais tu as insisté bien plus longtemps…
Car on avait presque 4’00” d’avance, et c’était bête de se relever avec un tel écart. Finalement, on a pris sept minutes en faisant de la patinette. J’avais des jambes de feu. Je suis dans une superbe dynamique.

Quand as-tu commencé à y croire ?
Lorsqu’on est arrivé sur le circuit final, j’ai vu que les jambes répondaient et que je n’avais pas de baisse de régime. J’ai quand même fait une erreur de calcul car j’ai cru qu’il y avait un tour de moins (sourires). Du coup, j’ai dû bien serrer les dents dans les deux derniers tours. Au final, c’était fantastique. Cette dernière ligne droite, je m’en souviendrai vraiment longtemps…

« LE TOUR DE ROMANDIE, C’EST LE GROS OBJECTIF POUR MOI »

Tu avais confiance en tes capacités de battre ton adversaire du jour ?
Dans le final, je pense qu’il n’y avait pas vraiment photo avec le coureur qui m’accompagnait. Je ne veux pas lui manquer de respect mais je ne connais pas son nom. Il se doutait qu’il allait terminer 2e… Mais il a roulé jusqu’au bout avec moi pour que l’on aille au bout. Je trouve que c’est vraiment louable. Il est allé chercher un beau résultat, pour un jeune coureur. Ce n’est pas souvent que l’on voit ce genre de mentalité. On voit souvent des coureurs en faire le minimum… Mais lui, il a été généreux jusqu’au bout. Quand on a deux coureurs généreux devant, on peut faire de grandes choses face à des équipes de six. Pouvoir faire “tappa e maglia”, comme on dit en Italie, c’est assez fantastique. Maintenant, on va voir ce qui nous attend dans les jours à venir.

Tu avais passé les saisons 2017 et 2018 au Team Illuminate, à disputer des courses sur les Continents africain, asiatique et américain. Que représente ce succès en France pour toi ?
C’est ma première victoire UCI en Europe. J’avais gagné le Championnat de Suisse Espoirs il y a quelques années mais là, ça concrétise ma bonne condition du début de saison. Après deux années aux Etats-Unis, et sur des courses asiatiques où ça court sur des autoroutes, avec des coureurs qui savent un peu moins rouler… J’ai souffert à mon retour en Europe. Pour frotter, pour virer, pour rouler devant… Il a fallu se réadapter et là, je pense pouvoir montrer aux gens qui suivent et aux gens du milieu que j’ai trouvé un bon rythme de croisière. Depuis le milieu de la saison dernière, j’enchaine les bons résultats.

Est-ce ta plus belle victoire ? 
Celle en Chine, à Hainan, avec le maillot suisse, reste sans doute la plus belle. Mais celle-ci est importante pour montrer quel est mon niveau. C’est vraiment gratifiant de gagner sur ce Tour du Loir-et-Cher. En venant ici, mon objectif premier était de ne pas trop en faire, même si ça peut paraître rigolo après coup. Il y aura le Tour de Romandie dans deux semaines et tous les yeux seront rivés là-bas. C’est le gros objectif pour moi. J’étais ici en préparation en vue du Tour de Romandie. Courir à la maison avec le maillot de l’équipe nationale, en WorldTour, ce sera énorme.

En attendant, tu es leader d’une épreuve de Classe 2...
Je n’ai pas l’habitude d’avoir un maillot jaune à défendre. Il va falloir analyser tout ça et prendre les choses jour par jour, calmement.

Vidéo : Cédric Congourdeau - DirectVelo

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