Benoît Cosnefroy a « déjoué tous les plans »

Crédit photo Régis Garnier - Velofotopro

Crédit photo Régis Garnier - Velofotopro

Fin 2017, Benoît Cosnefroy marquait les esprits en remportant le Grand Prix d’Isbergues quelques semaines seulement après ses débuts chez les professionnels. Cinq jours plus tard, il était sacré Champion du Monde Espoirs sur les routes de Bergen, en Norvège. Depuis, le Normand attendait de décrocher un succès, malgré de nombreuses places d’honneur, avec notamment un podium sur Paris-Tours, l’automne dernier. Cette victoire, le coureur d’AG2R La Mondiale l’a donc décrochée ce mardi, sur les routes de Paris-Camembert (voir classement). Pour DirectVelo, le coureur de 23 ans est revenu sur ce succès acquis sur ses terres normandes.

DirectVelo : On te sentait monter en puissance ces dernières semaines, et tu le confirmes avec ce succès !
Benoît Cosnefroy : Je savais que la forme était là. Je l’avais dit à l’équipe. Je me sentais vraiment bien et ça s’était vu sur les deux derniers jours du Circuit de la Sarthe. J’avais envie de me faire plaisir et de passer à l’attaque. Je n’avais pas prévu de sortir aussi tôt durant la course mais j’ai vu l’opportunité et j’y suis allé. Une fois devant, je voulais user les équipes derrière et j’ai réussi à déjouer tous les plans en résistant jusqu’au bout.  

Tu semblais impressionnant dans l’échappée, où l’on t’a vu passer de très gros relais…
J’ai quand même essayé de calculer un minimum mes efforts. J’étais très bien physiquement. Quand on est dans une journée extraordinaire, c’est toujours plus facile… Même en appuyant de gros relais, j’arrivais à ne pas me mettre à 100%. C’était une journée top pour moi. Je ne pouvais pas espérer mieux.

Y’avait-il du marquage dans le final ?
Forcément un petit peu. Il ne fallait pas prendre de cassures inutiles. Avec Quentin (Jauregui), on a bien géré sans faire d’efforts inutiles. On a fait travailler les autres, aussi. J’ai réussi à sortir à un kilomètre et demi de l’arrivée avec mon ancien coéquipier du Chambéry CF, Kévin Geniets. Il a attaqué fort mais j’ai réussi à le suivre, puis à contrer sous la flamme rouge. J’ai fait un long sprint. Je me suis dit qu’il ne fallait pas que je me rassois… Je suis allé comme ça jusqu’à la ligne. J’ai pu savourer dans les derniers mètres…

« JE N'ÉTAIS PAS LOIN... »

On imagine que gagner sur tes terres normandes est encore plus particulier pour toi ?
Je connaissais beaucoup de monde et j’entendais beaucoup de “Allez Beubeu” sur le bord de la route. Beaucoup de monde m’encourageait. C’était vraiment top. Je savoure encore plus de pouvoir m’illustrer ici, avec la manière, sur une course comme je les aime. C’était une course débridée, à la maison… Sans la stratégie stéréotypée habituelle des courses pros.

Tu n’avais pas encore eu l’occasion d’obtenir de résultats marquants cette saison et finalement, tu mets la balle au fond dès ta première véritable occasion !
Je n’avais pas eu de résultats mais j’avais fait du bon travail pour l’équipe. Sur le Circuit de la Sarthe, j’ai beaucoup travaillé pour le collectif et si j’avais travaillé pour moi, j’aurais peut-être pu faire de belles choses. J’ai aussi pas mal couru dans le WorldTour et là, le niveau n’est pas le même. J’attendais une victoire depuis Isbergues en 2017. J’avais fait une place de 2 l’an dernier (sur une étape des Boucles de la Mayenne, NDLR). Je n’étais pas loin, mais il faut savoir lever les bras et garder les automatismes.

Place maintenant aux Ardennaises !
Les routes de l’Amstel Gold Race sont comparables à celles que l’on a retrouvées aujourd’hui (mardi) en Normandie. Même chose pour la Flèche Wallonne, même si le Mur de Huy est sacrément costaud (sourires). Liège-Bastogne-Liège est différent par contre.  

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