Paris-Roubaix : «On ne me chambrera plus», confie le dernier de l’édition 2018

Le coureur lituanien Evaldas Siskevicius, arrivé hors délai l’année dernière, s’est classé 9e dimanche.

 Evaldas Siskevicius, le coureur lituanien de l’équipe Delko-Marseille, à l’arrivée de la reine des classiques.
Evaldas Siskevicius, le coureur lituanien de l’équipe Delko-Marseille, à l’arrivée de la reine des classiques. LP/David Charpentier

    L'année dernière, il n'avait pas eu les honneurs des clameurs du vélodrome de Roubaix (Nord). Arrivé plus d'une heure et demie après le vainqueur (Peter Sagan), Evaldas Siskevicius n'avait réussi à pénétrer sur l'anneau qu'à la grâce d'un commissaire de course qui lui avait rouvert les portes … pour l'honneur. Cette fois, le Lituanien de l'équipe Delko-Marseille s'est présenté sur la ligne d'arrivée avec les meilleurs, prenant même une excellente 9e place. « Il a fini premier d'une équipe française, j'espère que ce sera noté », sourit son directeur sportif Andy Flickinger.

    Quel sentiment d'avoir bouclé ce Paris-Roubaix avec les meilleurs ?

    EVALDAS SISKEVICIUS. J'ai fini une heure et trois minutes plus tôt que l'an passé. Je suis content (il sourit). J'étais serein au départ. Physiquement on s'était bien préparé. Et je remercie d'ailleurs l'équipe de m'avoir concocté un bon programme. Le matériel était super et nous a fait énormément de bien. On fait la course parfaite et même le boss l'a reconnu.

    Comment vous sentez-vous après cette 9e place ?

    Je ne vous cache pas qu'en montant dans le bus, j'avais les larmes aux yeux. J'ai appelé ma femme, on a parlé et maintenant ça va mieux. Je suis très content. Ça me fait énormément plaisir, car pour les coureurs qui travaillent dans l'ombre comme moi, ce genre de performance apporte énormément de joie.

    Qu'avez-vous pensé de tous les commentaires après votre arrivée hors délai l'an passé ?

    Au début, ça me faisait plaisir. Mais ensuite, c'est devenu vexant, car tout le monde en parlait. Quand on est cycliste, on est fier qu'à partir du moment où on parle de nos résultats. Cette année, j'ai réussi grâce à mes jambes.

    C'est une forme de revanche ?

    Non. Je voulais bien courir. Je le répète, on a travaillé super dur. Dès ce matin (NDLR : dimanche matin), je me suis senti très bien. Et voilà…

    Il paraît que vous ne vouliez pas courir ici cette année ?

    Non, c'était en 2018. Effectivement, je ne voulais pas courir Paris-Roubaix. Je l'avais même demandé à mon directeur sportif. Et il est arrivé ce qui est arrivé. Cette année, il m'a dit qu'on allait changer des choses et ça a marché. À l'arrivée, il était tout fou et plus heureux que moi.

    Quel est votre rapport à cette course désormais ?

    Ça me fait énormément de bien ce premier top 10 dans une grande classique. Une des plus belles du monde. Quand on demande quelles courses les gens regardent à la télé, c'est le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et les championnats du monde. On ne peut pas rêver mieux. Demain (lundi), je vais me mettre devant ma télé pour regarder la rediffusion de la course.

    On ne vous chambrera plus pour votre Paris-Roubaix ?

    Je pense que c'est fini (Il éclate de rire).