Jordan Levasseur : « Piqué au vif »

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

Jordan Levasseur tient sa première victoire en 2019. Le sociétaire du VC Rouen 76 a remporté, ce dimanche, la Gislard (voir classement) à l'issue d'un sprint serré. Piqué au vif après la contre-performance de sa formation sur la Gainsbarre, ce samedi, le coureur de 26 ans a su se remobiliser. Il se livre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu as lancé ton sprint de très loin !
Jordan Levasseur : On a bien manœuvré sur l'ensemble de la journée. J'ai demandé aux coureurs de l'équipe de prendre en main la poursuite, ce qu'ils ont très bien réussi à faire. Du coup, on a manqué de force pour m'emmener dans le final mais Maximilien (Picoux) a tout de même pu le faire à la perfection. Il m'a déposé aux 400 mètres. Ça faisait un peu loin, mais je n'ai pas réfléchi très longtemps. J'ai lancé d'en bas de la cuvette.

Il s'en est fallu de peu sur la ligne d'arrivée...
Une fois lancé, c'était un effort de résistance. Ça fait long ! (sourire). C'est un gros sprint. J'ai relancé. J'ai mis un gros braquet et j'ai relevé la tête. Quand j'ai vu la pancarte des 200 mètres, j'ai jeté un coup d’œil derrière moi. J'ai vu que j'avais quelques vélos d'avance et après, j'ai mis ce que j'avais à mettre jusqu'à la fin, puis j'ai jeté le vélo comme j'ai pu.

« ÇA M'A TRAVAILLÉ »

Est-ce une victoire à l'expérience ?
C'est sûr que physiquement, il faut pouvoir tenir un sprint de quatre cent mètres. Mais tout se joue depuis le début. Mes coéquipiers m'ont protégé toute la journée. Ils ont roulé comme il le fallait. Ils ont fait la plus grosse partie du travail. Derrière, je n'ai plus qu'à m'économiser pour le sprint final. L'expérience rentre en jeu dans ce genre d'arrivée. Elle sert énormément.

Hier (samedi), sur la Gainsbarre, le VC Rouen 76 a toujours été à contretemps...
On en a parlé. On a fait un débriefing. On a couru complètement à l'envers. J'étais désigné comme capitaine de route et je me suis affolé. Un groupe est parti avec du beau monde. On est rentrés sur cette échappée, mais ce n'était pas nécessaire de le faire comme on l'a fait. J'ai éparpillé toute l'équipe. On a eu cinq coureurs sur le carreau à la mi-course. Au final, on n'a pas eu de résultat. Au débriefing, Jean-Philippe Yon nous a un peu remonté les bretelles. On a complément changé la stratégie aujourd'hui (dimanche). Les cent premiers kilomètres, on n'a pas vu le VC Rouen. Beaucoup de grappes de coureurs sont parties sans nous. À partir du moment où l'on s'est montrés, on a contrôlé jusqu'à la fin. Je dois remercier mes coéquipiers et le directeur sportif. J'ai terminé le travail, mais ils ont fait le travail en amont. Ça a fait la différence.

Étais-tu revanchard au départ ?
Complément. Ce matin, j'ai eu un petit échange avec Jean-Philippe (Yon) pour parler de ma situation et de mon début de saison qui n'était pas du tout à la hauteur de mes ambitions. J'ai connu un Tour de Normandie à vide alors que c'était une course importante pour moi. Je ne reste pas là-dessus. Jean-Philippe (Yon) m'a piqué à vif. Ça m'a travaillé jusqu'au départ de la course. Je pense que ça m'a servi pour gagner aujourd'hui (dimanche) et montrer à l'équipe de jeunes que j'ai les moyens de gagner des courses et qu'ils ne font pas le travail pour rien.

« UNE ÉQUIPE EN OR »

Quelle est la raison de ce début de saison compliqué ?
C'est compliqué de dire pourquoi. Maintenant, je suis en coupure pour cinq jours. Je vais me poser et faire le tour de tout ça. Je vais faire le point avec les directeurs sportifs pour voir ce qui n'a pas été et ce qui a été. C'est important d'échanger avec les patrons pour voir ce que l'on peut faire par la suite pour que cela fonctionne. Il faut faire un gros mois de mai et une grosse fin de saison. On a une équipe en or. 

Cette première victoire est importante...
Obligatoirement. Je pense surtout à l'équipe. Je ne connais pas la moyenne d'âge du VC Rouen qui était présente sur ces deux jours de course, mais en tout cas, ils étaient vraiment jeunes. Ça me fait plaisir pour eux. Pour moi, peut-être que ça sera le déclic. Il y a deux ans, quand j'étais à l'Armée de Terre, j'avais commencé comme ça et j'avais réussi à enchaîner. Je n'attends que ça.

Quel est l'objectif de ta saison ?
À la base, c'était de repasser à l'échelon supérieur. Dans le fond de ma tête, c'est toujours le cas, mais je ne me focalise pas sur ça. Je ne me mets pas de pression. L'an passé, je m'étais bloqué sur ça. Maintenant, non. Je profite de la saison, de l'équipe, de l'entourage et de l'encadrement que l'on a. J'espère leur apporter le maximum de victoires.

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