Adrien Quinio : « Je casse les codes »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Adrien Quinio a pris des congés sans solde, et il compte bien en profiter à fond. Gendarme de profession depuis plusieurs années, l’athlète de 26 ans a décidé de se consacrer au cyclisme pendant une saison complète, sous les couleurs du CC Nogent-sur-Oise. Echappé au long court, ce vendredi, sur la 1ère étape du Circuit des Ardennes, il en a profité pour s’emparer du maillot de meilleur grimpeur. Adrien Quinio est revenu sur sa journée et fait le point sur sa situation pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu as passé plus de 150 kilomètres à l’avant…
Adrien Quinio : Je n’ai pas compté, mais c’est vrai que ça faisait une belle journée à l’avant ! On est parti pratiquement dès le Km 0. J’avais prévu le coup en me plaçant en première ligne au départ. On a mis un bon coup d’accélérateur puis un gars (Cole Davis, NDLR) a voulu nous rejoindre. Il est revenu à 20 secondes puis finalement, il s’est relevé. Être deux seulement devant nous arrangeait car on pouvait se partager les maillots distinctifs (avec Davide Orrico, NDLR). On a accéléré sur un moment que l’on pensait décisif, mais le peloton a joué avec nous et il est revenu quand il le souhaitait. Malheureusement, je n’ai pas pu prendre les points du dernier grimpeur, mais ça restera tout de même une bonne journée pour moi.

Le parcours semblait exigeant !
Oui. En plus, on a souvent eu du vent de face. Le peloton a géré en fonction de ça. Devant, il a fallu se faire mal. C’est le jeu. On sait que c’est comme ça dans le cyclisme professionnel.

Et maintenant ?
Le maillot sera compliqué à garder, mais je veux simplement me faire plaisir et passer un cap. Je suis content d’avoir couru à l’avant sur cette 1ère étape. Je n’ai repris le vélo que l’année dernière, après deux ans d’arrêt. Pour moi, être là, c’était inespéré.

Revenons à ton parcours, justement. L’an passé, après ta 2e place sur le GP de Blangy-sur-Bresle, tu nous avais expliqué ne pas véritablement envisager de rejoindre une formation de DN1 en 2019...
J’ai eu des hauts et des bas. J’avais terminé 5e du Chrono des Nations Espoirs puis je suis rentré dans la gendarmerie. C’est un choix de vie. Mais depuis, comme je l’avais expliqué (lire ici), je voulais tenter quelque chose, alors je le fais.

« CA ME PERMET DE M'AÉRER LA TÊTE »

Comment t’es-tu retrouvé au CC Nogent-sur-Oise ?
J’avais donc fait 2e du Grand Prix de Blangy-sur-Bresle l’année dernière. J’avais été battu par Théo Nonnez au sprint. Arnaud Molmy, l’un des directeurs sportifs de Nogent, m’a vu là-bas, et il a cru en mes capacités. Ca s’est fait comme ça. On a trouvé un accord, c’était donnant-donnant. Mais je vis toujours en Bretagne (sourires).

Tu as un parcours relativement atypique…
Et j’aime ça ! J’ai l’impression que le vélo est très bridé et moi, je casse les codes en venant ici. J’aime beaucoup ça.

Tu ne fais donc plus que du cyclisme, cette année ?
Exactement. En gendarmerie, au bout de quatre ans dans notre unité, on peut prétendre aux congés sans solde. Alors je me prends une sorte d’année sabbatique. Je suis en congés sans solde depuis novembre dernier. Ca me permet aussi de m’aérer la tête. Et je saurai où j’en suis sur le vélo. Je veux connaître mes limites. Je reviens avec des ambitions, même s’il faut rester mesuré.

Tu parles d’année sabbatique : tu retrouveras donc le travail et ton quotidien des dernières années dès 2020 ?
J’ai déjà 26 ans. Il faut être honnête : ce sera très compliqué de devenir pro à cet âge-là, après des années sans vélo. Je manque de caisse et ça pourrait ne pas le faire. Pour l’instant, j’ai envie d’être heureux et de prendre du plaisir. C’est le principal.

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