Thibault Ferasse : « Je suis dans le match »

Crédit photo Bénédicte Front

Crédit photo Bénédicte Front

L’air de rien, la Classic Loire-Atlantique a peut-être marqué un tournant dans la saison de Thibault Ferasse. En difficulté depuis plusieurs semaines et en panne de sensations sans vraiment en comprendre la cause, le coureur de 24 ans, qui effectue cette année son retour chez les professionnels, avait tout de même fait de la manche de Coupe de France, à domicile, son premier objectif de la saison. “J’ai surtout pu compter sur la confiance de toute l’équipe alors que je n’avais rien démontré ces derniers temps”, précise celui qui a finalement répondu à cette confiance en allant décrocher son premier Top 10 de l’année (voir classement). Le coureur de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole espère maintenant enchaîner, notamment lors de Paris-Camembert ou du Tour du Finistère, des épreuves sur lesquelles il a déjà des références.

DirectVelo : On t’a vu pointer le bout de ton nez samedi dernier, sur la Classic Loire-Atlantique !
Thibault Ferasse : C’était mon premier objectif de la saison. J’avais la chance de connaître le circuit par coeur, puisque mes parents habitent à une vingtaine de kilomètres de la Haye-Fouassière. J’ai fais ces routes un nombre incalculable de fois à l’entraînement. Je n’étais pas sûr de moi au départ car je n’avais pas marché depuis le Tour de la Provence. J’étais dans le creux de la vague mais l’équipe a continué de me faire confiance. Ils m’ont protégé car ils savaient que j’avais coché cette course. Finalement, tout s’est bien passé et j’ai pu jouer avec les meilleurs dans le final. Les jambes reviennent, c’est bon signe.

Etais-tu inquiet de tes dernières performances ?
Oui, ça m’a inquiété bien sûr, surtout que je n’avais pas trop de réponses et d’explications sur ces mauvaises sensations. Mi-février, j’ai attrapé une petite maladie virale et ensuite, j’étais nul. Pendant un mois, je n’y arrivais plus. C’est la première fois de ma petite carrière que ça m’arrivait. Je voyais bien que je n’étais pas au niveau, et ce n’est pas facile à vivre, surtout quand tu es dans une nouvelle équipe. Tu as envie de t’appliquer et de prouver que tu as ta place.

As-tu fini par comprendre ce qu’il t’es arrivé ?
Non, je n’ai vraiment pas compris. Je n’avais plus de forces, c’est tout. Je me suis demandé si je n’avais plus le niveau pour les pros… Mais bon, je me suis toujours dit que ça allait finir par revenir. Je ne pouvais pas être moins fort qu’avant, c’est ce qui me rassurait. J’ai repris les bases avec mon entraîneur Jean-Luc Hamonet et depuis, ça va mieux. 

« J’AI DÉJÀ UN VÉCU ET JE ME DOIS DE RÉPONDRE PRÉSENT »

Avec ce Top 10 en Coupe de France, tu viens peut-être de lancer ta saison pour de bon ? 
On arrive sur des courses où les profils me conviennent très bien. Au-delà du résultat, ce que je retiens, c’est que, ça y est, je suis dans le match et que je peux jouer la gagne chez les pros. C’était l’objectif de cette année. Je ne vais pas le cacher, je veux en gagner une avant la fin de la saison.

Lors de ta première expérience chez les pros en 2016 et 2017, tu avais réalisé des résultats très prometteurs. On attend donc beaucoup de toi dès cette année, et sans doute bien plus que de la plupart des autres coureurs qui débarquent du peloton amateur…
Bien sûr, ça reste différent pour moi ! L’équipe est venue vers moi en sachant que j’avais fait une bonne saison amateur mais aussi que j’étais capable de gagner une course chez les pros. Mine de rien, ce que j’avais fait à l’Armée, même si l’on oublie rapidement, a existé. J’ai déjà un vécu et je me dois de répondre présent. Je ne suis pas là en apprentissage mais pour performer au plus vite.

Dans les prochaines semaines, tu seras notamment attendu sur Paris-Camembert et le Tour du Finistère, deux épreuves sur lesquelles tu as déjà obtenu de bons résultats lors de ta première expérience professionnelle…
C’est tout à fait ça : je sais que ce sont des courses qui peuvent me convenir et le Finistère, notamment, sera un bel objectif pour moi. J’y avais fait 8e il y a deux ans et je sais que j’ai les moyens de faire mieux. Toutes les courses seront intéressantes en avril. Même sur la Route Adélie ou la Roue tourangelle, je devrais bosser pour les sprinteurs de l’équipe, mais ce sont des courses qui restent ouvertes et où beaucoup de choses sont possibles.

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