Yannick Martinez : « J’ai attendu patiemment »

Crédit photo Philippe Le Cocq

Crédit photo Philippe Le Cocq

Yannick Martinez n’est "pas fini", loin de là. Le désormais trentenaire effectue cette saison son retour chez les amateurs, après avoir passé les sept années précédentes dans le peloton professionnel. Ce samedi, le capitaine de route du Guidon Chalettois a remporté le Grand Prix Gilbert Bousquet (voir classement), à la suite d’un numéro en solitaire sur le circuit final. L’ancien coureur du Team Europcar et de Delko Marseille Provence-KTM est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo.

DirectVelo : C’est sans doute pour remporter ce type de courses que tu as continué le cyclisme cette saison !
Yannick Martinez : Oui, tout à fait ! C’est super sympa et je sais que ça fait plaisir à tout le monde dans l’équipe, au staff et au directeur sportif qui rêvait que l’on gagne ici. Je suis super content d’offrir cette victoire à l’équipe. Je n’ai pas souvent l’occasion de courir en Bretagne et même si je n’avais pas spécialement coché cette course, c’est un joli moment.

« JE ME SUIS DIT QUE CA ALLAIT ÊTRE LONG »

Tu as construit cette victoire en costaud !
Il y a eu pas mal d’échappées en début de course, et le peloton s’est plusieurs fois scindé en deux. A l’entrée du circuit, on s’est retrouvé à environ 25 coureurs devant. Un peu plus tard, c’est ressorti et j’y suis allé. Nous étions cinq-six devant, mais ça ne s’entendait pas. Ca attaquait dans tous les sens. J’ai laissé faire, en suivant les coups. Chacun leur tour, ils tentaient, mais je voyais bien qu’ils se relevaient assez vite et qu’ils étaient fatigués.

Tu t’es senti au-dessus du lot ?
Je me suis dit que j’avais une carte à jouer. J’ai attendu patiemment, mais j’ai profité d’un sprint "prime" pour accélérer. Personne n’a suivi et j’ai vite creusé l’écart. J’ai fait un kilomètre à fond et lorsque je me suis retourné, ils semblaient être au moins à vingt secondes. Ils ont dû se regarder. Mais il restait encore quatre tours de circuit et je me suis dit que ça allait être long.

Quelle stratégie as-tu adoptée à ce moment-là ? Comment as-tu géré ton effort ?
J’ai décidé de faire un tour à fond. Et là, on m’a annoncé que j’avais 1’30” d’avance. A partir de ce moment, j’ai essayé de gérer jusqu’au final. Je savais que si je n’avais pas une grosse défaillance, ça allait le faire.

« JE DOIS ÊTRE CAPABLE D’ENCHAÎNER »

Finalement, ta seule attaque a été la bonne !
C’est peut-être un petit peu grâce à l’expérience, mais d’abord et surtout parce que j’avais de superbes jambes.

Lorsque l’on a été professionnel durant près d’une décennie, est-ce tout de même un moment spécial de lever les bras sur une épreuve comme le Grand Prix Gilbert Bousquet ?
C’est clair ! C’est une belle victoire, sur une course importante où il y avait beaucoup de monde sur le bord de la route, dont des gens que je connaissais. Il y a forcément de l’émotion. Je n’ai pas l’occasion de gagner tous les week-ends alors quand ça arrive, il faut en profiter. Je n’avais pas vraiment coché de courses tout au long de la saison, mis-à-part le Tour du Nivernais-Morvan, qui se dispute à la maison, et les manches de Coupe de France, car le club espère remonter en DN1. Mais encore une fois, je sais que cette victoire ravit l’équipe.

Te reste-t-il encore des forces pour enchaîner, ce dimanche, sur les Boucles Guégonnaises ?
Je l’espère bien (sourires). Les sensations sont bonnes en ce moment et normalement, je dois être capable d’enchaîner deux bonnes journées. Je me connais bien maintenant et à priori, je ne compte pas avoir de coup de mou durant la saison. Ca ne me fait pas trop peur, même si c’est vrai que je me suis bien employé aujourd’hui (samedi). De toute façon, mon week-end est déjà réussi.  

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Yannick MARTINEZ