Difficile de se faire une place à l’occasion des emballages massifs du Tour de Normandie. Pour parvenir à faire un résultat sur l’une des trois premières étapes de l’épreuve de Classe 2, il fallait tout d’abord éviter les nombreuses chutes, réussir à se placer au milieu d’un grand nombre de sprinteurs désireux de tenter leur chance, et choisir les bonnes roues dans la dernière ligne droite. Joris Vincent n’était pas loin d’avoir tout bon, ce mercredi, à l’occasion de l’arrivée à Elbeuf-sur-Seine (Seine-Maritime). Pourtant pas un pur sprinteur, le coureur de l’UC Nantes Atlantique a pris la 5e place de l’étape (voir classement). DirectVelo a fait le point avec Joris Vincent après cette place d’honneur. 

DirectVelo : Es-tu satisfait de cette 5e place ce mercredi ?
Joris Vincent : C’était une sacrée étape, où on a roulé à 47 km/h de moyenne ! Il y a eu des chutes et nous n’étions plus qu’une grosse quarantaine à l’arrivée, avec les cassures. Tout le monde était sans doute fatigué et ça frottait beaucoup. Dans ce genre de sprints, c’est un peu une loterie, et pour les kamikazes. C’était déjà comme ça sur les deux premières journées et ça ne m’avait pas réussi. Cette fois-ci, je suis parvenu à m’en sortir et à faire une place. Dans ces conditions, je ne suis pas mécontent.

Alexandre Billon a pris la 7e place : est-ce à dire que vous avez fait chacun votre propre sprint ?
Dans un final comme celui-là, il n’y a pas trop de temps pour discuter. A cette allure, il y a des vagues dans tous les sens et tu es simplement concentré sur le fait de rester sur ton vélo. Tu n’as pas l’occasion de demander au voisin ce qu’il faut faire (rires). C’est impossible de s’emmener. Je fais mon sprint sur la gauche, lui sur la droite. On peut toujours faire mieux, mais je pense que l’on peut difficilement être déçus. La déception, c’est plutôt de ne toujours pas avoir gagné cette saison, alors que je suis en bonne forme. Mais je me dis que ça va finir par tourner.

Te sens-tu proche de pouvoir gagner une étape sur ce Tour de Normandie ?
5e, ce n’est pas si loin de la gagne, en quelque sorte. Disons que pour gagner, il faut être le plus chanceux des meilleurs. Il faut être dans une super journée, ne pas prendre de mauvaises vagues, ne pas tomber, prendre la bonne roue… Ca fait beaucoup ! Mais c’est possible. A vrai dire, je n’imaginais pas vraiment marcher aujourd’hui (mercredi), moi qui ne suis pas un pur sprinteur. Je pensais plutôt aux deux prochaines étapes pour faire quelque chose, car ce sera un peu plus dur, et il y a aura peut-être moins de monde à l’arrivée. Pour l'instant, sur les trois premières journées, il a fallu faire face à de sacrés golgoths !

« LE DÉBUT D’UNE AUTRE COURSE »

Il y a de beaux bébés dans ce peloton du Tour de Normandie, du côté des nombreux scandinaves et des Néerlandais, notamment…
Oh oui ! (rires). C’est vraiment ça. Je crois que le soir, les hôteliers doivent faire la gueule dans les services de restauration, car il y en a quelques-uns qui doivent bien manger. L’autre jour, on discutait avec un coureur de la Joker. Il nous a dit qu’il faisait 2m02 pour 92 kilos. Celui-là, quand il s’énerve, tu as intérêt à t’accrocher dans la roue !

La deuxième phase de l’épreuve débutera-t-elle demain ?
Oui, je pense que nous allons avoir le début d’une autre course. Ca va commencer à être dur. Si ça se décide à faire la course, que ça fait la guerre, certains vont payer les efforts des trois premiers jours et tout le monde aura mal aux pattes. Ce pourrait être plus intéressant pour nous.

Justement, vous semblez avoir de nombreuses cartes à jouer dans l’équipe…
On pensait notamment au général avec Jérémy (Cornu) mais il a malheureusement perdu 17 secondes dans une cassure aujourd’hui (mercredi). Cela dit, rien n’est fini. 17 secondes, ça peut encore se boucher avec tout ce qui arrive. Pour les étapes, nous avons plusieurs coureurs qui vont vite au sprint et qui peuvent passer les bosses, donc nous aurons plein de cartes à jouer. Je pense que ce sera intéressant.